Pêche : Bras de fer des mareyeurs
Paralysie ! L’activité au marché de gros de poissons situé à Lahraouyine a été perturbée ces deux derniers jours. En effet, seuls les poissons pêchés avant le 1er février étaient proposés sur les étals de ce marché qui approvisionne la région. Et pour cause, les mareyeurs grossistes de tous les marchés de gros du pays ont fait la grève, lundi et mardi. Une grève totale, selon la Fédération marocaine des mareyeurs grossistes et détaillants de poissons. Situation qui risque de perdurer, si rien n’est fait pour répondre aux doléances des mareyeurs, prévient Bouchaib Chadi, président de cette fédération. La raison de la grogne ? Ces professionnels pointent du doigt les nouvelles mesures mises en place par le ministère de la Pêche «pour lutter contre les mauvaises pratiques d’utilisation des contenants normalisés».
Par cette nouvelle décision, les professionnels doivent, à compter du 1er février, déposer une caution auprès de l’Office national des pêches (ONP) pour l’utilisation des contenants normalisés. «La décision a été prise de manière unilatérale., mais, les professionnels ne baisseront pas les bras. Nous allons continuer notre mouvement à travers les ports du royaume», lance Chadi. Celui-ci tient à prévenir : «Si l’administration ne revient pas sur sa décision, la paralysie continuera d’être ressentie dans l’ensemble des marchés de gros à travers le pays». Conséquence de cet arrêt d’activité , à Casablanca par exemple, la quantité globale habituellement commercialisée, a diminué des 2/3. Du côté des armateurs, les professionnels ne cachent pas leurs inquiétudes. Au port de Casablanca, dix bateaux de pêche n’ont pas pu trouver acheteurs à leur marchandise et 50 autres bateaux sont toujours dans le large. «Ces bateaux étaient déjà en mer quand les mareyeurs ont commencé leur mouvement de protestation», lance un armateur au port de Casablanca. Au port de Dakhla, une quinzaine de bateaux rentrés hier au port n’ont pas débarqué leurs prises, soit une quantité de 25 tonnes. C’est dire, pour nos sources, les conséquences de ce mouvement de protestation sur le secteur. Du côté du ministère, on indique que la nouvelle décision porte sur des mesures visant à lutter contre les mauvaises pratiques concernant l’utilisation des caisses en plastique.
En effet, 35% du stock de contenants n’ont pas été restitués à l’ONP, à ce jour, indique un communiqué du ministère. Face à cela, poursuit-on, un plan de rapatriement des contenants non restitués est actuellement en cours et un nouveau mode de gestion des contenants sera mis en œuvre au sein des ports de pêche à compter de février 2016. Concrètement, le nouveau dispositif applicable à partir du 1er février, consiste à donner aux mareyeurs le choix entre deux options. «Si le mareyeur utilise les contenants de l’ONP, il doit s’engager à respecter les nouvelles conditions, à travers la signature d’un engagement individuel fixant certaines conditions. À savoir, le dépôt d’une caution pour l’utilisation des contenants, le délai de rigueur pour la restitution des caisses variant entre 4 et 8 jours en fonction de l’éloignement du port, et l’application de pénalités de retard», lit-on dans un communiqué du ministère.