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Taux débiteurs : les banques font jouer la concurrence… mais jusqu’à quand ?

Les taux débiteurs ont affiché une baisse du taux moyen global de 5 points de base, à 4,24%. Toutefois, le coût du financement des crédits devrait connaître une hausse au terme du quatrième trimestre, dans le sillage de la hausse du taux directeur.

Au terme du troisième trimestre, le taux moyen global des taux débiteurs appliqués par les établissements bancaires a affiché une baisse de 5 points de base à 4,24%, par rapport au trimestre précédant (4,29%). Ce ralentissement est tout à fait normal sachant que «les banques font jouer la concurrence en matière de distribution des crédits», affirme un analyste de la place. De plus, il suit la tendance baissière observée depuis plusieurs mois sur le marché des taux débiteurs. Cela dit, les chiffres publiés par la Banque centrale, qui portent sur la situation au troisième trimestre, ne prennent pas en compte l’impact de la hausse de 50 points de base du taux directeur, décidée fin septembre dernier.

En effet, l’effet de la hausse du taux à 2% ne serait visible qu’au terme du quatrième trimestre, selon les observateurs. «En principe, les banques devraient rehausser leur taux de crédit de 50 points de base, au minimum courant ce dernier trimestre», est-il noté dans ce sens. Cela devrait ainsi affecter la demande de crédit qui est déjà en ralentissement au vue de la hausse de l’inflation et de la morosité de l’activité économique. Justement, selon des acteurs du secteur financier, «les banques n’auraient pas répercuté automatiquement la hausse du taux directeur. Elles ne l’auraient pas encore répercuté entièrement en raison du ralentissement et des conditions économiques difficiles». Entre temps, rien ne les empêche d’augmenter leur taux, car leur coût de financement devient plus élevé.

Par objet économique, l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib fait ressortir que les taux des facilités de trésorerie sont en hausse, passant de 3,92% au deuxième trimestre 2022 à 3,97% au troisième trimestre. Les crédits à l’équipement ont enregistré une baisse de 42 points de base, pour s’afficher à 4,14% contre 4,56% au second trimestre. Les taux des prêts immobiliers ont légèrement progressé de 4 points de base, se fixant à 4,69% au lieu de 4,65% au trimestre précédent. S’agissant des taux relatifs aux crédits à la consommation, ils sont passés de 6,32% au deuxième trimestre à 6,39% à fin septembre, assurant une hausse de 7 points de base. Par secteur institutionnel, le taux appliqué aux crédits aux particuliers s’est situé à 5,33% à fin septembre, par rapport à 5,14% au deuxième trimestre.

Pour sa part, celui des crédits aux entreprises non financières s’est affiché à 4,04%, et demeure quasi stable par rapport au trimestre précédent (4,04%). En ce qui concerne le taux débiteur des crédits aux entreprises non financières privées, il s’est établi à 4,12%, soit une augmentation de 7 points de base, contre 4,05% au terme du trimestre précédant. Dans le détail, il faut noter que chez les grandes entreprises (GE), le taux a été de 3,87% contre 3,73% à fin juin 2022. Le taux débiteur pratiqué pour les crédits aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) s’est élevé à 4,94% à fin septembre contre 4,82%.

À noter que les taux appliqués aux TPME sont généralement plus élevés que ceux qui concernent les grandes entreprises, au vue du risque y afférent. «À part les crédits adressés aux TPME garantis par l’État, les taux pratiqués pour ces dernières demeurent plus élevés, le risque étant plus important. En outre, en règle générale, plus les entreprises sont de taille importante, moins le taux est élevé», explique un analyste.

Sanae Raqui / Les Inspirations Eco



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