Résultats trimestriels : BCP améliore son bénéfice de 66% au premier trimestre
D’une crise à l’autre, les banques continuent de faire preuve de résilience. Pour le secteur, le ralentissement de l’activité économique pourrait affecter la demande de crédit et accroître le risque de défaillance au sein des portefeuilles. Pour l’instant, elles affichent de bons résultats. BCP a dégagé un bénéfice de 831 MDH, en hausse de 66% au premier trimestre, grâce à la bonne tenue du produit net bancaire et à l’allègement du coût du risque.
La sécheresse et l’accélération de l’inflation bouleversent une fois encore les projections économiques avec une croissance attendue en dessous de 2%. Elles modifient aussi les scénarios des banques. Pour le secteur, le ralentissement de l’activité pourrait affecter la demande de crédit et accroître le risque de défaillance au sein des portefeuilles, la reprise post-covid étant encore fragile dans certains secteurs, avant que les tensions inflationnistes exacerbées par la guerre en Ukraine ne dégradent les perspectives.
Pour l’instant, ce risque ne s’est pas matérialisé. Au premier trimestre, le groupe BCP a vu son coût du risque s’alléger de 23% à 896 MDH. Mais les banques restent sur leur garde compte tenu du niveau élevé d’incertitude. A ce moteur, s’ajoute la bonne tenue du produit net bancaire.
Il a augmenté de 2% à 4,9 MMDH, grâce à la marge d’intérêts et aux commissions. Le premier poste a augmenté de 9,5% en grande partie grâce au travail sur les charges. Celles-ci ont diminué de 17% à 1 MMDH. Les produits, eux, affichent une hausse de 1,8%.
A ce niveau, la baisse des taux débiteurs au premier trimestre (-17 points de base par rapport au premier trimestre 2021) a été contrebalancée par une demande importante des entreprises, principalement pour le financement de la trésorerie. Les placements de crédit long terme, eux, sont moins dynamiques. La marge sur commissions s’est élargie de 3,3% au premier trimestre.
En revanche, la croissance du produit net bancaire a été nettement ralentie par la contre-performance du résultat des activités de marché (-35%) dans un contexte de remontée des taux. A fin mars, les charges d’exploitation ont progressé au même rythme que le produit net bancaire (+1,9% à 2,5 MMDH) faisant ressortir un coefficient d’exploitation stable à 51,3%.
Entre janvier et mars, le groupe a dégagé un bénéfice de 831 MDH, en hausse de 66%. Pour l’ensemble de l’année, BKGR prévoit un profit de 2,7 MMDH, le groupe ne devant renouer avec ses résultats pré-pandémie qu’en 2023.
Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO