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Résultats des sociétés cotées : l’élan de croissance maintenu

Les neuf premiers mois ont confirmé la résilience des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca, avec une progression notable du chiffre d’affaires global atteignant 230,4 milliards de dirhams, soit une hausse de 4,7% en glissement annuel. Ce résultat est principalement porté par les solides performances des financières, tandis que les industries amorcent une reprise encore inégale.

Les résultats des sociétés cotées pour les neuf premiers mois de 2024 mettent en lumière une dynamique positive, mais également des contrastes significatifs selon les secteurs. D’après l’analyse de BMCE Capital Global Research (BKGR), le chiffre d’affaires global a atteint 230,4 milliards de dirhams, marquant une progression de 4,7% en glissement annuel.

Cette croissance est portée par les performances solides des financières, tandis que les industries affichent une reprise timide et les secteurs tels que l’énergie ou l’agroalimentaire peinent à maintenir leur rythme.

Les financières, moteur principal de la croissance
La contribution des financières demeure un pilier central de cette évolution, avec un produit net bancaire (PNB) en hausse de 11,5%, atteignant 69,6 MMDH. Cette performance résulte d’une combinaison de facteurs favorables, notamment une progression de la marge d’intérêt de 5,1%, stimulée par la baisse du taux directeur, et un bond de 47,6% des résultats sur opérations de marché.

Ces derniers ont bénéficié de la revalorisation des portefeuilles de trading des banques, appuyée par le processus d’assouplissement monétaire lancé par Bank Al-Maghrib en juin 2024. De grandes institutions comme Attijariwafa bank, avec une progression de son chiffre d’affaires de 12,9% à 25,2 MMDH, et Bank of Africa, en hausse de 11,5% à 14,1 MMDH, illustrent cette dynamique.

Cependant, malgré ces chiffres prometteurs, la baisse séquentielle de 3,5% au troisième trimestre révèle une certaine volatilité dans les réalisations trimestrielles.

Les industries, entre reprise et disparités
Les sociétés industrielles cotées affichent une légère progression de 1,9% de leur chiffre d’affaires, atteignant 143 milliards à fin septembre 2024. Cette performance s’appuie sur la contribution de certains segments clés comme la construction, la santé et les gaz industriels, tandis que d’autres secteurs, comme l’énergie et l’agroalimentaire, affichent des baisses notables.

Des entreprises comme TGCC ont profité de l’avancement de projets stratégiques, affichant une hausse de 17,4% de leur produit d’exploitation à 5,80 MMDH.

JET Contractors, pour sa part, a enregistré un bond spectaculaire de 53,5%, porté par un positionnement renforcé sur des segments porteurs comme les infrastructures ferroviaires et la gestion des déchets. Akdital, acteur majeur de la santé, a également vu son chiffre d’affaires progresser de 51,7%, grâce à l’ouverture de nouvelles cliniques entre 2022 et 2024.

Contre-performances de certains secteurs clés
En revanche, d’autres acteurs rencontrent des difficultés. TAQA Morocco affiche une baisse notable de 22% de ses revenus, impactée par la diminution des cours du charbon et des taux de disponibilité réduits des unités de production.

Lesieur Cristal subit un recul de 17,6%, imputable à une baisse des prix des matières premières et à une concurrence locale accrue. Enfin, LafargeHolcim Maroc enregistre une diminution de 4,6%, pénalisée par un repli des exportations et l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché national.

Les assurances affichent des résultats mitigés
Le secteur des assurances et du courtage progresse de 2,8% à 17,8 milliards, porté par la résilience de certains acteurs comme Wafa Assurance (+2,5% à 8,72 MMDH) et AtlantaSanad (+2,6% à 3,95 MMDH). Cependant, la baisse séquentielle de 6,8% au troisième trimestre, liée notamment à l’absence de primes exceptionnelles en épargne observées en 2023, reflète une croissance fragile.

Des investissements en hausse malgré un endettement accru
Les investissements (CAPEX) des sociétés cotées affichent une nette augmentation de 17,3%, atteignant 14,4 MMDH. Cette dynamique est portée par des projets majeurs, notamment dans les secteurs minier et industriel. Managem se distingue avec un investissement multiplié par 2,4 pour atteindre 4,3 milliards, destiné à financer des projets comme Tizert au Maroc ou Boto au Sénégal.

CTM, avec une augmentation de ses investissements de 3,7%, modernise sa flotte et prend une participation dans Africa Morocco Links, tandis que Marsa Maroc consacre 392 MDH à la modernisation de ses infrastructures, soit une hausse de 93%.

En parallèle, l’endettement global des sociétés (hors financières) s’alourdit de 17%, atteignant 69,9 milliards. Les télécoms, avec une part de 33% de la dette totale, et les mines (13%) figurent parmi les secteurs les plus endettés. Cette situation reflète les efforts financiers engagés pour soutenir des projets structurants, mais elle pose également la question de la soutenabilité à moyen terme.

Perspectives et enjeux pour 2024
Selon BKGR, le taux de réalisation des prévisions de chiffre d’affaires pour 2024 atteint 74%, un niveau conforme aux attentes. Néanmoins, les performances trimestrielles révèlent une fragilité structurelle, en particulier dans les secteurs exposés aux fluctuations des prix des matières premières et à une concurrence internationale accrue. Les défis posés par les reculs dans des segments comme l’énergie ou l’agroalimentaire nécessitent des stratégies de repositionnement pour maintenir une trajectoire de croissance durable.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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