Risma veut réduire drastiquement sa dette
L’opérateur touristique s’est assigné comme objectif de ramener son taux d’endettement de 163% à 100% d’ici 3 ans. La dette nette actuelle s’élève à 2.423 MDH.
Risma semble changer de stratégie et s’oriente vers un allègement de sa cadence d’investissement. Dans l’optique de réduire son endettement, la société prévoit la cession de quatre de ses actifs, situés dans des zones moins rentables que leurs semblables détenus par Risma. Dans le même sillage, les investissements ne porteront plus que sur des Ibis, moins budgétivores que les Sofitel ou autres marques haut et moyen de gamme de la société. L’objectif que s’est assigné le management est de ramener le gearing de Risma à un niveau normatif dans la profession au niveau mondial, qui est de l’ordre de 100% au lieu des 163% actuels. Le tout, dans un souci de mieux rémunérer les actionnaires à l’avenir. Selon Amine Echcherki, président du directoire de Risma, l’idée est d’arriver à un équilibre de «1 DH pour les actionnaires pour 1 DH pour les banquiers». La société s’est déjà engagée dans cette voie et rembourse annuellement 300MDH de principal de la dette bancaire. Le remboursement des ORA, au cours de cette année, permettrait pour sa part de faire des économies d’intérêt de près de 40 MDH. Les intérêts versés en 2015 s’élevaient à 42 MDH.
Taux d’occupation supérieur au marché
Sur un autre registre, Risma arrive à mieux résister au contexte défavorable du marché touristique marocain (baisse des nuitées de 6,3% et du taux d’occupation de 4 points de pourcentage) et affiche un taux d’occupation supérieur à celui-ci. En effet, l’opérateur touristique a vu son taux d’occupation gagner 9 points de pourcentage sur les quatre dernières années à 64%, au moment où le marché est revenu à son niveau de 2012, à 40%. La conjoncture se trouve toutefois reflétée dans les performances de l’entreprise, qui affiche un chiffre d’affaires consolidé en baisse de 5% par rapport à 2014 à 1.474 MDH en données publiées, et de 2% en données comparables (hors Sofitel Fès). Le segment luxe et haut de gamme (Sofitel, Pullman et M Gallery) a ainsi affiché une baisse de 5% (53 MDH) à 1.056 MDH, principalement liée à la sortie du Sofitel Fès. Il présente tout de même un taux moyen d’occupation de 64% et contribue au chiffre d’affaires de Risma à hauteur de 72%. Dans l’EBE, sa contribution est de 62%.
Baisse du milieu de gamme et de l’économique
Le segment milieu de gamme, comprenant les hôtels Novotel et Mercure, affiche quant à lui un chiffre d’affaires en baisse de 7% à 119 MDH, en ligne avec la baisse du taux moyen d’occupation de 4 points de pourcentage par rapport à 2014 à 67%. Ce segment contribue à hauteur de 8% dans le chiffre d’affaires et de 11% dans l’EBE. Enfin, le segment économique (Ibis) affiche un chiffre d’affaires en repli de 6% pour un taux d’occupation de 64%, en recul de 5 points de pourcentage en comparaison avec 2014. Il contribue à hauteur de 20% dans le chiffre d’affaire et de 27% dans l’EBE. Comme annoncé en décembre 2015, les comptes consolidés au 31 décembre 2015 sont impactés par un ajustement de -127 MDH (impact capitaux propres -113 MDH et impact RNPG -13 MDH) relatif à la correction comptable des irrégularités constatées dans un complexe hôtelier du groupe. Ceci a conduit la société à publier des comptes consolidés proforma 2014 corrigés des ajustements relatifs à l’année 2014. Dans les comptes sociaux, l’impact sur le résultat avant impôt est pris en totalité sur l’année 2015 pour -124 MDH. Le résultat net consolidé (RNPG) s’élève dans ce sillage à -71 MDH.