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NEET : un fossé abyssal entre l’urbain et le rural

La jeunesse rurale, notamment les jeunes femmes, reste largement en marge du développement économique et social. Selon un rapport de la FAO, un tiers des Marocaines âgées de 15 à 24 ans vivant en milieu rural ne sont ni scolarisées, ni en emploi, ni en formation. Un chiffre alarmant qui révèle les fractures persistantes entre les milieux rural et urbain ainsi qu’entre genres.

Dans son dernier rapport, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) se penche sur la situation des personnes en marge des systèmes de la formation et de l’emploi (les NEET). Le phénomène concerne 33% des personnes vivant dans les campagnes marocaines, contre 26% en milieu urbain. Près d’une jeune femme rurale sur trois, âgée de 15 à 24 ans, n’est ni scolarisée, ni en emploi, ni en formation. Chez les jeunes hommes, cette proportion chute à 12%, révélant un déséquilibre profond dans l’accès aux opportunités économiques et éducatives selon le genre.

Disparité régionale
Cette exclusion silencieuse des jeunes femmes s’inscrit dans une dynamique plus large, analysée par la FAO à l’échelle mondiale. La transition de l’agriculture traditionnelle vers des systèmes agroalimentaires plus industrialisés et diversifiés a conduit à une marginalisation progressive de la jeunesse rurale.

Dans les pays du Sud, cette marginalisation s’accompagne souvent d’une absence de perspectives locales, poussant les jeunes à migrer. Parmi les leviers identifiés, le rapport souligne le rôle crucial des routes goudronnées dans l’amélioration de la mobilité et l’ouverture de nouveaux horizons, en particulier pour les jeunes femmes.

La FAO observe ainsi une corrélation entre l’amélioration de l’accès routier et la hausse de la scolarisation des filles dans le secondaire, ainsi qu’une baisse du taux de mariages précoces. Les garçons, eux, bénéficient principalement d’un accès élargi à l’emploi salarié.

Face à ce constat, la FAO plaide pour un investissement massif dans le développement rural. L’organisme onusien appelle à renforcer les infrastructures agricoles, irrigation, transformation, stockage, mais aussi à élargir les services de formation, de recherche et de transfert de compétences.

Car si les jeunes sont nombreux à travailler dans le secteur agroalimentaire, ils restent cantonnés aux segments les plus précaires de la chaîne. Pour la FAO, offrir un avenir aux jeunes ruraux passe par une stratégie à double détente : d’un côté, une montée en gamme des systèmes agricoles par la technologie et la recherche ; de l’autre, une inclusion sociale accrue, notamment des femmes, par l’accès à l’éducation, aux infrastructures et à la propriété.

M.O. / Les Inspirations ÉCO



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