Retraites. Les caisses se vident
De 2012 à 2017, les prestations servies par les régimes de retraite ont connu une progression plus importante que celle des cotisations. En 2017, ces caisses ont versé plus de 51,6 MMDH au titre des prestations servies; en revanche, elles n’ont réussi à collecter que 48,6 MMDH.
Les caisses de retraite au Maroc ont davantage servi de prestations que collecté des cotisations entre 2012 et 2017. C’est ce qui ressort du rapport d’activité pour 2017 de l ‘Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) présenté mercredi dernier au chef de gouvernement. «Les cotisations collectées par les régimes de retraite s’inscrivent dans une évolution positive. Cependant, sur les cinq derniers exercices, les prestations servies ont enregistré une augmentation de 9,2% contre 5,3% enregistrés par les cotisations», souligne le rapport de l’ACAPS.
En 2017, ces caisses ont versé plus de 51,6 MMDH au titre des prestations servies, ce qui représente une hausse de 7,8% par rapport à 2016. Plus de 46,7 MMDH ont été déboursés dans le cadre des régimes de base. En revanche, elles n’ont réussi à collecter que 48,6 MMDH (+1,7% par rapport à 2016). S’agissant des placements effectués par les caisses de retraite en 2017, leur montant a atteint 298,7 MMDH. Plus de 70,7% de ces placements ont été réalisés en obligations. Les actions ne représentent que 28%, tandis que les placements immobiliers et autres ne dépassent pas 1,3% du portefeuille. Sur le registre des évolutions démographiques des régimes, les projections réalisées à l’horizon 2067 sur la base des données collectées en 2017 font ressortir une dégradation en continu du rapport démographique des régimes de base. Concernant les perspectives financières, «la réforme paramétrique du CMR-RPC a permis d’équilibrer la tarification du régime pour les droits futurs de ses affiliés, sans toutefois permettre de couvrir les engagements importants du régime au titre des droits passés», précise l’ACAPS dans son rapport.
De ce fait, le solde technique du régime, qui affiche un déficit, devrait poursuivre cette aggravation pour atteindre 36,2 MMDH en 2046. Il s’ensuivra une période de redressement qui lui permettra d’atteindre plus de 10,8 MMDH en 2067. Selon les projections de l’ACAPS, «les réserves du régime permettraient de financer son solde global, déficitaire depuis 2015, jusqu’en 2027». Cette année, la CNSS affichera son premier déficit global (branche long terme). Ses réserves devraient tarir en 2043. Mais avant, en 2021, le RCAR, dont le solde technique est depuis des années déjà dans la tourmente, devrait afficher son premier déficit global. Les réserves du régime pourraient le couvrir jusqu’en 2040. De son côté, le solde global de la CIMR afficherait des excédents jusqu’en 2044, et ses réserves devrait rester positives jusqu’en 2067. Sur le registre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), les nombre de bénéficiaires pensionnaires de ce régime (secteurs privé et public) a atteint 9 millions en 2017 contre 8,6 millions en 2016, soit une hausse de 4,9%.
Plus de 66,3% de ces personnes sont couvertes par l’AMO-CNSS. Cette caisse couvre aussi 67,8% des cotisants à ce régime. Leur nombre a progressé de 6,5%, atteignant ainsi 3,8 millions de personnes. Quant aux réserves techniques, en 2017, elles ont été de l’ordre de 3,9 MMDH, en hausse de 4,3% par rapport à 2016 (3,7MMDH). L’exercice de l’année dernière a en outre été marqué par un excédent de 2,9 MMDH réalisé par le régime AMO-CNSS. En revanche, le régime AMO-CNOPS a plongé dans un déficit de 22,5 MDH.