Nexans Maroc résiste à la conjoncture
Le spécialiste des câbles et transformateurs arrive à tirer son épingle du jeu et affiche un chiffre d’affaires en hausse, faisant progresser ses parts de marché. Son management s’attend toutefois à une année 2016 encore plus difficile.
L’année 2015 n’a pas été de tout repos pour un bon nombre d’opérateurs. Nexans Maroc en fait partie. Ralentissement des investissements de l’ONEE, chute du marché de l’immobilier ou encore le fort retrait du marché des produits électriques ont été autant de faits qui ont marqué l’activité du spécialiste des câbles. En dépit de cette conjoncture, la part de marché de Nexans passe de 33,8% en 2014 à 39,5% en 2015 sur le segment bâtiment et de 19% à 25,6% sur le segment infrastructures. Une dynamique propulsée par la progression du chiffre d’affaires de 3,92% pour se fixer à 1,69MMDH. Par famille de produits, les câbles contribuent dans ce chiffre d’affaires à hauteur de 73% et les transformateurs, cellules et postes CCV à hauteur de 27%.
L’infrastructure premier client
À prix métal standard (unité de mesure industrielle), le chiffre d’affaires s’élève à 1,07MMDH, en hausse de 4,5%. Dans le détail, l’infrastructure continue de représenter l’essentiel du chiffre d’affaires (à hauteur de 58,4% contre 58,09% en 2014) avec des revenus en hausse de 5,07% à 626,14MDH. Le segment bâtiment arrive en seconde position avec une part de 26,97% (contre 27,46% un an plus tôt) avec des revenus de l’ordre de 289,14MDH en hausse de 2,64%. L’industrie gagne quelques points de base avec une part dans le chiffre d’affaires qui passe de 14,45% à 14,63% pour un revenu de 156,83MDH (en hausse de 5,82%). Par localité, le chiffre d’affaires à l’export est en forte progression alors que celui réalisé sur le marché local est en repli à deux chiffres. En effet, les recettes sur le marché local se chiffrent à 590,77MDH contre 659,45MDH une année plus tôt, soit une baisse de 10,4%. Les exportations, eux, se sont établies à 324,51MDH contre 218,19MDH en 2014, reflétant un bond de 48,7%. Le segment automobile et aéronautique qui constitue de l’export indirectement, selon le management, il progresse de 5,8% à 156,83MDH au lieu de 148,2MDH.
Afrique de l’Ouest principal marché à l’export
Les 324,51MDH de l’export émanent essentiellement de l’Afrique de l’Ouest qui a généré des revenus de l’ordre de 211,98MDH en hausse de 65,9%. Par pays, la Côte d’Ivoire est le principal contributeur avec 77,1MDH, suivi du Mali (40,63MDH), du Sénégal (24,41MDH) et la Guinée (23,06MDH). La zone du Maghreb est la seconde zone à l’export avec un total des revenus de 92,14 MDH contre 63,98MDH en 2014, soit une hausse de 44%. L’Algérie arrive en tête avec 64,23MDH. La Libye est seconde avec 18,95MDH. La Mauritanie troisième et dernier pays de la zone affiche des revenus de 8,95MDH. A contrario, les zones de l’Afrique Centrale et de l’Europe affichent des baisses de l’ordre de 24,1% et de 21,7% re pectivement à 10,6MDH et 9,76MDH. La RDC a généré 7,47MDH, le Congo 1,57MDH et le Tchad 1,56MDH. Du côté de l’Europe, la France contribue avec 7,41MDH, l’Espagne avec 1,21MDH et la Belgique avec 1,14MDH.
Résultat net en baisse
Dans ce sillage, les performances opérationnelles de Nexans Maroc demeurent honorables. Elle dégage une trésorerie positive de 65MDH et génère des free cash flows de 117MDH et ceci en dépit d’un résultat d’exploitation en repli de 5,1% à 65,66MDH en raison d’une évolution du cours de dollars moins favorable mais aussi en raison de la dégradation du prix de revient. Le résultat net recule de 18,63% à 27,93MDH en raison d’une dégradation du déficit du résultat non courant et malgré l’allègement du déficit du résultat financier.
De nouveaux produits pour 2016
Pour ce qui est des perspectives, «nous prévoyons un marché plus difficile qu’en 2015», souligne Karim Bennis, directeur général de Nexans Maroc. Dans ce sillage, le management de Nexans Maroc s’attend à une croissance de son chiffre d’affaires de 2% et une stabilité de son résultat. Une évolution qui contraste avec son environnement où la poursuite du marché du bâtiment est attendue tout autant que la persistance du manque de liquidités. Parallèlement Nexans Maroc entend poursuivre sa croissance sur le marché africain et développera sa nouvelle activité de câbles de contrôle pour l’Europe, une activité transférée de l’Allemagne et qui devra boucler en 2016, une année pleine. Ce transfert a coûté à Nexans Maroc une enveloppe d’investissement d’1 million d’euros et devrait générer entre 10 millions et 20 millions d’euros à terme. L’autre segment que veut servir la société est celui des énergies renouvelables. Bennis a expliqué à ce sujet que «des études sont en cours et vont nous renseigner sur les budgets à arrêter pour investir. Toutefois, il y a lieu de souligner que nos lignes de production ne nécessiteront que des investissements pour les adapter, notamment en ce qui concerne les gaines de transformateurs pour le solaire. Pour ce qui est des câbles, nos unités sont déjà en mesure d’en produire pour le solaire tout comme pour l’éolien. Il faudra probablement investir 1 million d’euros supplémentaire pour compléter notre gamme».