Tanger : la Bourse démystifie les moyens de financement
Un appel à l’ensemble des acteurs économiques de la région a été lancé par le CRI et la Bourse de Casablanca, tout en mettant en place un programme spécifique d’accompagnement dédié aux entreprises pour leur préparation à l’introduction en bourse.
Dans l’objectif de rapprocher les outils de financement et l’offre d’accompagnement offerts par la Bourse de Casablanca, une rencontre a été initiée, mardi dernier, à Tanger au profit des opérateurs économiques de la région par le Centre régional d’investissement de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la place boursière de Casablanca.
Placée sous le thème «L’introduction en Bourse comme moyen de financement et d’accélération des entreprises de la région», cette rencontre a été l’occasion pour les participants de découvrir les avantages de financement à travers la bourse. S’exprimant à cette occasion, Jalal Benhayoun, directeur général du CRI-TTA, a souligné que cette rencontre vient à un moment propice marqué certes par une crise économique sans précédent qui est source de menace, mais aussi d’opportunités pour les entreprises.
«Le Maroc a lancé plusieurs mécanismes en faveur de l’entrepreneuriat, dont le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises, baptisé «Inteleka», pour lequel l’État a mobilisé une enveloppe de 8 MMDH en 3 ans dans le cadre d’un partenariat public-privé», a expliqué Jalal Benhayoun.
Ce mécanisme visant la facilitation d’accès au financement pour les TPME pour leurs besoins de démarrage et de croissance avec des taux d’intérêt est aussi une offre d’accompagnement au profit des porteurs de projets, pour lequel le CRI, avec l’appui de Tamwilkoum, a lancé un appel d’offres pour l’accompagnement de 1.000 porteurs de projets au niveau de toutes les provinces et préfectures de la région, avec un montant estimatif de 10 MDH.
Introduction en bourse : un programme spécifique d’accompagnement
A côté de ce mécanisme de financement, d’autres financements alternatifs ont été exposés, notamment sur le marché financier. Ils peuvent répondre aux différents besoins des différentes catégories d’entreprises, a relevé le directeur du CRI soulignant que le marché boursier constitue une véritable opportunité pour les entreprises, notamment celles de la région, pour se développer et s’ouvrir sur de nouveaux marchés et de nouveaux horizons.
A cet égard, Jalal Benhayoun a lancé un appel à l’ensemble des acteurs, notamment la Bourse de Casablanca et la CGEM-Nord, tout en mettant en place un programme spécifique d’accompagnement dédié aux entreprises de la région pour leur préparation à l’introduction en bourse.
Pour sa part, le directeur régional de Bank Al Maghrib, Ali Benali, a relevé que la capacité d’investissement des entreprises marocaines de très petite, petite et moyenne taille reste faible, passant en revue les résultats d’une enquête du HCP en 2019, selon laquelle seules 29,4% des TPE ont déclaré avoir réalisé un investissement entre 2016 et 2018, une part qui passe à 41,5% pour les PME et à 80% pour les grandes entreprises.
Benali a précisé que le financement des entreprises marocaines est dominé par l’autofinancement et un recours limité au financement externe, essentiellement les crédits bancaires, alors que le recours au marché des capitaux reste faible et largement dominé par les établissements financiers.
Diversifier leurs sources de financement
De son côté, le vice-président de la CGEM-Nord, Mohamed Ben Mokhtar, a affirmé que le marché boursier permet aux entreprises de diversifier leurs sources de financement en optant pour un capital sans contraintes.
Selon Ben Mokhtar, l’accès au marché boursier donne la possibilité aux entreprises d’avoir de la liquidité sans les contraintes que supposent un nouvel associé ou même un crédit bancaire. Quant au directeur général de la Bourse de Casablanca, Tarik Senhaji, il a mis l’accent sur le financement à travers la Bourse et le marché des capitaux.
A noter que la bourse offre un marché dédié aux PME, baptisé marché alternatif. Il est accessible aux entreprises avec un bilan inférieur à 200 MDH et moins de 300 salariés, avec comme avantage moins de contraintes au niveau de la gouvernance et des obligations de communication financière.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO