Urbanisme : Benabdellah peaufine son approche régionale
À travers les contrats-programmes régionaux, le ministère accompagne la dynamique urbanistique régionale. Quatre contrats-programmes ont été signés et ils visent essentiellement à remédier au déficit en documents d’urbanisme.
Pallier au déficit en documents d’urbanisme et en logements, accompagner les représentations régionales et locales du ministère de l’Habitat, participer à la dynamique de développement régional…tels sont les objectifs du périple de Nabil Benabdallah à travers les régions. Le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville est, depuis deux semaines, en tournées régionales pour la signature des contrats-programmes 2017-2021. Dans un contexte marqué par la décélération du rythme d’urbanisation ainsi que les conflits qui naissent de l’absence, le retard ou la désuétude des documents d’urbanisme, il est temps de remettre les pendules à l’heure et repartir sur de bonnes bases. À ce jour, le ministère en a signé quatre dans les régions de l’Oriental, Fès-Meknès, Souss-Massa et Marrakech-Safi.
Le dernier en date signé mardi à Marrakech porte essentiellement sur l’accompagnement de la région dans l’élaboration du Plan régional d’aménagement du territoire. Ce contrat-programme porte également sur la mise en application et l’évaluation du programme régional de développement, outre la réalisation du développement dans le monde rural ainsi que la préservation du patrimoine urbanistique et architectural. Il fait office de feuille de route pour l’ensemble des services relevant du département de tutelle au niveau de la région, notamment les agences urbaines, l’inspection régionale de l’urbanisme, la direction régionale de l’habitat ainsi que les directions provinciales de l’habitat. En termes de budget, le coût des projets d’habitat et de la politique de la ville au niveau de la région de Marrakech-Safi s’élève à 8,2 MMDH, dont la contribution du ministère de tutelle est de 3,4 MMDH. Ces projets visent à déclarer Marrakech ville sans bidonville à l’horizon 2019. Ils ambitionnent également d’accélérer la mise à niveau urbanistique des quartiers anarchiques à travers l’amélioration des conditions de vie au profit de 64.000 familles, pour un montant global de 1,8 MMDH.
Pour ce qui est de la région de l’Oriental, le contrat-programme porte sur une série d’opérations visant le renforcement de l’offre territoriale tout en œuvrant à l’harmonisation du développement spatial et au renforcement de l’attractivité de l’espace. Quant à la composante urbanistique du contrat-programme, elle vise à contribuer à la généralisation de la couverture en documents d’urbanisme à travers l’élaboration de 50 documents, dont deux plans directeurs d’aménagement urbain.
Enfin, dans le domaine de l’habitat et la politique de la ville, ledit contrat-programme prévoit de réduire le déficit en matière de logements, diversifier l’offre et améliorer la qualité des constructions sans oublier la lutte contre le phénomène des bâtiments menaçant ruine et les inondations, outre la restructuration des quartiers sous-équipés.
Cerner les besoins régionaux
La nouvelle approche contractuelle du ministère de l’Habitat s’inspire de la philosophie de la régionalisation qui octroie à la région des prérogatives élargies en matière d’urbanisme. Dans ce sens, Benabdellah a expliqué que cette initiative a pour objectif d’élaborer des versions régionales et provinciales du programme national tout en définissant des objectifs précis dans les domaines de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. En effet, les besoins régionaux ainsi que les spécificités de chaque région ne peuvent être cernés au niveau central sans implication des acteurs concernés. Les besoins dans l’Oriental ne sont pas ceux exprimés dans le sud. Les mécanismes d’approche urbanistique doivent donc changer d’une région à l’autre, d’où l’importance de ces contrats-programmes régionaux.