Culture

Amina : “Pour cet EP, je me suis frappé le cœur”

Amina. Auteure, compositrice et interprète

Telle une épiphanie, les Confidences d’Amina, sorties ce 2 octobre sur les plateformes musicales, coulent de source. Les cinq ballades qui constituent son dernier mini-album prennent au cœur et aux tripes. Confidences d’une artiste avec un supplément d’âme.

Comment est née l’envie de sortir un EP (mini-album) ?
C’est un projet que j’ai toujours voulu concrétiser, mais ce n’était jamais le bon moment, je n’avais pas le temps, je n’osais pas. Je me trouvais des excuses, en somme. Jusqu’au jour où j’ai compris que le bon moment n’arrive jamais vraiment, et qu’il faut simplement se lancer, sauter le pas, se faire un petit peu confiance et travailler dur pour concrétiser un rêve.

Pourquoi Confidences ?
Pendant que je concevais ce projet d’EP, je savais que je voulais en faire une sorte d’objet, intime et personnel où j’allais me livrer à l’auditeur sur des thèmes chers à mon cœur… donc l’idée était là, mais le titre de l’EP pas encore. Puis, le terme Confidences est arrivé et je l’ai noté dans un coin de mon cahier. Et à la fin de sa conception, je suis revenue sur cette idée de départ qui, selon moi, reflétait bien l’univers de l’EP. Il allait s’appeler Confidences.

Vos chansons sont intimistes ; qu’est-ce qui vous a inspiré ces titres ?
L’inspiration vient en grande partie de mon expérience de vie personnelle. Je me suis «frappé» le cœur, comme j’aime dire et, à partir de là, sont sortis des thèmes que je n’avais pas nécessairement prémédités, mais qui faisaient sens dans ce projet. Il y a d’autres paroles et d’autres musiques que je pensais exploiter, mais que j’ai vite écartées parce qu’elles n’étaient pas cohérentes avec l’histoire que je voulais raconter. Je voulais créer une sorte de cocon, un petit écrin qui fasse voyager et entrer l’auditeur dans mon univers.

Vous chantez en français, en anglais et en arabe. Comment s’impose à vous le choix de la langue ?
C’est assez intuitif, dans le sens, où quand je crée, j’essaye de suivre ce qui vient à moi sans trop le juger. Du moins, c’est l’exercice que j’essaye de m’imposer. Surtout dans la phase de création où les idées arrivent un peu en vrac et pas toujours de manière vraiment cohérente et organisée.

Quelle est la langue qui vous semble la plus évidente ?
Dans l’écriture, certainement le français, qui est la langue que je maîtrise le plus, celle que je lis, celle que je pratique au quotidien. L’arabe fait évidemment partie de mon identité et l’anglais de mes acquis. Ce sont deux langues que j’aime profondément et que je travaille dans l’espoir de pouvoir un jour avoir autant de facilités à les manier que le français.

Comment se passe le processus de création d’une chanson ? Est-ce la musique qui vient en premier ou les paroles ?
Tout dépend de la chanson. Par exemple pour «Non je n’y vois pas grand-chose», les paroles ont été écrites en parallèle avec la musique. Pour «Je te quitte», j’ai d’abord écrit le texte, je l’ai enregistré une première fois, puis j’ai eu l’idée de le mettre en musique. Pour «À mon père», j’ai d’abord écrit le texte… Je ne suis donc pas de règle en particulier. Je suis mon instinct. Il y a des jours, des soirs où j’ai plus envie d’écrire en silence, d’autres où je veux jouer et chanter… Je pense vraiment que ça dépend de l’énergie dans laquelle je me trouve au moment où je crée.

Quand considérez-vous qu’une chanson est terminée ?
C’est une grande question ! Je pense que si on creuse, on peut creuser à l’infini et partir dans des directions très différentes. Dans ce sens-là, je pense qu’une chanson est finie quand on a choisi l’univers et la couleur qu’on voulait lui donner et qu’on va jusqu’au bout de cette possibilité, qui n’en est qu’une parmi beaucoup d’autres.

Depuis quand désirez-vous faire de la musique ?
Depuis toute petite ! D’ailleurs pour la petite histoire, pour m’enlever la tétine, mes parents ont dû me l’échanger contre une guitare (pas une vraie, un jouet !). Je ne l’ai plus du tout réclamée après. C’est un joli symbole, je trouve et assez symptomatique de cette vocation qui est née en moi depuis la toute petite enfance ! J’ai grandi dans une famille de mélomanes. À la maison, on écoutait beaucoup de chansons françaises, du jazz, du blues, de la musique classique, mais aussi de la musique arabe Abdel Halim, Fairouz, Oum Keltoum… J’ai eu, très tôt, un groupe de musique au collège, puis au lycée, j’ai continué ensuite à en avoir pendant mes études supérieures. À 15 ans, j’ai eu ma première guitare et j’ai commencé à apprendre à jouer seule. Et je n’ai jamais arrêté depuis. La musique a toujours été mon refuge. Je me sens bien quand je chante et quand ma guitare est près de moi. Avec elle, je ne suis jamais seule.

Quelles sont vos influences ?
Il y en a beaucoup et elles sont très variées. Elles vont de Tracy Chapman, Joan Baez, Nina Simone, Leonard Cohen, Bill Withers, à Jacques Brel, Barbara, Léo Ferré, mais aussi Oum Kaltoum ou Fairouz. Plus récemment, Ben Mazué, Pauline Croze ou Emel Mathlouthi. Les chansons à texte finalement, je crois.

Comment cette période trouble a-t-elle influé sur votre créativité ?
Cette période a grandement participé à la naissance de ce projet et a été fructueuse sur le volet créatif. Je devais commencer à travailler sur ce projet, qui n’était pas encore né avec des amis musiciens, quand le confinement a été imposé. Je me suis retrouvée seule, face à moi-même (comme tout le monde) avec du temps. Beaucoup de temps. J’ai vite vu ça comme une opportunité. Je me suis donc mise au boulot ! Jour et nuit pendant trois mois. C’est au terme du confinement que j’ai rencontré le producteur Camil Kanouni qui m’a accompagnée sur mes maquettes et a accepté de produire cet EP. 

Jihane Bougrine / Les Inspirations Éco


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