Plan d’urgence : 2 MMDH pour conforter la résilience du secteur
Sur 2 MMDH alloués au plan d’urgence, la moitié de cette somme, soit 1 MMDH, a été dédiée à la mise à niveau des infrastructures hôtelières alors que l’autre moitié a été consacrée au soutien des professionnels.
Le tourisme au Maroc a été gravement mis à mal par les conséquences du Covid-19 sur l’activité économique. Cependant, la pandémie, qui a fait subir à ce secteur (qui contribue à près de 7% dans le PIB national), la crise conjoncturelle et structurelle la plus grave de son histoire, a néanmoins participé à consolider sa résilience face aux chocs externes, Une situation inédite qui a entraîné l’effondrement total des agrégats touristiques.
Partant de ce constat, l’écosystème touristique et ses activités annexes ont été totalement mis à genoux. Après la chute drastique des principaux indicateurs en 2020, l’année 2021 a connu un léger redressement même si elle est également considérée comme étant une année difficile pour le secteur, avec l’apparition de nouveaux variants provoquant de nombreuses entraves aux flux de déplacements nationaux et internationaux.
Dans ce sens, ce n’est que depuis le 7 février 2022 que la reprise a été progressivement amorcée, suite à la réouverture de l’espace aérien aux vols vers et au départ du Maroc. Si le retour à la normale n’est pas encore d’actualité, surtout en comparaison avec les chiffres de l’année de référence (2019), le secteur a fait état d’un redressement (plus ou moins) progressif de l’activité, avec plusieurs signes de reprise. Avec 12,93 millions d’arrivées de touristes aux postes frontières, enregistrées en 2019, et 25,2 millions de nuitées cumulées durant la même année, les indicateurs touristiques restent en deçà de la période pré-Covid.
La destination Maroc récupère 91% de ses touristes d’avant Covid-19
En 2020, les arrivées touristiques ont chuté à 2,7 millions avant de se situer à 3,7 millions en 2021, alors que les nuitées sont passées de 6,9 millions en 2020 à 9,1 en 2021. À fin octobre 2022, les arrivées touristiques se sont établies à 7,7 millions et les nuitées, réalisées dans les établissements d’hébergement classés, à 13,3 millions de nuitées, soit, respectivement, 76% et 69% de leur niveau d’avant-crise.
Par rapport à l’année dernière, les arrivées et les nuitées se sont consolidées, respectivement, de 173,5% et 99,3%. De surcroît, à un mois de la clôture de la saison touristique 2022, le taux de récupération de la «destination Maroc» a atteint 91% de reprise en termes d’arrivées aux frontières, selon le département du Tourisme. Ce redressement de l’activité est essentiellement attribuable au plan d’urgence (d’une enveloppe budgétaire de 2 MMDH), signé le 18 janvier 2022.
Pour rappel, ce plan était destiné à assurer l’accompagnement financier nécessaire à la relance du secteur, notamment en faveur des professionnels. Il va sans dire que les cinq mesures phare de ce plan ont largement contribué à consolider la résilience du système touristique, et ce, après plus de 22 mois de crise sanitaire.
Plan de relance : 2 MMDH pour maintenir le tourisme à flot
«Sur 2 MMDH alloués au plan d’urgence, la moitié de cette somme, soit 1 MMDH, a été dédiée à la mise à niveau des infrastructures hôtelières afin que les touristes séjournant au Maroc soient accueillis dans les meilleures conditions», a affirmé Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire. Dans ce sens, la priorité a été donnée, dans le cadre de la feuille de route concertée avec le secteur, à l’investissement dans deux types de produits.
D’une part, l’hébergement touristique, à travers la mise à niveau de 60.000 lits nécessitant d’être réhabilités ; d’autre part, le renforcement de la capacité litière, avec la création de 40.000 lits. Pour sa part, la seconde moitié de cette enveloppe budgétaire a été dédiée à l’appui aux professionnels pour les aider à affronter la crise, notamment en assurant le paiement des salaires, des taxes et des intérêts sur les crédits contractés.
Par ailleurs, il est à noter que le secteur touristique a également signé son contrat-programme, le 6 août 2020, – objet d’un avenant, le 6 janvier 2021 – pour le soutien du secteur du tourisme après la crise sanitaire, à travers la fixation de plusieurs mesures couvrant la période 2020-2022.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO