Éco-Business

Quel bilan pour le statut de l’auto-entrepreneur ?

La Confédération générale des entreprises du Maroc a lancé une série de rendez-vous mensuels traitant des problématiques liées à l’entreprise. La première matinale, tenue le 27 mars, a été consacrée au statut de l’«Auto-entrepreneur au Maroc, enjeux et perspectives». Le moins que l’on puisse dire, c’est que nombreuses sont les attentes de la réglementation qui date de 2015.

C’est extrêmement décevant. Driss Belkhayat n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a pris la parole ce 27 mars à l’occasion d’une rencontre sur le thème «Auto-entrepreneur au Maroc, enjeux et perspectives», lequel événement a eu lieu au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc. Ces quelques mots qui devaient être une simple contribution, le chef d’entreprise n’étant pas parmi les panélistes, ont très vite valu à Driss Belkhayat d’être exposé au milieu de tous les regards des participants à la conférence de la CGEM.

«Nous avons durement travaillé pour obtenir un statut d’auto-entrepreneur au Maroc en 2015 mais aujourd’hui les résultats que nous avons obtenus sont en deçà de nos attentes », fustige le président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) Maroc. «En quatre années, nous avons seulement enregistré 100.000 entreprises créées par des auto-entrepreneurs alors qu’en France, pays de référence pour le Maroc, en dix ans, ce chiffre a été amené à 1.400.000», a-t-il poursuivi. «On aurait souhaité en avoir plus parce que c’était censé être beaucoup plus simple de créer plus d’entreprises ».

Sur le papier, la création d’une entreprise au Maroc ne nécessite que quelques heures pour un auto-entrepreneur. Or, selon Belkhayat, de nombreux Marocains galèrent avant d’obtenir ce statut, une galère qui peut durer deux mois voire trois. «Il faut qu’on change les pratiques, que l’on sensibilise les gens afin d’accélérer le processus de création des auto-entreprises au Maroc», a-t-il préconisé. Amal Cherif Haouat est de cet avis. Pour la directrice générale d’Attitudes conseil, le statut d’auto-entrepreneur est dans le fond une révolution au Maroc, encore faut-il mettre des gardefous pour qu’on puisse aller de l’avant. Par ailleurs, Amal Cherif Haouat insiste sur la nécessité de mettre en place des guichets d’information dans les régions, notamment. Qui peut bénéficier du statut de l’auto-entrepreneur? Quels sont ses avantages et c’est quoi un auto-entrepreneur ? Ce sont là autant de questions floues aux yeux de nombreux Marocains qui méritent d’être éclairées, a estimé la présidente de la caravane de l’auto- entrepreneur selon qui «pour faire avancer les choses», il faut absolument renforcer le travail de sensibilisation. «Aujourd’hui, nous avons des gens qui se sont inscrits en tant qu’auto-entrepreneurs alors qu’en réalité ils ne sont pas actifs. Non seulement c’est un danger pour eux mais ils enfreignent les règles du fisc», a-t-elle regretté dans la même foulée avant d’inviter les institutions concernées telles que la Cnss et Maroc PME à opérationnaliser la couverture sociale pour les auto-entrepreneurs. Une demande qui ne devrait pas tarder à être satisfaite si on en croit Omar Benaicha, membre de la commission TPE, PME, GGE-PME.

«Nous voulons travailler rapidement avec la Poste et la Cnss ainsi qu’avec d’autres acteurs pour que la couverture sociale des auto-entrepreneurs soit effective. Les textes pour la couverture médicale et la retraite ont été rédigés et adoptés. Il ne reste qu’un seul texte, celui-ci défi nit le revenu moyen forfaitaire qui est en fait la base imposable sur laquelle vont s’appliquer les taux de cotisations. Nous espérons que ce dernier sortira avant l’été», a indiqué l’auto-entrepreneur de la CGEM en charge de la thématique de l’auto-entrepreneur, selon lequel, contrairement à l’avis des deux intervenants cités un plus haut, l’environnement des affaires au Maroc a évolué par rapport à 2015 lequel se réjouit des chiffres révélés par Maroc PME qui font état de 22 MDH d’impôts collectés auprès des dizaines de milliers d’auto-entrepreneurs marocains composés de 32% de femmes. «Je ne dirais pas que c’est suffi sant parce qu’on parle de 100.000 auto-entrepreneurs déclarés sur un gisement de 4 millions», a-t-il conclu.


Driss Belkhayat
Président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) Maroc

En quatre années, nous avons seulement enregistré 100.000 entreprises créées par des auto- entrepreneurs alors qu’en France, pays de référence pour le Maroc, en dix ans, ce chiffre a été amené à 1.400.000.

Omar Benaicha
Membre de la commission TPE, PME, GGE-PME

Nous voulons travailler rapidement avec la Poste et la CNSS ainsi qu’avec d’autres acteurs pour que la couverture sociale des auto-entrepreneurs soit effective. Les textes pour la couverture médicale et la retraite ont été rédigés et adoptés. Il ne reste qu’un seul texte,celui-ci définit le revenu moyen forfaitaire qui est en fait la base imposable sur laquelle vont s’appliquer les taux de cotisations. Nous espérons que ce dernier sortira avant l’été.

Amal Cherif Haouat
Présidente de la caravane de l’auto-entrepreneur

Aujourd’hui, nous avons des gens qui se sont inscrits en tant qu’auto-entrepreneurs alors qu’en réalité ils ne sont pas actifs. Non seulement c’est un danger pour eux mais ils enfreignent les règles du fisc.


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