Éco-Business

Résultats semestriels : forte reprise des revenus et des bénéfices

Les sociétés cotées marocaines signent un premier semestre 2025 en nette progression, avec un chiffre d’affaires global en hausse de 7,3% et une masse bénéficiaire bondissant de plus de 50%. Selon M.S.IN, cette dynamique, tirée par les banques, le BTP et Maroc Telecom, qui connaît un spectaculaire retour dans le vert, illustre la résilience de la cote casablancaise, ouvrant la voie à un cycle de croissance durable.

Après une année 2024 marquée par l’atténuation de la crise inflationniste et une reprise encore hésitante, les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont entamé l’exercice 2025 sur un rythme beaucoup plus soutenu. Selon l’analyse de la société de bourse M.S.IN, leurs résultats semestriels traduisent un redressement marqué aussi bien des revenus que des bénéfices, porté par la bonne dynamique du secteur bancaire, la vigueur du BTP, le rebond des distributeurs et l’essor de la santé.

Le chiffre d’affaires agrégé des sociétés cotées a atteint 169,3 milliards de dirhams (MMDH) au 30 juin 2025, contre 157,9 milliards un an plus tôt, soit une progression de 7,3% et un surplus de 11,5 milliards. Cette performance s’explique par l’apport déterminant de plusieurs secteurs moteurs, à commencer par les banques qui ont contribué à hauteur de 3,4 MMDH (+7,4%), portées par la BCP (1,1 MMDH), BOA (777 MDH) et Attijariwafa bank (673 MDH).

Le BTP suit avec une progression de 3,2 milliards (+22,3%), stimulée par l’accélération des chantiers liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030, tandis que les distributeurs affichent une hausse de 1,7 milliard (+13,4%), principalement grâce à Label Vie (944 MDH) et Auto Nejma (513 MDH). Le secteur des assurances contribue pour 1,2 milliard (+8,7%), soutenu par Wafa Assurance (+734 MDH) et AtlantaSanad (+567 MDH), alors que la santé enregistre une forte croissance de 1 milliard (+62%), tirée par Akdital (845 MDH) et Vicenne, nouvel entrant à la cote (160 MDH).

Cette évolution favorable intervient dans un contexte de faible inflation (1,3% en moyenne sur le semestre) et d’une campagne agricole 2024-2025 prometteuse, avec une production céréalière estimée à 44 millions de quintaux (+41% sur un an).

Une masse bénéficiaire en forte hausse
La masse bénéficiaire globale des sociétés cotées a bondi de 52,6%, pour atteindre 26,5 MMDH au S1-2025. Cette croissance spectaculaire est en grande partie imputable à Maroc Telecom, qui affiche un résultat net de 4,1 milliards, contre une perte de 1,1 milliard un an plus tôt.

La sortie du contentieux avec Wana Corporate et la création de deux joint-ventures pour accélérer le déploiement de la fibre et de la 5G ont dopé la rentabilité de l’opérateur.

Hors Maroc Telecom, la masse bénéficiaire ajustée reste en nette progression, à +20,9%, confirmant la tendance positive de l’ensemble de la cote. Le secteur bancaire y occupe une place centrale, avec un RNPG en hausse de 1,9 milliard par rapport à S1-2024.

Le secteur bancaire en locomotive
À lui seul, le secteur bancaire illustre la vigueur retrouvée du marché coté. Au premier semestre, les banques ont vu leur produit net bancaire progresser de 14,8%, leurs résultats de marché de 60%, et leurs marges sur commissions de 4,4%. Le résultat d’exploitation a suivi la même tendance haussière, grâce à une bonne maîtrise des charges.

Le RNPG consolidé du secteur a ainsi crû de 18,2%, pour atteindre 4,125 MMDH. La plus forte contribution revient à Attijariwafa bank, avec un RNPG en hausse de +25,8%, suivie par la BCP et BOA, dont les résultats ont progressé respectivement de +1,1 milliard et +300 millions de dirhams. Si certains secteurs comme l’agroalimentaire et l’immobilier continuent de subir les effets de la volatilité des intrants et de la pression sur les marges, l’ensemble du marché coté envoie un signal positif.

La diversification sectorielle, l’essor des exportations et la montée en puissance de la santé et de la distribution confirment la résilience des sociétés marocaines. Pour M.S.IN, cette dynamique devrait renforcer la confiance des investisseurs et attirer de nouveaux flux vers la Bourse de Casablanca. Elle traduit également la capacité des entreprises cotées à accompagner la transformation structurelle du pays, notamment par l’investissement dans les infrastructures et l’innovation.

Vers une consolidation durable
À mi-parcours de 2025, la photographie est claire. Les sociétés cotées consolident leurs bases financières et affichent une croissance robuste, dans un environnement international marqué autant par des incertitudes que par des opportunités. Le tandem banques-BTP tire l’essentiel de la progression, tandis que Maroc Telecom signe un important retour dans le vert.

En toile de fond, ces réalisations illustrent la résilience et la profondeur de l’économie marocaine, ainsi que le rôle central de la Bourse de Casablanca comme baromètre et levier de financement. Pour les analystes de M.S.IN, il s’agit d’un tournant qui pourrait annoncer un cycle de croissance durable, au service de la compétitivité nationale et de l’attractivité des marchés
de capitaux.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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