Maroc-Espagne. Les exportations électriques en hausse
L’Espagne intensifie ses importations d’électricité à partir du Maroc. En 2019, les exportations électriques marocaines vers l’Espagne ont progressé de 485%, totalisant une valeur de 53 millions d’euros, selon le dernier rapport de l’organisme chargé de la gestion du marché de l’électricité en Espagne et au Portugal, OMIE.
Cette hausse, de 665% en comparaison avec 2018, s’explique par l’entrée en service de deux centrales à charbon au Maroc.
Concrètement, l’Espagne a importé 1.053 GWH. C’est la première fois que l’Espagne acquiert plus d’énergie qu’elle en a revendu. Toutefois, ces opérations de vente vers le réseau électrique espagnol, assurées par l’Office national d’électricité (ONEE), ne sont pas du goût des entreprises électriques espagnoles encore moins du gouvernement central. L’an dernier, l’Exécutif ibérique avait saisi à travers la ministre en charge de la Transition énergétique, Teresa Ribera, le commissaire chargé de l’action pour le climat et de l’énergie, l’espagnol Arias Canete, à ce sujet.
Dans cette missive, la responsable avait exhorté le haut responsable communautaire à agir en appliquant une taxe carbone à la production énergétique marocaine issue des centrales à charbon et dirigée vers le marché ibérique. Le gouvernement n’était pas le seul à soumettre cette proposition. La même requête a été formulée par la commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC). Celle-ci a suggéré l’approbation d’une «sorte de péage», pour barrer la route aux importations électriques marocaines afin qu’elles perdent leur avantage concurrentiel. Cependant, le gouvernement sortant des socialistes avait encouragé les deux pays à centrer leurs efforts sur le renforcement de la production de l’énergie propre.
Toutefois Madrid avait botté en touche au sujet de la taxation et avait invité l’Union Européenne à se saisir de ce dossier. Le cas maroco-espagnol n’est pas le seul en Europe. En effet, plusieurs pays de l’Union recourent à cette pratique en faisant appel à l’énergie des pays tiers frontaliers. Car outre l’Espagne, des pays comme la Finlande, la Grèce, la Croatie ou la Roumanie ont aussi accès à des centrales à charbon non communautaires.