Sale temps pour la patate
Le gel menace la production de pommes de terre. Un million de tonnes sont déjà perdues dont 260.000 dans la région de Khénifra-Beni Mellal et 130.000 tonnes dans le Gharb. Une pénurie est à craindre.
L’association marocaine de producteurs de pommes de terre (PPM) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué qu’elle vient de rendre public, elle qualifie la situation de catastrophique après une campagne 2017-2019 caractérisée par la baisse des prix. Des prix qui, selon les agriculteurs, ne couvrent même pas la moitié du coût de revient.
L’association affirme que les professionnels vivent une situation difficile et que la plupart d’entre eux sont au bord de la faillite. Selon les estimations des producteurs, la perte de leur récolte a atteint un million de tonnes dont 260.000 dans la région de Khénifra-Beni Mellal et 130.000 tonnes dans le Gharb. Le reste de la perte est partagé par la province de Berkane ainsi que les régions de Tanger-El Hoceima et Casablanca-Settat. Autant dire que toutes les régions connues pour leur production de ce légume de grande consommation sont aujourd’hui touchées. Justement, la gelée qui a frappé la plupart de ces régions a été à l’origine des pertes enregistrées par la filière. Dans ce contexte, toute la production est compromise. Ce qui ne manquera pas de se traduire par une cherté sans précédent de ce produit dans les marchés. Pour sauver la mise, les professionnels s’en remettent aujourd’hui aux autorités compétentes afin de les soutenir. Et ce à travers des aides pour l’achat des semences tout en remédiant au phénomène de la spéculation. L’instauration d’une assurance sur les dommages subis suite à la vague de gelée est aussi réclamée.
Contacté par Les Inspirations ÉCO, Omar Mounir, vice-président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportations des fruits et légumes (Fifel), a expliqué que les dernières gelées ont touché la plupart des cultures de plein champ comme la courgette ou le petit pois. Mais vu sa sensibilité particulière, la pomme de terre en pâtit plus surtout quand elle n’est pas encore arrivée à maturité. Le problème des semences n’est pas en reste. L’on se rappelle à ce propos, leur pénurie en 2007 qui a été à l’origine de la flambée du prix sur les étals des marchés.