Maroc Telecom : La réglementation pénalise l’activité
Les résultats de l’opérateur historique affichent une petite mine au terme du troisième trimestre 2017. Le management pointe du doigt la réglementation jugée contraignante et freine la croissance du groupe sur le plan national. Maroc Telecom a pu, toutefois compter, sur l’essor de l’activité mobile ainsi que ses filiales internationales…
Maroc Telecom vient de publier des résultats en demi-teinte au terme du troisième trimestre 2017. Le chiffre d’affaires de l’opérateur s’est établi à 26 MMDH, en baisse de 2,5% (et de 2,3 à taux de change constant), par rapport à la même période de l’année dernière ; la faute à la VoIP, soutient le management. Ce repli serait dû au recul des revenus entrants suite à la libéralisation de la téléphonie sur IP depuis novembre 2016 au Maroc, combiné à la baisse des tarifs de terminaison d’appels mobile au Maroc et dans les filiales africaines. Au Maroc, le chiffre d’affaires est ressorti en baisse de 5,6%, affectée par une activité mobile sous pression à cause d’une réglementation jugée contraignante, et ce, depuis la réinstauration, en mars 2017, d’une asymétrie de 20% sur les terminaisons d’appels en faveur des autres opérateurs. Ceci étant, la baisse des revenus du groupe a été contenue par la progression de 2,3% des revenus des services sortants, grâce à l’augmentation des parcs et la hausse des usages data. À noter que le parc du groupe se situe à plus de 56 millions de clients au 30 septembre 2017, en hausse de 7,7% sur un an grâce essentiellement à la croissance des parcs mobile au Niger, au Togo et en Côte d’Ivoire ainsi qu’au succès des parcs haut débit fixe et mobile au Maroc.
En effet, la data mobile au Maroc a enregistré une accélération de 55% sur les neuf premiers mois l’année, portée par l’augmentation de 30% du parc mobile et l’explosion de 82% du trafic puisque les réseaux 3G et 4G+ sont de plus en plus étoffés couvrant 93 et 86% de la population. La data fixe, quant à elle, reste en progression très soutenue (+10,1%), portée toujours par la croissance de 9,5% du parc ADSL. Au niveau opérationnel, Maroc Telecom a ressorti un EBITDA en légère hausse de 0,2% portée essentiellement par la bonne tenue des activités à l’international (progression de 12,2%), compensant ainsi sa baisse de 5,8% au niveau national. Au final, le résultat avant impôt s’élève à plus de 12,9 MMDH à fin septembre 2017. Quant aux bénéfices du groupe, le résultat net part du groupe ajusté s’élève à 4,48 MMDH, en progression de 4,2% grâce à la forte hausse du résultat net des activités à l’international, portée par le succès de la restructuration des nouvelles filiales Moov. Le management précise que la mention «ajusté» du résultat net part du groupe, fait suite à l’intégration d’éléments exceptionnels dans les comptes du groupe.
En effet, l’opérateur enregistre des charges exceptionnelles de restructuration 165 MDH et des cessions immobilières de 152 MDH. Sans cet ajustement, le RNPG ressortirait à 4,318 MMDH, en baisse de 3%. Concernant les perspectives, celles-ci ont été légèrement revues à la baisse. Maroc Telecom table, en effet, sur une légère baisse du chiffre d’affaires due aux nouvelles mesures de régulation. L’EBITDA devrait, quant à lui, se maintenir au même niveau que l’année dernière.
Pour l’heure, Abdeslam Ahizoune, président du Directoire, se félicite de la stratégie du groupe, en déclarant que «les résultats du troisième trimestre confirment l’amélioration des tendances observées durant le premier semestre et valident les choix stratégiques du groupe, que sont le développement à l’international et le déploiement accéléré du très haut débit mobile et fixe, pour accompagner les usages croissants de la data. La mise en œuvre des plans d’investissements massifs et de modernisation des nouvelles filiales africaines se poursuit et commence à donner ses fruits en termes de croissance et de contribution aux performances du groupe».