Éco-Business

Ventes de voitures neuves: un plongeon inévitable

L’automobile n’étant pas un produit de première nécessité, il était dès lors attendu que le marché des véhicules neufs subisse, lui aussi, les affres du Covid-19. Depuis l’instauration des mesures de confinement, la plupart des concessions n’ont maintenu qu’une permanence au niveau de leurs ateliers, histoire d’assurer un minimum de service après-vente. Résultat : les ventes de voitures neuves ont plongé de 61,66% par rapport à mars 2019, atteignant tout juste les 6.305 unités, toutes catégories confondues (voitures particulières et véhicules utilitaires légers). C’est ce que renseignent les dernières statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) qui font également état d’un cumul de 32.142 ventes au terme du premier trimestre 2020, soit un repli de près de 21%. Attendue par les professionnels du secteur, cette baisse a concerné quasiment toutes les marques, y compris celles en tête du classement.

Dacia et Renault maintiennent leurs parts
Ainsi, les ventes de Dacia et Renault ont chuté de respectivement -55,74% et -72,87% le mois dernier. Pourtant et à analyser leurs chiffres, les deux marques du groupe Renault Maroc ont mieux tiré leur épingle du jeu que le reste du marché, réalisant une part de marché (PDM) de 49,2% sur le mois de mars, ce qui leur permet d’ailleurs de revenir à environ 42% en glissement trimestriel. Si la gamme Dacia présente un mix équilibré entre les différents modèles, il en va autrement pour celle du losange qui reste essentiellement soutenue par la Clio 4, écoulée à 415 unités le mois dernier. Sur la troisième marche du podium, Hyundai n’a vendu que 349 véhicules en mars, soit un tiers de ce qu’elle vend habituellement durant un mois «normal». Malgré un plongeon de 63% en mars, l’importateur du numéro 1 coréen parvient toutefois à préserver une PDM proche des 8% au terme du trimestre fraîchement écoulé. Par modèles, c’est le SUV Tucson qui a réalisé le gros des ventes, frôlant la centaine d’unités.

Peugeot et Volkswagen résistent
À quelques encablures de la marque coréenne, Peugeot a vu ses ventes chuter de 73% le mois dernier, suivant ainsi la tendance générale du marché. Dommage, car le distributeur de la firme au lion commençait à peine à profiter du succès de ses deux nouveautés phares, à savoir la citadine 208 et le SUV 2008. Peugeot totalise toutefois près de 2.300 ventes depuis le début de l’année et une PDM supérieure à 7%. Fermant le top 5, Volkswagen fait, elle aussi, les frais du Coronavirus avec une chute de 52% des ventes en mars à 370 unités, dont une bonne part réalisée par le duo Tiguan-Touareg. Au cumul, le distributeur du n°1 allemand frôle les 2.000 livraisons et affiche une baisse plus mesurée par rapport aux autres marques, soit environ -6%.

Opel, une croissance inversée
Dans la seconde moitié du top 10, le classement reste inchangé avec, par ordre de volumes cumulés en 2020, Citroën (6e), Fiat (7e), Ford (8e), Toyota (9e) et Opel (10e). Cette dernière qui était sur une croissance proche de 150% à fin février se retrouve dans le rouge (-74%) au terme du mois de mars durant lequel ses ventes ont tout juste dépassé la barre des 200 unités (contre 500 en février). Malgré cela, la marque allemande du groupe Auto Hall parvient à consolider une PDM de 3%.

Dans le même groupe, signalons les bons chiffres de la marque DFSK sur le marché de l’utilitaire léger qu’elle domine toujours après la vente de 110 véhicules en mars et 572 depuis le début de l’année. Dans le segment premium, Mercedes garde la main au classement avec 521 ventes à fin mars, devant BMW (412) et Audi (372) tandis que des marques comme Lexus et Porsche s’avèrent en forte progression durant ce premier trimestre avec respectivement +110% et +79%.

Il reste la grande question de savoir comment va évoluer le secteur durant les semaines et mois à venir. Au-delà des mesures de confinement, c’est surtout la conjoncture sociale des ménages qui, mise à mal ces temps-ci, risque d’impacter le marché de la voiture neuve. L’automobile est le dernier achat auquel on succombe dans une situation de crise. D’où une certitude : l’année 2020 sera assurément tout sauf une année de croissance pour le secteur automobile.



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page