Mourad Fathallah : “Le rôle des places financières est primordial dans l’accélération de la transition verte”

Mourad Fathallah
Directeur de la Stratégie et des Partenariats internationaux de Casablanca finance city

Encourager le développement de la finance durable en Afrique, c’est l’ambition portée par Casablanca finance city (CFC). Pour relever ce challenge, la première place financière du continent propose plusieurs pistes de solutions dans son dernier rapport consacré à cette thématique. Décryptage.

Comment CFC compte-t-elle promouvoir davantage la finance durable en Afrique ?
La finance verte et durable fait partie des axes de positionnement majeurs de notre place financière. C’est un des marqueurs forts de notre stratégie depuis 2015. Notre ambition est de construire un écosystème d’acteurs autour de ces deux secteurs, en attirant des fonds d’investissement et des prestataires de services professionnels pour accélérer la transition verte au Maroc, et sur tout le continent.

Nous essayons aussi de renforcer la connectivité entre CFC et les places financières africaines sur ces thématiques, d’où notre adhésion à des initiatives internationales comme IF PNUE, et notre participation au lancement du reseau Financial center for sustainaibility sous l’égide des Nations Unies, et du World alliance of international financial centers (WAIFC), qui regroupe une vingtaine de centres financiers mondiaux.

CFC a aussi lancé des programmes régionaux en partenariat avec des places financières comme Lagos, Kigali et Le Caire, pour favoriser le partage d’expériences et de bonnes pratiques, ainsi que le renforcement des capacités.

Au-delà de CFC, quel rôle devraient jouer les places financières africaines dans la transition verte ?
Le rôle des places financières est primordial dans la mesure où elles agissent comme des aimants en attirant les acteurs phares de l’industrie financière comme les banques et les fonds d’investissement, mais aussi en tant que catalyseur des flux capitaux, en les redirigeant vers des projets bancables. Elles regroupent aussi une masse critique d’expertises à même de favoriser l’accélération de la transition verte en Afrique.

Où en est le marché volontaire du carbone lancé en septembre 2024 avec la CDG ?
Le projet avance et sera vulgarisé lors de la conférence prévue en juillet prochain au Maroc. L’idée est d’exploiter l’énorme potentiel naturel de l’Afrique et d’attirer les investissements à travers les marchés carbone tout en canalisant plus de flux de capitaux pour accompagner les projets verts. L’objectif est de mettre en place un marché régional, basé à Casablanca, qui s’adressera à toute la chaîne de valeur de cet écosystème.

Elimane Sembène / Les Inspirations ÉCO