Éco-Business

Sidi Mohammed IDRISSI MELYANI : “Le Maroc gagnerait à mettre en place des mesures incitatives pour la croissance du e-commerce”

Sidi Mohammed IDRISSI MELYANI
Directeur Général de l’Agence de Développement du Digital (ADD)

Afin de développer une économie innovante et compétitive, il est essentiel de mettre en place un écosystème Digital et technologique. Dans ce sens, l’ADD accompagne et assiste les opérateurs privés dans le processus de développement du digital afin de garantir les meilleures conditions de son accélération et permettre son utilisation en tant que levier de création de richesse et de croissance économique.

Quelle est l’importance du digital dans le développement du pays ?
Le digital est clairement identifié comme un levier de développement à fort impact socio-économique, mais aussi un vecteur d’efficacité et de compétitivité pour le pays. Conscient des opportunités offertes par le digital, le Maroc s’est engagé, durant ces dernières décennies, dans un processus continu de développement du digital, notamment à travers la mise en place de stratégies et programmes nationaux pour le développement du digital, donnant lieu à des avancées en termes d’infrastructures numériques, et de compétitivité de l’économie nationale.
Par ailleurs, le Nouveau modèle de développement du pays (NMD) accorde une place centrale au digital et le place comme un véritable levier de changement et de développement. En effet, un des paris du NMD est de «devenir une nation numérique, où les technologies numériques sont pleinement mobilisées au vu de leur potentiel transformationnel et économique». L’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’activité économique est un prérequis à la mise en place d’une société du savoir et un accélérateur à la création de valeur ajoutée.
Les TIC occupent, en effet, une place croissante dans le tissu économique marocain, mais qui reste toutefois encore faible : 2,59% (Baromètre OMPIC) du nombre d’entreprises créés en 2022 relèvent du secteur des TIC, contre 1,84% en 2019. Quant à la contribution d’internet au PIB marocain, elle a été évaluée à 6,8% en 2020 avec un potentiel de croissance pour atteindre 7,8% en 2025, puis 12,9% en 2050 (rapport DEPF). Par conséquent, l’économie nationale gagnerait à exploiter davantage les opportunités que confère le digital pour stimuler sa croissance.
Quels sont les impératifs pour le développement d’une économie digitale nationale ?
Au regard de ces constats, et afin de développer une économie innovante et compétitive grâce aux gains de performances amenés par le digital, il est essentiel de mettre en place un écosystème Digital et technologique, ayant pour objectif d’accélérer la transformation digitale de l’économie marocaine. Ceci requiert, d’une part, le développement des secteurs de la technologie, l’incitation à l’entrepreneuriat innovant à travers le développement des startups et l’usage des nouvelles technologies émergentes, ainsi que la mise en place d’un cadre attractif pour des acteurs internationaux dans l’écosystème digital. D’autre part, il est aussi important d’inciter et d’accompagner l’ensemble des secteurs économiques et du tissu d’entreprises dans leur transformation digitale.
A titre d’exemple, le Maroc gagnerait à mettre en place des mesures incitatives pour la croissance du commerce électronique, l’un des principaux moteurs de l’économie numérique, à la fois aux niveaux logistique, réglementaire, promotionnel, transactionnel et en termes de connectivité. Il est aussi fondamental de soutenir davantage la Recherche et le Développement, à travers une collaboration renforcée en matière de recherche scientifique entre les entreprises et les organismes de recherche, de construire le capital d’innovation du Maroc, et de développer les talents adéquats, capables de répondre aux exigences d’un marché en pleine mutation ainsi que la mise en place de mesures incitatives à la R&D.
Quelle est la stratégie de l’ADD pour assurer la croissance du e-commerce au Maroc ?

L’e-commerce est aujourd’hui un des principaux moteurs de l’économie digitale, tiré par des plateformes numériques dédiées à la transaction de biens et services. Au Maroc, ce secteur a connu une progression continue tout au long de ces dernières années, dynamisée par l’évolution de l’usage des TIC, l’augmentation du nombre d’internautes et des cyberconsommateurs. Dans son dernier rapport sur l’activité monétique marocaine au 30 septembre 2021, le CMI indique que l’activité e-commerce marocain ressort en progression de 48,4% en nombre et 30,5% en montant par rapport à la même période de l’année 2020 (Rapport CMI 2021).

Pour sa part, l’ADD, et en exécution à ses attributions, vise à accompagner et à assister les opérateurs privés dans le processus de développement du digital afin de garantir les meilleures conditions de son accélération et permettre son utilisation en tant que levier de création de richesse et de croissance économique.

Comment l’ADD veille à l’application des normes techniques concernant les produits et les services numériques ?
Parmi les missions attribuées à l’ADD par la loi n° 61-16 portant création de l’Agence de développement du digital (ADD), il y a lieu, en effet, de citer la mise en place avec les autorités et les organismes concernés des normes techniques concernant les produits et les services numériques et veiller à leur application. En ce qui concerne les normes relatives au commerce électronique, l’ADD collabore avec les autres intervenants à travers des propositions dans le cadre du plan national de normalisation.

De manière générale, le commerce électronique est encadré, notamment, par des normes marocaines, en l’occurrence la norme NM ISO 15000-5 en rapport avec le Commerce électronique en langage de balisage extensible (ebXML) et la norme NM ISO 10008 sur Management de la qualité – Satisfaction client – Lignes directrices pour les transactions de commerce électronique entre commerçant et consommateur ainsi que les normes marocaines relatives à l’Échange de données informatisées pour l’Administration, le Commerce et le Transport (EDIFACT)».

La recette de l’ADD dans la promotion du paiement en ligne

Conformément à sa mission relative à la promotion et la diffusion des outils numériques auprès des acteurs de la société, et dans le cadre de sa contribution à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’inclusion financière portée par Bank Al-Maghrib, l’ADD a inscrit, dans son plan d’action, un chantier relatif à l’inclusion financière des populations fragiles par le paiement mobile qui vise à promouvoir le développement de son utilisation pour l’inclusion digitale de la société. Ce chantier a pour objectif : d’assurer une inclusion sociale et financière des populations fragiles ; de promouvoir l’usage du paiement mobile et de la marque marocaine «Maroc Pay» de la solution nationale ; d’améliorer le niveau de vie des cibles ; mais aussi d’améliorer la performance et la compétitivité des acteurs économiques concernés (commerçants de proximité…).

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce chantier, l’ADD a signé une convention de partenariat avec le GP2M (Groupement du Paiement Mobile Maroc) pour contribuer à la mise en œuvre de la campagne de communication institutionnelle sur le paiement mobile portée par Bank Al-Maghrib. En vertu de cette convention, les deux parties (ADD-GP2M) ont lancé, en octobre 2022, une campagne média pour promouvoir l’usage du paiement mobile, et ce, à travers la diffusion de spots TV et radio sur les chaînes nationales.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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