Éco-Business

Textile : Les détails des contrats d’investissement

Soutien aux locomotives du secteur textile, montée en gamme, arrivée d’un acteur international au Maroc… en tout  8 contrats ont été signés pour soutenir la renaissance du secteur.

Un total de 8.722 emplois et 425 MDH d’investissements, c’est l’engagement ferme pris le 4 juillet à Casablanca par huit acteurs du textile. Industrie sinistrée il y a seulement cinq ans, le textile se découvre une nouvelle jeunesse.

Un secteur en bonne santé
«Le secteur renoue avec la croissance, de sorte que les entreprises ont pu regagner la confiance du secteur bancaire et des assurances», se réjouit Abderahim Sayouty, DG de Settavex, entreprise leader dans ce secteur. Et d’ajouter : «Nous avons pu réorienter notre modèle dans ce secteur à travers une montée en gamme. Nous nous positionnons sur le haut et le moyen gamme». Pour accompagner ce virage, l’écosystème du secteur textile a été mis en place en février 2015 et il s’est traduit par la signature d’une première série de conventions d’investissement en mars 2016 avec 6 «locomotives» et 22 PME. Les contrats de juillet concrétisent une nouvelle fois l’écosystème. Settavex, l’entreprise settatie, fait partie des industriels qui ont signé les contrats d’investissements devant le roi Mohammed VI.

«Cette convention nous permettra de moderniser et flexibiliser l’outil de production afin d’attirer des donneurs d’ordre de premier plan», explique Sayouti. Settavex est en négociation avec Diesel et Hugo Boss pour des contrats de fast-fashion.  Blue Fingers, entreprise de confection basée à Casablanca, filiale du groupe New Wach, fait également partie des entreprises signataires des ces contrats d’investissements. Elle figure dans la catégorie «Locomotive».

Le soutien de l’État est conditionné par une évolution ambitieuse du chiffre d’affaires de l’entreprise. «Nous avons établi un business plan sur cinq ans avec une progression de 28% sur ce cette période, accompagné d’investissements dans la modernisation», détaille la gérante de l’entreprise. En plus de ces engagements financiers, cette entreprise spécialisée dans le jean a l’obligation de renforcer son effectif de 520 employés, en plus des emplois à créer chez les sous-traitants. «Une deuxième convention est en cours de préparation avec le ministère et le New Wach», annonce la responsable de l’entreprise.

Pour l’année 2015, le chiffre d’affaires de Blue Fingers s’est établi à 54 MDH et l’entreprise emploie 300 personnes. Les conventions signées se distinguent par leur couverture territoriale diversifiée. En plus de Tanger (Tint Color 2010) et Casablanca (Wash & CO., Med Sourcing) qui sont le cœur de l’industrie textile marocaine, ces nouveaux accords ont permis l’installation d’une usine textile à Oujda, plus précisément dans la zone franche de la capitale de l’Oriental. C’est la deuxième unité de Bernitex Clean dans la région. «Le succès de notre expérience à Guercif nous a encouragés à nous lancer dans ce nouveau projet», soulignait Salaheddine Khlifi, le directeur de l’entreprise, en avril dernier, lors de la pose de la première pierre de l’usine. Cette nouvelle unité s’étend sur 8.000 m² pour un investissement 34 MDH avec une création d’emplois à terme en 2018 s’élevant à 1.300 postes.

La production de cette unité sera destinée à l’export. Dans le lot des contrats signés, on compte aussi l’arrivée d’un nouvel acteur international sur le marché marocain. Le groupe portugais VFI annonce dans ce sens un investissement dans la production textile. Ces contrats devront conforter la destination du Maroc auprès des donneurs d’ordre internationaux.


 

Les contrats en chiffres

Settavex
Investissement : 175 MDH
50 emplois directs
Environ 2.000 emplois indirects

Blue Fingers
Investissement : 53 MDH
520 emplois directs

Tint Color 2010
Investissement : 36 MDH
261 emplois directs

Bernitex Clean
Investissement : 34 MDH
1.285 emplois directs

Med Sourcing
Investissement : 21 MDH
486 emplois directs


 

Mohamed Tazi
DG de l’AMITH

Ces conventions s’inscrivent dans la dynamique en cours depuis trois ans dans le cadre de la Vision 2020 de l’AMITH. Nous avons pressenti qu’il y avait un vent favorable pour le Maroc en matière de textile. Nous avons vendu le projet à l’État qui nous a soutenus pour aboutir à ces résultats. Ces contrats prévoient des engagements mutuels de l’État et des industriels. De véritables opportunités s’offrent au Maroc pour deux raisons. D’abord, le changement d’un certain nombre de paradigmes sur le plan de l’industrie internationale et ensuite le Maroc profite d’une conjoncture extrêmement favorable car le royaume offre des conditions de sécurité idéales pour les donneurs d’ordres. La conjonction de ces deux facteurs a permis cet essor. Je rappelle que nous sommes sur trois années exceptionnelles depuis 2014. Cette véritable dynamique a permis à des acteurs du secteur de se lancer dans ces projets d’investissement».


 

L’export dans le vert
Les nouveaux chiffres de l’Office de change confirment l’embellie du secteur textile. Pour le premier semestre 2016, les exportations ont progressé de 5,2% réalisant un chiffre d’affaires à l’export de 900 MDH. Le textile fait mieux que l’ensemble des exportations, qui progressent, durant la même période, d’à peine 1,9%. Ces chiffres confirment la tendance constatée au premier trimestre 2016. Les exportations des vêtements confectionnés ont progressé de 8%. «Dans la confection, nous sommes sur une croissance à deux chiffres de 10% cette année. Depuis 2014, le secteur connaît une croissance positive», observe Mohamed Tazi, directeur de l’AMITH.



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