Rapport Atlantic Currents. Le monde face à plusieurs questions épineuses

Plusieurs problématiques ont été traitées dans le cadre de la 5e édition du rapport Atlantic Currents sur les perspectives atlantiques, en l’occurrence la montée du populisme, la paix et la sécurité, le devenir de l’OTAN et le commerce atlantique en plus de la crise du multilatéralisme.
Top départ pour la 7e édition de la conférence internationale Atlantic Dialogues qui a démarré ce jeudi à Marrakech par le think tank Policy Center for the New South. Le lancement des travaux a été marqué par la présence de plusieurs personnalités lors de la séance de présentation de la 5e édition du rapport Atlantic Currents sur les perspectives atlantiques, notamment Youssef Amrani, ancien ministre marocain délégué aux Affaires étrangères et chargé de mission au Palais royal, Omar Hilal, ambassadeur représentant permanent du Maroc aux Nations Unies et le Conseiller royal André Azoulay ainsi que Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe. En s’appuyant sur l’analyse de chercheurs et praticiens dans le domaine du développement, le rapport de l’Atlantic Currents sert en effet à la contribution analytique dans le but de favoriser une nouvelle construction géopolitique de l’espace Atlantique (Afrique, Caraïbes, Europe, Amérique latine et États-Unis).
À cet égard, plusieurs problématiques ont été traitées dans le cadre de cette nouvelle édition de l’Atlantic Currents, en l’occurrence, la montée du populisme, la paix et la sécurité, le devenir de l’OTAN et le commerce atlantique en plus de la crise du multilatéralisme. «Le premier discours de Trump à l’Assemblée générale des Nations Unies semble avoir été un coup de massue porté au multilatéralisme», explique Youness Abouyoub, directeur de la division des Nations Unies pour la gouvernance et la construction de l’État dans la région MENA (Maroc). Au-delà de l’avenir du multilatéralisme, concept remis en cause par la nouvelle politique américaine menée par Donald Trump, le devenir de l’OTAN a été également abordé lors de cette première séance.
«Si l’OTAN continue d’exister, c’est à cause de l’absence d’une défense européenne commune. Et même si Trump voulait sortir ou supprimer l’OTAN, il en serait incapable puisque le Pentagone américain l’en empêcherait», explique Rachid El Houdaigui, Senior Fellow, Policy Center for the New South. Avant d’ajouter que «nous vivons dans un monde chargé d’incertitudes et nous assistons à un jeu de puissance en Méditerranée de l’Est, en Asie Pacifique et aussi en Russie», indique-t-il.
Par conséquent, le monde a besoin selon la réflexion menée d’un nouvel ordre économique mondial qui ne serait pas appelé capitalisme et avec moins d’inégalités économiques et politiques. «Toute analyse de la paix et du multilatéralisme devra replacer le citoyen, en l’occurrence l’individu, au centre des préoccupations. Le monde, notamment les Nations Unies, a négligé le citoyen pour se concentrer davantage sur les États», signale Youness Abouyoub. C’est pourquoi, il est nécessaire, selon les intervenants, d’atténuer les excès du capitalisme et réduire le déficit entre les États et les citoyens.