Éco-Business

Un marché estimé à 2 MMDH

L’Association marocaine des fournisseurs d’optique (AMFO) a organisé, du 25 au 28 janvier, la 13e édition du Salon national optique et lunetterie (SNOL) à Casablanca. Une occasion pour faire la lumière sur le fort potentiel de ce secteur. Aujourd’hui,  20% de Marocains sont porteurs de lunettes.

Comme à l’accoutumé, le Salon national optique et lunetterie (SNOL) s’est déroulé cette année aussi presque dans la discrétion. Évènement B2B (voir encadré), il cible essentiellement les opérateurs et évite ainsi les ruées que connaissent plusieurs autres salons professionnels, pourtant non-dédiés aux consommateurs finaux. Cette discrétion, un apanage de ce secteur qui semble évoluer loin des lumières, ne cache pas pour autant une dynamique de développement et de restructuration dont les résultats sont de plus en plus visibles. Actuellement, le marché est estimé à 2 milliards de dirhams selon les organisations représentatives. Celles-ci, comme l’association des ophtalmologistes, évaluent le nombre de porteurs de lunettes à 20% de la population, un pourcentage qui en dit long sur le potentiel encore non-exploité de ce secteur. En tout cas, le secteur est fort de 80 importateurs, 3.000 opticiens, 700 ophtalmologistes, 350 orthoptistes et dix enseignes internationales représentées au Maroc à travers leurs propres succursales. Tous ces opérateurs sont en train de prendre, doucement, le dessus sur l’informel qui constitue environ 30% du marché. Un constat qui a changé suite à l’intervention du législateur qui a réglementé l’entrée sur le marché de l’importation des verres, des machines et de divers produits optiques.

Des mesures salvatrices
Selon Jaouad Hattani, président de l’AMFO et directeur général d’Afrique Optique, ce problème des activités informelles est ce qui essentiellement enfreint la bonne marche du secteur. «Ce phénomène, à l’image de plusieurs autres secteurs, a un effet destructeur sur le business des opérateurs. Surtout qu’il représente une partie importante du marché. L’intervention de l’État pour réglementer l’importation des verres, qui représente 80% du marché, est une très bonne décision», nous a-t-il déclaré. En effet, tous les dispositifs médicaux relatifs aux verres optiques sont soumis depuis une année à une réglementation à l’importation. «Les importateurs verriers sont obligés de suivre une procédure administrative et de répondre à des conditions strictes du ministère de la Santé. En effet, ces opérateurs sont obligés de présenter un dossier complet à ce ministère. Cela ferme la voie aux importateurs informels qui pouvaient faire venir de la marchandise de n’importe quel pays. En l’absence totale de l’aval du département de la Santé», poursuit Hattani. Cette décision, tous les opérateurs ont senti son impact direct sur l’activité, surtout qu’elle concerne également les machines et les lentilles et non seulement les verres. Cela les a encouragés à multiplier leurs efforts afin que l’organisation du secteur se poursuive.

Des segments et des niches
Chaque segment du marché optique et lunetterie possède ses spécificités. Si l’importation des vers, des machines et des lentilles est assujettie à la réglementation citée, les montures sont, quant à elles, soumises à des conditions différentes. «Les importateurs doivent avoir un contrat d’exclusivité signé avec ces entreprises exportatrices», poursuit le président. Cette condition empêche, au niveau de la douane, l’entrée illégale sur le marché de produits ne respectant pas la loi. En d’autres termes, une mesure protectrice. L’évolution vers plus d’organisation et de réglementation est accompagnée par une intégration des instituts spécialisés en optique. Ici encore, le nombre élevé d’étudiants issus d’une quinzaine d’écoles supérieures, un peu trop pour le président de l’AMFO, crée un décalage entre l’offre et de la demande du marché de l’emploi dans ce secteur. Quelle serait la solution idéale à cet écart, responsable en partie du chômage d’une bonne partie des lauréats ? «Plus de synergie entre les opérateurs et les écoles», nous répond Hattani. «En tout cas, avec plus de transparence et un niveau plus élevé de qualité de la part des entreprises, il y aura de la place pour tout le monde. Plus d’épanouissement pour les opérateurs et pour les étudiants», a-t-il conclu.


Treizième édition du SNOL

Le salon n’est ouvert qu’aux professionnels (étudiants, opticiens et ophtalmologues). Environ 35 exposants y ont pris part cette année. Organisé à Casablanca, une constante depuis la première jusqu’à cette treizième édition, le SNOL profite aux verriers, aux fournisseurs de lunettes, de lentilles et des accessoires qui y sont représentés chaque année. Le secteur étant lié fortement aux nouvelles modes et tendances, la présentation des nouveautés prend une grande part dans les travaux du salon. Ces nouveautés concernent aussi les nouvelles technologies, dont l’impact dans la création de nouvelles machines et de nouveaux produits est substantiel. Une première au cours de cette 13e édition, l’AMFO a organisé des conférences-formations animées par des ocularistes et des optométristes. Cette édition a connu également une première participation de deux revues spécialisées. En ce qui concerne l’AMFO, elle représente 48 grands opérateurs et existe depuis une vingtaine d’années. 


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