Éco-Business

OPCI : Atlanta-Sanad sécurise ses résultats

La création d’un OPCI arrive à point nommé. Elle permettra de résorber les effets de la crise sanitaire sur le marché des actions, et stimulera de ce fait les résultats financiers de la nouvelle entité Atlanta-Sanad au titre de l’exercice 2020. La compagnie estime les plus-values générées par l’OPCI à 222,27 MDH.

La nouvelle entité Atlanta-Sanad vient de sécuriser ses prochains résultats financiers avec la création de son premier OPCI. Évoluant dans un marché peu dynamique, la compagnie d’assurance a décidé d’anticiper le coup et de s’assurer un revenu permettant de booster l’ensemble de ses agrégats. Il faut dire que la masse bénéficiaire de ces dernières années n’a pas été des plus reluisantes, ce qui a eu un effet notable sur la distribution des dividendes. Cette année, les actionnaires de la place se sont partagés 17 MMDH de dividendes seulement, soit le plus bas niveau de ces 4 derniers exercices. Affectées par la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, plusieurs sociétés ont dû renoncer à la distribution des dividendes. «La contre-performance des marchés financiers et la baisse du niveau des dividendes sont largement compensées par la génération de plus-values issues de la création par la compagnie d’un OPCI», explique le top management. Ces plus-values s’élèvent à 222,27 MDH. Coup de chance ou réelle capacité d’anticipation, surtout en ces temps difficiles ? Ce nouveau véhicule de placement reste, selon les professionnels de la place, un instrument relativement sûr de par sa connexion avec la réalité de l’investissement dans l’immobilier, contrairement aux valeurs boursières, très volatiles. Il s’avère qu’en préparation de leur opération de fusion-absorption, les deux assureurs ont décidé de confier la mission de mise en place de leur OPCI à la société de gestion Ajarinvest, filiale de CIH Bank, principal partenaire bancassurance d’Atlanta. Une collaboration qui,apprend-t-on dans la dernière note de la compagnie d’assurance, a été opérée au deuxième semestre de 2019, donnant ainsi «naissance à plusieurs chantiers permettant la mise en place d’un OPCI dédié regroupant une partie des actifs immobiliers qu’elles détiennent». C’est ainsi que la compagnie en devenir obtient l’agrément de création de son OPCI «AMANE PLACEMENT IMMO» à fin juin 2020. Celui-ci concernera 4 actifs à usage de bureaux appartenant aux sociétés Atlanta et Sanad. Ces actifs ont été valorisés à 441 MDH (273,76 MDH pour Atlanta et 167,24 MDH pour Sanad). Ces derniers ont d’ores et déjà été inscrits en produits de cession dans les comptes d’Atlanta-Sanad au 30 juin 2020. Pour rappel, les deux assureurs ont décidé de donner un effet rétroactif à leur fusion au premier janvier 2020, que ce soit d’un point de vue comptable ou fiscal. Si l’optimisation des plus-values latentes reste l’une des principales raisons de la création de cet OPCI, la compagnie tente également de profiter des avantages fiscaux offerts par ce nouveau véhicule d’investissement. Le régime fiscal relatif aux placements en OPCI n’a en effet cessé d’évoluer depuis la loi de Finances (LF) 2017. Les investisseurs peuvent jouir d’un régime fiscal encore plus avantageux grâce à la LF 2019.

Dans le détail, les investisseurs physiques devront être soumis au droit commun de 15%, avec une taxation de 20% sur les plus-values. Les investisseurs moraux, quant à eux, devront payer l’IS au taux standard avec un abattement de 60% sur les bénéfices distribués par les OPCI, ainsi qu’un IS standard pour les plus-values. Enfin, les personnes physiques ou morales qui feront apport de leur bien verront leur plus-value exonérée au moment de celui-ci. L’impôt sera payé à la cession partielle ou totale des titres, avec un abattement de 50%. Les droits d’enregistrement seront exonérés pour l’ensemble des acteurs. Un régime incitatif devra arriver à échéance en décembre 2020. Au-delà du régime fiscal sur-mesure, la compagnie ne cache pas son ambition de se positionner parmi les pionniers de ce nouveau marché. Il faut dire que cette nouvelle industrie, mise en place pour dynamiser à la fois le marché financier et immobilier, n’en est qu’à ses balbutiements. Adoptée en 2016, la loi sur les OPCI a permis au marché de se mettre en place lentement à travers les différents décrets et arrêtés d’application ainsi que l’arrivée des premiers évaluateurs immobiliers des actifs des OPCI. Si Ajarinvest est le premier opérateur à avoir obtenu son agrément, plusieurs autres sociétés se sont déjà positionnées. En plus de la filiale de la CDG et CIH Bank, quatre sociétés de gestion ont obtenu leur agrément: Nema Capital (50% Société Générale et 50% Yamed), BMCE Capital Real Estate, Africa Stone Management (BCP) et Attijari Reim. Elles s’activent actuellement pour la création de leur premier portefeuille d’OPCI. Il faut dire que le potentiel de l’industrie des OPCI est estimé à 200 MMDH, et ce au seul titre du segment «marché de bureaux».

Aida Lo / Les Inspirations Éco


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