Éco-Business

TPME : près de 31% des entreprises déclarées relèvent de la région Casa-Settat

Avec la contribution des CRI, de la DGI, de la CNSS et de l’OMPIC, l’Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise a sorti trois rapports régionaux, qui sont des déclinaisons de son rapport global annuel relatif à l’ensemble du territoire national. L’objectif est de fournir un diagnostic du système productif des différentes régions du pays et de mettre à la disposition des acteurs publics et privés une série d’indicateurs clés portant sur la démographie et la santé économique et financière des TPME. Les détails pour la Région Casablanca-Settat, en 2019 et 2020. 

L’Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME) a publié des rapports qui apportent un éclairage sur l’évolution de ce tissu entrepreneurial, en 2019 et 2020. Avec la contribution des CRI (Centres régionaux d’investissement), de la DGI (Direction générale des Impôts), de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) et de l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale), l’institution, logée à Bank Al-Maghrib, a sorti trois rapports régionaux, qui sont des déclinaisons de son rapport annuel réalisé sur tout le territoire national.

L’objectif est de fournir un diagnostic du système productif des différentes régions du pays et de mettre à la disposition des acteurs publics et privés une série d’indicateurs clés de la démographie et de la santé économique et financière des entreprises, notamment des TPME, qui sont une composante importante de l’économie marocaine.

Dans le rapport consacré à la Région Casablanca-Settat (Voir celui consacré à l’Oriental à la page 16), objet de notre présent article, l’OMTPME déclare que la capitale économique du Royaume abrite près de 31% des 175.653 TPME identifiées par la DGI et déclarées à la CNSS.

175.653 TPME dans la région

Le document révèle aussi que ces dernières sont clairement répertoriées chez l’OMPIC, qui gère le registre central de commerce. En fait, ces entreprises font partie de celles ayant déposé une déclaration du résultat fiscal à la DGI, ou ayant déclaré au moins un salarié à la CNSS, ou encore ayant déposé un bilan auprès de l’OMPIC en 2019. En scrutant les registres, tenus par ces différents organismes publics, on tombe sur plusieurs détails relatifs à leur démographie ainsi que leurs indicateurs économiques et sociaux.

En examinant leurs données démographique, fournies par le CRI de Casablanca et l’OMPIC, on remarque que sur l’effectif global des 175.653 TPME, 117.360 sont des Entreprises personnes morales actives (EPMA), tandis que 58.293 sont des Entreprises personnes physiques actives (EPPA). On relève aussi que la forme juridique dominante est la SARL (Société à responsabilité limitée) avec 39,8%, suivie de la personne physique (33,2%), de la SARL.AU (Société à responsabilité limitée à associé unique) avec 22,3%.

En matière de répartition géographique, le rapport indique que celles-ci sont très fortement concentrées au niveau de la préfecture de Casablanca, à hauteur de 78,7%, suivie par la province d’El Jadida et la préfecture de Mohammedia, avec des parts respectives de 5,6% et 5,2%.

Par activité, la répartition sectorielle fait ressortir que 33,3% des TPME opérant dans la Région Casablanca-Settat sont actives dans le «Commerce : réparation d’automobiles et de motocycles». Elles sont suivies de celles opérant dans la «Construction» avec 15% ; puis des «Activités spécialisées, scientifiques et techniques» et de «l’industrie manufacturière» avec, respectivement, 11,1% et 7,7%. Les activités de «transports et d’entreposage» arrivent juste après, avec 7,2%, tandis que les activités de service en général se situent loin derrière, avec 2,4%.

78% des entreprises réalisent un CA inférieur à 1 million de DH

La répartition des TPME de la région par chiffre d’affaires (CA) fait ressortir la prépondérance des micro-entreprises ayant un CA compris entre 0 et 1 million de DH, qui représentent 78% de l’effectif total. Cette proportion est de 9,6% pour les entreprises dont le CA est compris entre 1 et 3 millions de DH. Autrement dit, 87,6% des TPME de Casablanca-Settat sont des micro-entreprises, c’est-à-dire qu’elles ont un chiffre d’affaires inférieur à 3 MDH.

En face, les moyennes et grandes entreprises ne représentent, respectivement, que 0,5% et 1% de l’effectif total. Ces micro-entreprises, on les retrouve dans trois principales activités, à savoir les «Autres activités de service», «l’Hébergement et la restauration» et les «Arts, spectacles et activités récréatives». Elles contribuent très faiblement au chiffre d’affaires de la région.

En effet, le rapport révèle que dans les 1,04 milliard de DH de CA généré en 2019 par les EPMA et les EPPA de Casablanca-Settat, les micro-entreprises n’ont contribué qu’à hauteur de 3,6%, se classant ainsi en queue de peloton. Les Grandes entreprises (GE) ont occupé la première place avec 66,9%, suivies par les Moyennes entreprises (ME) avec 12,4%, les Petites entreprises (PE) avec 12,3% et les TPE (4,9%). À signaler que cinq principales branches d’activités ont permis de générer ce chiffre d’affaires, à savoir : le «Commerce de gros, à l’exception des automobiles et des motocycles», le «Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles», le «Commerce de bâtiments», les «Travaux de construction spécialisés», et les «Industries alimentaires» avec des parts respectives de 28,3%, 10,9%, 5,9%, 4,5% et 4,4%.

En matière d’emploi, le rapport montre que 84,1% des entreprises de la région ont un effectif inférieur à 10 salariés, alors que celles employant entre 10 et 50 salariés représentent 11,8%. Seules 0,4% comptent plus de 500 salariés. À signaler qu’en 2020, principale année de la crise sanitaire, l’emploi a reculé de 0,4% dans la préfecture de Casablanca, contre une hausse de 1,2% dans la province de Settat.

Des données précieuses pour lutter contre l’informel

Ces données de l’Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME) sont très précieuses pour lutter contre l’informel qui pèse lourd dans l’économie nationale. Selon Bank Al-Maghrib, l’informel représente, en effet, 30% du PIB. Ce poids a certes diminué ces trois dernières décennies, mais il demeure encore très élevé en comparaison avec des pays similaires. Mieux connaître les entreprises qui composent le tissu économique devrait permettre de lutter plus efficacement contre ce fléau.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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