Éco-Business

«Nous optimisons le kilowatt solaire et éolien pour faire baisser le coût»

Ali Fassi Fihri : DG de l’ONEE

Les deux usines de dessalement prévus dans la région du Souss seront fusionnées en une seule unité installée dans la province de Chtouka-Aït Baha afin d’optimiser le coût.

Les Inspirations ÉCO: de quelle façon l’ONEE s’engage-t-il dans la question du changement climatique en Afrique ?
Ali Fassi Fihri:  Le Maroc préside l’Association africaine de l’eau (AAE) et l’ONEE, en tant qu’acteur dans cette association, dispose de relations privilégiées avec un certain nombre de pays africains. Nous nous sommes réunis durant la deuxième journée de la COP22 dans le cadre de la Conférence internationale sur le changement climatique et l’accès durable à l’eau potable ainsi qu’aux services d’assainissement en Afrique, mais aussi pour traiter les recommandations à rapporter dans le cadre de l’ensemble des pays d’Afrique à la réunion des Nations Unies et ministérielle. De notre côté, une réunion est prévue pour mettre en place le financement spécifique afin de donner la priorité aux projets issus des pays d’Afrique qui souffrent de la question du changement climatique et qui n’ont pas les capacités de mettre en place des projets de financement et d’y avoir accès. C’est un travail de fonds. La réunion Afrique-eau est fondamentale puisque cette ressource n’était pas inscrite dans l’agenda des autres COP.

L’ONEE a opté pour le dessalement de l’eau de mer pour l’eau potable et l’irrigation. Pourquoi les travaux sont-ils suspendus au niveau de l’usine de Cap Ghir et quel est l’état d’avancement de celui de Chtouka-Aït Baha ?
Les travaux de construction au sein de l’usine de dessalement de l’eau de mer destinée à assurer les besoins du Grand Agadir en eau potable ne sont pas bloqués. Au contraire, le projet a été optimisé de façon à faire baisser le coût car le projet a été lancé avec un œil restreint. Il y aura une grande unité de dessalement qui produira de l’eau potable pour couvrir les besoins de la population du Grand Agadir, mais aussi pour l’irrigation agricole avec les énergies renouvelables. Le retard pris est favorable à un vrai développement durable puisque l’eau se stocke plus facilement que l’électricité. Au sein de l’ONEE, nous jouons sur cet avantage et ce grand projet a été mieux adapté à la question du développement durable.  

Où en sont les négociations menées à propos du coût de l’exploitation avec le consortium composé d’Abengao ?
C’est le document que nous avons signé, il y a un mois, qui continue globalement parce l’espagnol Abengoa Water avait également soumissionné pour le projet d’irrigation de Chtouka-Ait Baha. Le coût de sortie pour l’agriculteur est le plus bas jamais espéré. C’est la grande opportunité de cette opération avec une alimentation par les énergies renouvelables. Cela fait que l’on est non seulement propres, mais également durables. De plus, on optimise le kilowatt solaire et éolien pour faire baisser le coût.

Et qu’en est-il de la transition énergétique du Maroc vers ces énergies renouvelables ?
Aujourd’hui, nous travaillons dans le cadre de la vision stratégique de départ. Nous avons commencé par une filiale de l’ONEE et de l’État (Masen) qui a commencé sur une feuille blanche pour le solaire sachant qu’à l’époque, le coût de sortie du solaire risquait d’être élevé. Heureusement, les prix commencent à baisser et nous avons continué à travailler sur l’hydraulique entre autres. Nous sommes arrivés à des objectifs importants. Nous avons réussi (ONEE et Masen) à obtenir 23% en 2020 de la capacité du Maroc en énergies renouvelables. Maintenant, pour optimiser et aller plus dans l’objectif fixé lors de la COP21 par Sa Majesté, soit 52% en 2030, Masen est le seul développeur des énergies renouvelables comme l’ONEE qui appartient à l’État. 


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