Maroc-Corée du Sud : L’investissement au cœur d’un partenariat revisité
Un symposium sera organisé sur l’offre marocaine au profit des investisseurs coréens qui veulent faire le pas. Un roadshow sur le tourisme au Maroc sera organisé à Séoul vers la fin de l’année.
La visite officielle en Corée du Sud du chef du gouvernement et ses trois ministres aux finances (Mohamed Boussaïd), à l’Éducation (Saïd Amzazi) et à l’Investissement (Othmane El Ferdaous), a bien donné ses fruits. Dans le contexte économique mondial, la diversification des partenariats est toujours la bienvenue pour mieux se prémunir contre les éventuelles crises dans les pays historiquement partenaires. Ce déplacement les 21 et 22 mai a donc permis de défricher le terrain pour les investisseurs coréens qui prennent de plus en plus confiance dans les potentialités qu’offre le Maroc. Il a été soldé par l’engagement des deux parties à jeter les bases d’une coopération élargie et multidimensionnelle. Et pour y arriver, le partenariat bilatéral sera mis sous le signe de l’ouverture et de l’excellence. Plus concrètement, une visite du premier ministre sud-coréen Lee Nak Yeon est programmée durant le deuxième semestre 2018. S’y ajoute la programmation de la 7e session de la Commission mixte à Séoul durant le 4e trimestre 2018. Parmi les moments forts de cette visite, l’on peut citer un accord relatif au prêt du Fond coréen de coopération pour le développement économique, qui sera signé ultérieurement. Ce prêt sera d’un grand apport pour booster les investissements et partant mieux tirer profit des opportunités qui s’offrent de part et d’autre. Dans cette approche, un symposium sur l’offre marocaine en matière d’investissements et des chantiers de réforme sera organisé au Maroc au deuxième semestre de l’année 2018.
Dans le domaine du tourisme, un roadshow sur l’offre touristique marocaine sera organisé à Séoul d’ici la fin de l’année. Il sera suivi, apprend-on, d’une mission de prospection des tours opérateurs coréens au Maroc. Par ailleurs, les deux pays se sont mis d’accord pour favoriser l’établissement de partenariats dans le domaine de l’enseignement à distance et du e-learning ainsi qu’en matière de recherche scientifique, d’innovation et de transfert technologique. Il faut savoir que dans ce domaine, la Corée est considérée comme un pays précurseur dans les technologies de l’apprentissage et la qualité de son enseignement. En effet, grâce à ses choix dans le domaine de l’éducation et la valorisation du capital humain, la Corée est passée en 50 ans seulement d’un pays pauvre dont le PIB par habitant ne dépassait pas les 60 dollars, à membre du G20 avec un PIB de 30.000 dollars par habitant. Dans le domaine agricole, l’on citera la prochaine ouverture du Centre KOPIA (programme coréen pour l’agriculture) au sein de l’Institut national de recherche agronomique (INRA) au Maroc pour la promotion de la technologie agricole et l’amélioration qualitative et quantitative de la production. Plus encore, l’Agence coréenne de coopération internationale, la KOIKA devra montrer plus d’enthousiasme pour les projets au Maroc. Elle intervient dans l’assistance technique et financière bilatérale ainsi que la coopération technique orientée vers la formation et la mise à niveau des secteurs productifs. Enfin, quatre domaines prioritaires ressortent comme fer de lance de la coopération revisitée entre les deux pays. Il s’agit de compétitivité économique et de l’économie digitale, l’innovation en tant que moteur du développement économique et social, la décentralisation, la régionalisation, l’éducation et la coopération universitaire et académique. Toute cette dynamique qu’il va falloir traduire en projets sera transposable à une coopération triangulaire vers l’Afrique.
La Corée du Sud et le Maroc tablent sur ce partenariat qu’ils peuvent faire fructifier en Afrique subsaharienne. Dans ce sens, la Corée porte un regard positif sur le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine ainsi que la perspective de son adhésion à la CEDEAO.