Culture

Fidadoc. Hicham Falah : “Les grands films sont à la fois des leçons de vie et de cinéma”

Hicham Falah
Délégué général du Festival international du film documentaire d’Agadir (Fidadoc)

La 15e édition du Festival international du film documentaire d’Agadir (Fidadoc) se tient jusqu’au 12 juin. L’occasion de découvrir sur grand écran le meilleur des réalisateurs émergents, avec un accent mis sur les nouveaux talents africains, nous explique Hicham Falah, délégué général du festival. 

La compétition internationale du Fidadoc, à Agadir, privilégie les auteurs émergents et les travaux des cinéastes issus du continent africain. Les 21 films sélectionnés sont originaires de 24 pays de production. Outre les projections organisées au cinéma Sahara, le Fidadoc est aussi l’occasion d’une résidence d’écriture panafricaine, la 12e. Cette année, elle bénéficie à dix autrices et auteurs venus du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, du Bénin, du Cameroun, et de RD Congo.

Parmi les évènements programmés, la Marocaine Asmae El Moudir sera présente pour une projection de son second long-métrage «La mère de tous les mensonges» primé l’an dernier aux festivals de Cannes et de Marrakech. La réalisatrice avait bénéficié en 2013 de la seconde édition de la résidence d’écriture du Fidadoc.

En clôture, les documentaires scientifiques seront mis en lumière, en partenariat avec le World Congress of Science and Factual Producers. Ce focus sur la science et l’environnement se fera en présence de scientifiques marocains. Le délégué général du festival, Hicham Falah, a pris la peine de répondre aux questions des Inspirations ÉCO.

Quelle est la situation de la réalisation de documentaires africains sur le continent ?
Le cinéma documentaire est le secteur audiovisuel le plus dynamique sur notre continent, en quantité du fait de son coût de production moindre que la fiction, mais aussi, et surtout, en qualité, car ce sont principalement des documentaristes qui représentent les cinémas africains dans les plus grandes manifestations cinématographiques internationales et qui y sont de plus en souvent primés.

Le plus impressionnant est sans doute que des générations entières de cinéastes émergent dans des pays qui ne possèdent aucune tradition cinématographique, ni d’école ni de moyens de production. C’est le cas de la République centrafricaine où des ateliers de réalisation de courts-métrages organisés il y a six ans ont formé une dizaine de cinéastes documentaristes qui, aujourd’hui, passent au long-métrage avec succès. Cette année, nous en accueillons deux dans notre sélection officielle.

Un mot sur les deux réalisatrices auxquelles il est rendu hommage ?
Ce sont deux personnalités fortes, deux grandes voyageuses, deux femmes très curieuses, deux cinéastes dont les films mélangent une recherche visuelle originale et des interrogations très intimes. Kirsten Johnson est une directrice de la photographie américaine qui met sa caméra au service des plus grands noms du documentaire de son pays et la réalisatrice de films très personnels qui posent des questions fondamentales sur l’éthique du cinéma. Mila Turaljic est une cinéaste aujourd’hui serbe, mais qui est née dans un pays qui n’existe plus, la Yougoslavie. Une disparition qui hante et nourrit toute son œuvre basée sur la préservation de la mémoire, notamment à travers les archives filmées.

Lors de cette compétition, quelles sont les qualités que le jury va privilégier ?
Le travail d’un sélectionneur est de rendre difficile celui du jury. Au Fidadoc, les membres du jury ont bien sûr toute latitude pour faire leurs choix. Cela sera sans doute difficile à cause de la diversité, voulue, des écritures visuelles et sonores présentes cette année encore dans notre sélection. Les films abordent des questions sensibles, avec tact et subtilité, leurs auteurs prenant tout le temps nécessaire pour construire une relation de confiance avec leurs protagonistes qui souvent sont en situation de danger ou de grandes vulnérabilités, parce qu’ils vivent à Gaza ou découvrent qu’ils ont une maladie grave… C’est ainsi que les grands films sont à la fois des leçons de vie et de cinéma.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO


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