Quand la croissance ne profite pas à l’emploi
Dans une publication récente, le FMI met la lumière sur la relation entre la croissance économique et le marché de l’emploi au Maroc. Et ce qui en ressort est un lien négatif entre cette croissance et l’évolution totale du marché, ce dernier étant caractérisé par une tendance baissière du taux d’emploi. En effet, au cours des quinze dernières années, ce taux a baissé de 7%, une chute que les experts du FMI expliquent par le développement de l’éducation qui a affecté, essentiellement, la participation des jeunes (entre 15 ans et 24 ans). La participation de cette catégorie d’âge a effectivement baissé de 25% au cours de la période citée. Ces deux constats (l’augmentation du nombre des diplômés et la baisse du taux d’emploi) se sont combinés pour livrer un troisième constat des plus révélateurs : l’augmentation du taux d’emploi des haut-diplômés dans le marché de travail de 31% à 41% entre 2000 et 2014.
Services et informel
Entre 1999 et 2014, le marché de l’emploi s’est renforcé annuellement d’une moyenne de 129.000 postes. Dans le détail, le secteur des services génère environ 87.000 postes par an (67%). Les secteurs de la construction, l’agriculture et l’industrie sont, respectivement, responsables de la création de 31.000, 10.000 et mille emplois. Influencée par l’évolution des services, la structure du marché de l’emploi a considérablement changé.
En effet, au lieu des 34% que représentaient les services dans le marché de l’emploi en 2000, ce pourcentage a été évalué à 40% en 2014. Un développement considérable. Par ailleurs, le marché du travail se caractérise à l’aube de l’an 2018 par l’importance des activités informelles. Comme illustration de ce constat, les emplois informels recensés ont avoisiné 2,4 millions, ce qui représente environ 36% du marché de l’emploi (hors agriculture). L’emploi informel est créé essentiellement dans ce que le FMI qualifie de «petites et micro-entreprises». En 2013, 233.000 employeurs indépendants ont recruté 420.000 employés et ont distribué 11,4 MMDH en salaires, représentant 11% de la valeur ajoutée globale du secteur informel.