Culture

«CAMÉRA CINÉMA» : Quand la réalité rattrape la fiction

Le photographe M’Hammed Kilito a encore frappé. Il présentera sa nouvelle exposition «CAMÉRA CINÉMA» à l’Uzine d’Aïn Sebâa, mardi prochain. Un zoom sur l’artisan de Bejaâd, 10 ans après avoir tourné avec le réalisateur Hakim Belabbes dans «Thèse hands».

Un photographe profondément humain à la rencontre d’un réalisateur qui filme l’âme du paysan comme personne. M’Hammed Kilito est connu pour utiliser la photographie comme une radiographie de la société, il pense la photo tel un outil qui rassemble les trois principes fondamentaux d’une analyse: la description, la recherche des contextes et l’interprétation. C’est comme ça qu’il comprend mieux la société dans laquelle il vit, qu’il sait mieux la présenter aux yeux du monde, via des images percutantes et profondes. Touché par le réalisateur Hakim Belabbes et son film «Thèse hands», en 2008, il était entré dans le quotidien des artisans de Bejaâd, du potier au forgeron, en passant par les tisseuses ou encore le projectionniste. Un travail entre fiction et réalité pour «la mémoire de Bejaâd». 10 ans plus tard, le photographe revient sur les pas du réalisateur et troque la caméra par son appareil photo.

Il traque ces personnages afin de voir ce qu’ils sont devenus. «Cinéma Caméra, c’est l’histoire d’une rencontre, celle du photographe M’Hammed Kilito avec le cinéma intime et profondément humaniste de Hakim Belabbes. Cinéma Caméra, c’est l’histoire d’un hommage et un pèlerinage sur les lieux d’un tournage… Une histoire de caméras, d’êtres humains, de regards et de complicités. Et tout, comme le réalisateur qui nous raconte des histoires, le photographe ici nous révèle celles des habitants de Bejaâd, une petite ville de la région de Béni Mellal-Khénifra», précise Florence Renault-Darsi, directrice artistique du projet, qui explique que certains ont accepté, d’autres pas. Quant à d’autres, ils ne sont plus de ce monde. M’Hammed Kilito qui aime s’arrêter sur les petits détails de la vie quotidienne, parcourt la petite ville en saisissant «la poésie, la déshérence, des bribes d’architecture désertées, des détails réels qui frôlent l’abstraction». Il estime que l’utilisation de la photographie comme outil de recherche, aide à mieux comprendre notre société et permet une connexion plus ample entre la perception et la pensée. Elle aide à mieux saisir le monde dans lequel on vit et permet une représentation plus ample de la réalité sociale. Il détient une maîtrise en sciences politiques et sa recherche s’inspire grandement des sciences sociales. Il a participé à de nombreuses expositions et son travail a été présenté dans des galeries telles que l’espace MAX (Sierre), La Rétine argentique (Marseille), l’Institut français (Rabat), la fondation Alliances (Casablanca), Fotofilmic Gallery (Vancouver), Le 18 (Marrakech), la Tate Modern (Londres), la bibliothèque nationale (Rabat), les Nuits photographiques d’Essaouira (Essaouira) et la galerie Visual Voice (Montréal).

Celui qui se questionne sur les contrastes socio-économiques, la migration, l’identité ou le déterminisme social dans son travail photographique, fige le temps ou le rattrape afin de raviver la mémoire, de ne pas oublier le film, l’endroit, les gens. «Les images de M’Hammed Kilito captent ce qui ne se voit pas, la lenteur du temps qui passe, la fatalité, la singularité, l’amnésie. Une approche réfléchie, patiente et profondément humaine de son sujet, «dans la lignée de la sociologie visuelle» et dans les pas de Hakim Belabbes. Un regard respectueux, objectif et sensible qui s’inscrit avant tout dans le partage de la mémoire», conclut la directrice artistique.



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