Arts plastiques : Houyame Rahmani triomphe sur un fil tendu

Jusqu’au 22 septembre, la galerie ArtSpace présente l’exposition «Un point c’est tout», de Houyame Rahmani. Ses compositions filaires font le lien entre l’ordre du génie civil et le chaos organisé du cerveau humain.
Le vernissage s’est tenu à la galerie Artspace, à Casablanca, le 22 mai. Houyame Rahmani présentait son travail de tissage d’art et de science. Ses pièces sont principalement faites de fils, choisis avec soin pour leur couleur, mais aussi pour leur résistance, tendus entre des clous ou des vis, fixés à un socle de bois. Les compositions sont rigoureusement géométriques, tandis que la lumière et ses reflets jouent une palette de nuances sans fin, monochrome ou d’harmonies choisies.
Neurosciences et psychédélisme
La couleur et le mouvement semblent dialoguer en silence et la galerie vante non sans raison «une alchimie visuelle aussi poétique que surprenante», ajoutant : «ses compositions filaires évoquent autant des formes organiques que des structures issues de l’univers quantique».
Houyame Rahmani, originaire d’Ahfir, est née à Rabat en 1992. Elle a étudié le génie civil et les neurosciences. L’une des particularités de son travail est de faire se croiser ces mondes dans une expression artistique épurée, psychédélique donnant naissance à une nouvelle perception de la géométrie sacrée.
Parmi ses œuvres, elle est heureuse que la galerie ait laissé une pièce d’Emmanuelle Rybojad, «Infinite Way». L’univers est très différent, puisque avec un jeu de miroirs et de LED. Mais, précisément, il ne peut pas se confondre avec le sien, alors qu’elle a beaucoup d’admiration pour ce travail.
La résonance, géométrique, saute d’ailleurs aux yeux du visiteur. Celui-ci pourra en plus admirer, sur la mezzanine, la collection permanente d’ArtSpace. Elle comporte notamment trois belles pièces de Mahi Binebine, plusieurs tirages photographiques de Touhami Ennadre et une peinture de Mehdi Qotbi.
Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO