Éco-Business

Tourisme : le CESE prône une nouvelle stratégie

Le Conseil économique, social et environnemental présente, aujourd’hui, son avis sur le secteur du tourisme, levier de développement durable et d’intégration.

Le tourisme figure parmi les secteurs ayant le plus subi l’impact de la pandémie de Covid-19. Et ce n’est pas fini, puisque l’activité demeure encore menacée en raison du climat mondial toujours défavorable à une reprise. Conscient des contraintes insurmontables qui pèsent sur le tourisme, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est auto-saisi de la question «afin d’apporter une contribution à la réflexion sur la manière d’envisager un développement inclusif et durable du secteur du tourisme en cohérence avec les stratégies nationales et leur déclinaison à l’échelle des régions et en réponse aux effets des crises géopolitiques, sanitaires et économiques», indique l’argumentaire du Conseil qui devrait présenter son avis ce mardi. «Le tourisme demeure un levier de développement durable et d’intégration», ajoute la même source, qui appelle à «une nouvelle stratégie nationale du tourisme», en vue de pouvoir repositionner ce secteur, un des plus employeurs du pays. Notons que le CESE a déjà formulé un avis suite à l’adoption de la loi sur les établissements touristiques. Cette nouvelle saisine intervient après que la Vision 2020 du secteur sait été bouclée dans un contexte pénible pour les opérateurs et les salariés. Les principales pistes préconisées par le Conseil renvoient principalement à l’amélioration des conditions de travail dans le secteur, ainsi qu’au renforcement des bonnes pratiques en matière de durabilité et de respect de l’environnement.

La priorité d’une nouvelle stratégie
Avant le déclenchement de la crise sanitaire, la croissance annuelle du secteur du tourisme dépassait les 9%, de même que les fonds générés entre 2010 et 2020 s’élevaient à près de 140 MMDH. Il s’agit actuellement de mettre en place une nouvelle stratégie qui opérera une diversification des produits et des destinations touristiques, et encouragera la mise en valeur de l’ensemble des ressources naturelles dont disposent les 12 régions du royaume, «tout en le préservant, en veillant à l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil». Il faut souligner qu’au niveau de la gouvernance, 15 contrats-programmes ont été signés sans que la Haute autorité du tourisme ainsi que les agences du développement touristique (ADT), n’aient été mises en place. La priorité devra donc être accordée à la mise en place graduelle de ces agences au sein des territoires touristiques, dans l’objectif «de garantir la réussite des stratégies territoriales et la politique touristique régionale». En ligne de mire : la stratégie projetée de promotion d’un tourisme responsable, qui accélère le développement économique du pays sans pour autant dénaturer son patrimoine naturel et culturel. «Le tourisme représente un levier considérable pour l’accélération de la croissance socio-économique. Il impacte pratiquement tous les domaines de l’activité économique du Maroc et exerce ainsi une grande influence sur les autres secteurs de l’économie», précise le CESE. Le Maroc devra aussi renforcer la place du tourisme en tant que priorité nationale, face à la concurrence de plus en plus rude dans le pourtour méditerranéen, à travers la dynamisation de l’investissement touristique ainsi qu’une mise à jour du volet réglementaire du secteur. 

Plusieurs mesures prioritaires

Le nouvel avis du CESE intervient dans un contexte inédit pour le secteur, qui traverse l’une des crises les plus graves de son histoire. Outre le renforcement du rôle des associations professionnelles, la stratégie nationale du tourisme devra encourager la sortie de l’informel, structurer le tourisme nomade et renforcer l’engagement des établissements dans le processus de formation continue des employés. Concernant l’épineuse question de la durabilité, la stratégie devra surtout se focaliser sur les mesures d’économie d’énergie et d’eau, ainsi que le dispositif de protection de l’environnement. La dimension régionale devra également être prise en compte, notamment en prévoyant un mécanisme qui permet aux opérateurs d’adhérer aux associations régionales, et qui associe les professionnels du secteur aux travaux des commissions d’examen des projets d’investissement. Enfin, pour les engagements à responsabilité sociale, il est nécessaire de mettre en place un cadre global de gestion des risques en vue d’améliorer ce segment crucial de l’activité touristique.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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