Culture

Fayçal Azizi : “Les deux principaux rôles de ma carrière portent le prénom de Habib”

Ah la vie de stars, les strass, les paillettes et le fameux tapis rouge! Vous l’aurez compris, le Festival de Cannes a débuté le 17 mai et se poursuit jusqu’au 28, l’occasion de voir défiler sur la croisette pléthore de personnalités du 7è art. Loin de cette actualité cinématographique riche, cette semaine, la Rédaction des Inspirations ÉCO s’est intéressée à un artiste en particulier. Exit le tapis rouge de Cannes, c’est un des artistes les plus complets de sa génération, un véritable enfant du siècle qui n’hésite pas à élever sa voix non seulement pour pousser la chansonnette, mais aussi pour être aux côtés des femmes. Un enfant du Maroc qu’il représente et qui sait mettre de la poésie, mais aussi de la liberté dans un monde où il est encore trop souvent question de retour en arrière et de restriction des libertés. Lui, c’est Fayçal Azizi. Nous sommes allés à la rencontre de cet artiste aux multiples talents qui campe le personnage de Faty Fleur dans la dernière comédie “Green Card” signée Hicham Regragui. Le film est sorti le 18 mai, et si vous ne l’avez pas encore vu, sachez que c’est un must watch de ce mois !

Après “Kaboul Kitchen” et un parcours très étoffé, vous revenez dans une autre comédie, “Green Card”, comment s’est fait le casting ? Qu’est-ce qui vous a poussé a accepté le rôle de Faty Fleur ?
Ce qui est drôle, c’est que dans «Kaboul Kitchen» mon personnage s’appelait aussi Habib ! Les deux rôles les plus importants de ma carrière se prénomment Habib.

En ce qui concerne le casting, cela s’est fait de manière assez directe. Hicham Regragui m’a contacté sur Facebook et nous avons organisé un dîner pendant lequel il m’a parlé du film et du rôle. A cette période, je regardais beaucoup “Rupaul Drag Queen” sur Netflix, ce qui coïncidait avec ce que me proposait Hicham comme rôle.

Son film dépendait en quelque sorte de ma décision et je n’ai pu qu’accepter de jouer car ce n’est pas un rôle “gratuit”, c’est un rôle qui est fondé avec un scénario extraordinaire.

Dans ce film il est question de rêve américain, est-ce que vous-même vous y avez pensé un jour ?

Lorsqu’on parle de rêve on parle d’une envie, d’une ambition, d’une façon de voir la société… chaque pays a son”dream”, il y a l’American dream , The Morrocan Dream. Mais moi je préfère vivre mon rêve que je n’associe pas à un territoire. Je préfère donc vivre mon propre rêve.

On vous connaît pour vos prises de positions féministes dans un monde d’hommes, dans un monde où il est question d’écriture inclusive et d’introduction du pronom “iel”dans la langue française, mais aussi dans un monde où certaines personnes se définissent comme non binaire et intersexe, comment définiriez-vous votre personnage de Faty Fleur ?
Faty Fleur est un hétérosexuel qui se déguise en femme, et ce, malgré les apparences et les attraits de femme qui peuvent lui être attribués.

Ce film traite du malaise des jeunes d’aujourd’hui, qui rêvent tous pour la plupart de quitter le pays, à la recherche d’un lendemain meilleur, mais pas que… Puisqu’il est aussi question d’amitié et de dévouement, jusqu’où iriez-vous par amitié ?
Les relations amicales sont sacrées pour moi. Nous avons tous notre famille biologique avec qui nous grandissons. Mais nous pouvons choisir notre propre famille, des gens qui nous comprennent et nous soutiennent. On peut donc avoir une famille de choix composée d’amis. Celle-ci a un rôle majeur pour les personnes qui sont marginalisées.

Quand un rôle est trop prenant, il l nécessite beaucoup d’engagement de la part de l’acteur. Certains ont du mal à s’en remettre. Est ce qu’il vous a fallu un temps de préparation pour pouvoir jouer ces deux rôles ?
En réalité, je ne me sens proche d’aucun des deux personnages, même si les deux rôles ont nécessité une préparation technique et émotionnelle aussi.

Souvent, le nom de Faty Fleur est donné a une femme un peu candide, voir niaise. Ce n’est pas du tout le cas de votre personnage, vous cassez un peu les codes de ce personnage…
Faty fleur est l’alter ego de Habib, c’est comme si ce dernier est tombé dans l’art du Drag Queen par hasard. C’est un être puissant, c’est une femme qui est forte, . C’est une sorte de femme fatale a la marocaine aux antipodes de la Faty Fleur niaiseuse.

Pour interpréter ce rôle vous avez certainement dû vous inspirer d’autres films ou d’autres rôles comme “Chouchou” de Gad Elmaleh, quelles ont été vos inspirations ?
Je ne me suis pas inspiré de “Chouchou” de Gad Elmaleh, mais de l’émission “Rupaul Drag Queen” sur Netflix qui, pour moi, a été la meilleure école pour interpréter mon rôle. Je ne me suis pas forcément inspiré des jeunes acteurs au cinéma, mais de cette émission. Après, ce qui est du jeu, je me suis inspiré de Pedro Almodovar.

Vous n’avez plus sorti de musique depuis octobre 2021, est-ce que côté musique vous avez un projet en cours ?
J’ai un album qui est presque fini. Mais comme il y avait la sortie de “Green Card”, je ne pouvais pas mélanger les choses parce que chaque projet à son impact médiatique. La sortie de ce nouvel album est donc prévue pour octobre ou novembre de cette année.

Vous êtes ce qu’on appelle un artiste complet, chanteur, acteur, mais aussi auteur de théâtre, qu’est-ce qui vous anime le plus ?
Je n’arriverais jamais à vrai dire à répondre convenablement à cette question, car pour moi, tous ces métiers font partie du même spectre. Pour moi, l’écriture, le théâtre, la chanson représentent tous un seul et même plaisir.

Pour finir sur une note d’humour pouvez-vous nous raconter une anecdote qui s’est passé sur le tournage ?
(Rires). Un jour, un membre de la famille du réalisateur est venu assister au tournage. Il était donc sur le set et a dit au réalisateur:  “Cette actrice est géniale, je ne l’ai jamais vu auparavant, elle s’appelle comment ?”. (Rires). Il a cru que j’étais une actrice et c’était vraiment drôle.

Éliane Lafarge / Les Inspirations ÉCO


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