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Perspectives rassurantes

Les analystes d’Attijari Intermédiation se sont attelés sur les perspectives des marchés obligataire et monétaire. Les taux sur les deux marchés devraient poursuivre leur trajectoire sans pression notable. L’allègement du déficit budgétaire induirait moins de sorties du Trésor et l’amélioration de la liquidité bancaire maintiendrait le niveau des taux moyens pondéré proche de celui du taux directeur.

Selon les analystes d’Attijari Intermédiation, les perspectives sur les deux marchés, monétaire et obligataire, sont rassurantes. Ils ne devraient pas connaître un changement brusque de leurs tendances observées l’année précédente. Ainsi, la tendance baissière sur le marché obligataire devrait se poursuivre en cette année en cours. Plusieurs indices plaident pour cette orientation entamée en 2014. En effet, tout converge vers un recul des besoins du Trésor. Pour les analystes d’Attijari Intermédiation, «la discipline budgétaire qui a permis de rétablir les équilibres macroéconomiques et de ramener le déficit public à 4,3% du PIB en 2015 continuerait d’avoir des retombées positives en 2016».

D’ailleurs, la loi de Finance de 2016 prévoit un déficit budgétaire de l’ordre de 3,5% pour l’année en cours grâce à la rationalisation des dépenses de l’État et l’optimisation des recettes fiscales. Compte tenu de ce niveau de déficit, son financement se fera, selon les prévisions de la loi de Finance de 2016 par des levées nettes sur le marché intérieur de 45 MMDH en hausse de 7,14%, regroupant la totalité des emprunts au titre du budget général de l’État.

Pour ce qui est des emprunts extérieurs, la loi de Finance de 2016, prévoit une recette de 25,5 MMDH, en hausse de 4,7%. Les analystes soulignent qu’«à ce stade le Maroc demeure très bien loti en termes de notation, lui permettant de sortir à l’international avec des conditions de financement très satisfaisantes». Par ailleurs, en l’absence de recettes de privatisation et d’une nouvelle sortie à l’international, le déficit budgétaire en 2016 pourrait être financé entièrement sur le marché des adjudications des BDT.

Dans ce cas de figure, et dans «l’hypothèse de l’apurement des arriérés du Trésor en 2015, et compte tenu d’une baisse des tombées (remboursements) prévues en 2016 de 5% à 77,8 MMDH, contre 81,9 MMDH en 2015, la moyenne mensuelle des levées brutes serait de 9,3 MMDH pour 2016», précisent les analystes d’Attijari Intermédiation. «Dans ces conditions et prenant en compte une situation satisfaisante de la liquidité bancaire et un repli des émissions privées, l’engouement des investisseurs en BDT devrait se poursuivre en 2016.

Ainsi, le financement du déficit public devrait se dérouler sans tension particulière sur les niveaux de taux pour l’année 2016. En revanche, dans le cas d’une baisse du taux directeur en 2016, la courbe pourrait être de nouveau réorientée à la baisse, et ce, tous segments confondus», poursuivent-ils.

Vers une amélioration de la liquidité
Pour ce qui est du marché monétaire, les analystes prévoient une poursuite de l’amélioration du déficit de la liquidité du système bancaire et ne repèrent pas de facteurs susceptibles d’éloigner les taux moyens pondérés du taux directeur. Du côté de la politique monétaire, «nous ne sommes pas en mesure de prédire l’action de Bank Al-Maghrib, cette décision reste souveraine.

Ceci dit, dans les conditions actuelles d’évolution des crédits bancaires et d’inflation, une nouvelle stimulation monétaire n’est pas totalement exclue en 2016», précisent les analystes. Dans le détail, ils estiment que l’amélioration du déficit de la liquidité du système bancaire serait en lien principalement avec les avoirs extérieurs nets. D’après ces mêmes analystes, les réserves de change devraient atteindre en 2016 un niveau de 7 mois d’importation de biens et services, contre 6,2 mois en 2015. Les réserves, hors effet non-récurrent, comme ce fut le cas avec la sortie à l’international de l’OCP en 2015, devraient être soutenues par l’allègement du déficit du compte courant en 2016 et l’incidence positive des IDE et recettes MRE.

L’allègement du déficit du compte courant découlerait de la reprise de la demande européenne adressée au Maroc et du repli des prix internationaux du pétrole. Dans ce sillage, les exportations -des filières exportatrices à forte valeur ajoutée- devraient poursuivre un rythme de progression supérieur à celui des importations en 2016. D’ailleurs, la loi de Finance de 2016 prévoit un déficit du compte courant de 2% du PIB en 2016, après 2,5% en 2015 et 5,5% en 2014. Pour leur part, les IDE et les recettes MRE pourraient être orientées à la hausse dans le sillage des prémices d’une reprise de la croissance en Zone euro en 2016, en marge du soutien incontestable de la BCE. «Néanmoins, les liens étroits avec la Zone euro rendent l’économie vulnérable à la non-concrétisation de notre scénario, exposant le Maroc à une période prolongée de faible croissance», rappellent les analystes. 


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