Transport et transit maritime à Tanger Med : Les commis en colère
Les essais d’un nouvel environnement d’exploitation (SAS) perturbent l’activité des commis de transport et de transit au port de Tanger Med. L’autorité portuaire s’est réunie mardi avec les professionnels au sujet de la procédure de traitement des unités Fret dans la zone export acces.
Coup de gueule chez les commis de transport et de transit ainsi que les chauffeurs de camions au sein du Port de Tanger Med. L’enceinte portuaire a connu dernièrement des files de poids lourds en raison des perturbations entraînées, entre autres, par les pannes répétitives des scanners. Des pannes fréquentes mais qui, dans le fond, ne constituent pas les seules raisons du goulot d’étranglement qui rallonge, le transit-time des produits périssables destinés au marché de l’Union européenne. Il se trouve en effet qu’au-delà des perturbations enregistrées, notamment lors de la journée du lundi, qui a coïncidé avec une période de base saison, le problème est lié essentiellement à l’essai d’un nouvel environnement d’exploitation (SAS).
Aujourd’hui, l’autorité portuaire a procédé à un retour à la normale, après cinq jours d’essai de ce nouveau système, qui a entraîné des retards de rotations des camions. Dans le détail, c’est la configuration actuelle des services portuaires qui est pointé du doigt par les professionnels en relation avec les délais d’attentes des camions. C’est pourquoi, les professionnels rencontrés sur place, sollicitent la mise en place d’un guichet unique avec une seule administration qui peut regrouper l’impression des bons pour la taxation, la reconnaissance des camions en plus du scannage des documents, mais aussi l’octroi de la main levée par les inspecteurs de la douane et bien d’autres.
L’objectif, selon eux, est d’éviter la multitude de tâches effectuées à la fois par les commis de transport et les chauffeurs en vue de sortir de l’éparpillement qui caractérisent certains services en termes de distance parcourue. De surcroît, les professionnels demandent aussi la reconnaissance des camions à l’entrée du port au lieu de procéder à leur identification aux parcs sous douane, appelé communément «Jetons». S’ajoutent à cela les perturbations causées par les tracteurs opérant à l’import.
Ces derniers retardent la rotation des camions qui procèdent à l’opération d’export puisqu’ils doivent à chaque fois repasser le scanner lors de la récupération de leurs remorques. Autre faille dans le système : les parcs des véhicules à l’export et à l’import ne sont pas séparés dans la zone de pré-embarquement. D’où la nécessité de les dissocier afin d’organiser mieux cette zone vers l’embarquement des bateaux et éviter les perturbations des tracteurs. Actuellement, tous les véhicules sont regroupés dans le même endroit, ce qui multiplie les manœuvres des trafiquants.
Par ailleurs, la zone de pré-embarquement est régie, lors de la fermeture du port à cause des aléas climatiques, par le principe du premier servi alors que les professionnels demandent une priorité aux clients qui ont des réservations contractuelles avec leurs compagnies. Du côté de l’Autorité portuaire de Tanger Med, elle a initié hier, mardi, avec les commis de transport et de transit, une journée de sensibilisation et de communication, en présence de Hassan Abkari, directeur du port Tanger Med au sujet de la procédure de traitement des unités FRET dans la zone export acces. Une trentaine de commis ont répondu à l’appel de l’autorité portuaire en harmonie avec les principes de bonne foi pour résoudre l’ensemble des dysfonctionnements.
Pour les autorités portuaires, la période de test a permis non seulement de s’arrêter sur le degré d’adaptation de l’ensemble des composantes portuaires à ce nouveau système, mais aussi de relever plusieurs anomalies, notamment la faiblesse des effectifs humains alors que les services éloignés seront rapprochés et les conditions de travail des commis également améliorés. S’ajoute à cela l’amélioration du transit-time des camions de manière à ce que le circuit ne dépasse pas 2 heures. D’autres difficultés qui ont été communiquées par les associations professionnelles ont été également prises en considération dans le nouveau SAS qui a mobilisé 400 MDH.