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Vente des dattes : Des stocks périmés dans des entrepôts clandestins !

De  grandes quantités de dattes, dont la date de préemption est dépassée, seraient actuellement stockées dans des entrepôts clandestins dans la zone des Ouled Ziane, à 15 km de la capitale économique.

Les étals des marchés seront bien fournis au grand bonheur des consomateurs marocains qui démarrent le ramadan aujourd’hui.  Le ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draiss, l’a d’ailleurs affirmé, lors d’une réunion organisée, il y a deux semaines, à Rabat, sur le contrôle des prix et l’état d’approvisionnement des marchés à travers le royaume. Mais qu’en sera-t-il des interventions pendant le ramadan pour garantir une production de bonne qualité ?  Au ministère de l’Intérieur, on assure, en tout cas, que les instructions ont été données aux différents services en charge du contrôle pour le renforcement du mécanisme de vigilance nécessaire à l’approvisionnement des marchés. Des sources de l’ONSSA tiennent, elles aussi, à annoncer que les actions de contrôles sont encore à leur début. Mais, poursuit-on, «le contrôle se fait avant et durant le mois béni. Plusieurs actions seront ainsi lancées sur le terrain durant tout le mois de Ramadan.

Le but est justement de mettre fin à toutes les pratiques illégales, lesquelles concernent notamment les conditions de vente, de stockage et la qualité sanitaire des produits», a-t-on précisé à l’ONSSA. Et pourtant, tout n’est pas rose. Des associations de protection de consommateurs tirent la sonnette d’alarme. «Les pratiques illégales continuent d’être constatées sur le terrain. On voit en effet que des dattes de mauvaise qualité sont commercialisées sur les étals de Casablanca. Il n’y a qu’à faire une tournée dans les marchés pour s’en assurer. Les dattes sont stockées et commercialisées dans des conditions non-hygiéniques mettant en danger la santé des consommateurs», déplorent ces mêmes voix associatives. Ce constat alarmant, des commerçants grossistes à Casablanca, n’ont pas manqué de le soulever. Ils se veulent encore plus pessimistes.

Une quinzaine de grossitesimpliqués
Dans une déclaration aux ÉCO, ces commerçants, qui sont membres d’une instance de représentation commerciale, ont prévenu, cette semaine, contre «des dattes de mauvaise qualité que des grossistes auraient fait entrer au pays à partir de certains pays arabes». Selon nos sources, une quinzaine de grossistes seraient impliqués dans cette affaire. «Chaque année, ces mêmes personnes font entrer plusieurs tonnes de dattes de qualité douteuse pour les revendre pendant le mois de ramadan. Et visiblement, cette année, encore, elles ont repris du service», révèlent ces mêmes commerçants.

Ces derniers affirment qu’ils suivent, d’ailleurs, avec une attention particulière, cette affaire -encore ignorée des autorités locales de Casablanca- de «grandes quantités de dattes, dont la date de préemption est dépassée et qui devraient être commercialisées sur les étals casablancais dans les jours qui viennent». Il s’agit, révèlent les mêmes commerçants, d’une découverte «d’entrepôts clandestins où seraient stockées des grosses quantités  de dattes   dans des conditions déplorables, et ce, au niveau de plusieurs zones». Ce n’est pas tout. Nos sources nous confient aussi que des unités clandestines sont implantées, notamment dans la zone de Sidi Hajjaj (Ouled Hassar), Daroua, boulevard Tah à Ain Chock, Hay Mohammadi,…etc. Et la liste est longue.

Dans la zone des Ouled Ziane, à 15 km de la capitale économique, pour ne citer que celle-ci, des entrepôts non-déclarés, ni aux services sanitaires, ni aux services fiscaux, auraient été découverts par les membres de l’instance en question, qui ont requis l’anonymat. Effaré, son SG, appelle -à travers Les ÉCO- les autorités en charge du contrôle à faire des descentes dans cette zone pour faire le ménage chez les propriétaires de «ces unités clandestines, lesquelles ne respectent guère les normes requises pour le stockage de ce produit qui est pourtant, énormément, consommé durant le mois de Ramadan». Une chose est sûre.

Pour le SG de ladite instance commerciale, que nous avons approchée cette semaine, la situation serait, on ne peut plus, alarmante. «Un contrôle rigoureux doit être opéré aux frontières avant que de telles quantités de dattes de mauvaise qualité n’inondent les étals de nos marchés», insiste-t-il. 


 

Boycott des dattes israéliennes
Dans les milieux professionnels, on évoque aussi des dattes qui seraient introduites au Maroc en provenance d’Israël. Cette année, «BDS», le mouvement dit Boycott désinvestissement sanctions (DBS) s’est fortement mobilisé pour appeler les commerçants grossistes à boycotter les dattes israéliennes. «Ces dernières années, les marchés marocains sont envahis par des dattes dits «Madjhoul» provenant d’Israël. Ces dattes entrent par les frontières sous une indication d’origine usurpée», est-il souligné auprès de l’association BDS, laquelle demande aux autorités marocaines de retirer.  La fédération nationale du secteur agricole de l’UMT, elle aussi, met en garde contre ces dattes israélienne dans une lettre adressée, vendredi dernier, au ministre Aziz Akhannouch, et dont Les ÉCO détient copie. «Ce qui est grave, c’est que ces dattes constituent un danger pour la santé des consommateurs. Car, elles sont modifiées génétiquement. Il faut souligner que sur l’emballage de ces dattes, des étiquettes indiquent que le produit proviendrait de l’Afrique du Sud, ce qui est faux», martèle la fédération.


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