Marchés financiers : les infrastructures ont été résilientes en 2020
C’est ce qui ressort du rapport annuel sur la surveillance des infrastructures des marchés financiers, des moyens de paiement et l’inclusion financière, que vient de publier Bank Al-Maghrib. Le détail sur les leviers qui ont été activés pour faire face aux effets de la crise sanitaire.
Les infrastructures des marchés financiers (IMF’s), les moyens de paiement et l’inclusion financière ont tenu bon en 2020. C’est du moins ce qui ressort du rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM).
En effet, «malgré la crise sanitaire inédite, qui a impacté l’économie mondiale, et ce, dans des proportions jamais atteintes auparavant, mettant en péril les équilibres macro-économiques et financiers dans de nombreux pays, plus particulièrement les économies en voie de développement et leurs systèmes financier et bancaire, Bank Al-Maghrib a continué ses efforts pour maintenir la résilience des IMF’s et la sécurité des moyens de paiement. À ce titre, les IMF’s n’ont connu aucun dysfonctionnement majeur durant cette période, permettant ainsi de maintenir la confiance du grand public dans l’utilisation des moyens de paiement scripturaux et la distribution des aides sociales aux plus démunis dans les meilleures conditions», a déclaré en préambule du document Abdellatif Jouahri, wali de BAM.
Premier riposte, un plan de continuité d’activité des IMF’s
En matière de surveillance des IMF’s, BAM a notamment déployé des actions d’accompagnement et de surveillance qui se sont focalisées sur quatre axes. Le premier a concerné l’accompagnement pour le déploiement du plan de continuité d’activité des IMF’s, comme réponse immédiate à la crise sanitaire. Le second a porté sur la cyber-résilience, dont les risques potentiels ont fortement crû durant cette période.
À cet effet, et après plusieurs travaux préparatoires pilotés par la banque, une première auto-évaluation du niveau de maturité de la cyber-résilience des IMF’s a été réalisée, avec des résultats reflétant un niveau de maîtrise globalement satisfaisant. Le troisième axe a adressé la conduite d’exercices de stress-test pour une IMF d’importance systémique, et, enfin, le dernier axe s’est attardé sur le renforcement de la transparence des IMF’s, en ligne avec les normes internationales. La Banque centrale s’est même permis de poursuivre ses chantiers de développement des IMF’s.
Les moyens de paiement surveillés très étroitement, comme le lait sur le feu
Concernant les moyens de paiement, ils ont fait l’objet d’une attention et d’un suivi particuliers durant toute l’année dernière. Pour cause, 2020 a connu une forte augmentation de l’usage des paiements par cartes bancaires, notamment les paiements par TPE sans contact et les paiements e-com.
Ainsi, la structure des échanges, par moyens de paiement scripturaux, s’est caractérisée pour la cinquième année consécutive par une prédominance des échanges par virement et des paiements par cartes bancaires, dont la part cumulée constitue 74% en nombre et 58% en valeur de l’ensemble des paiements, et ce, au détriment du paiement par chèque dont la part, en nombre et en montant, est passée respectivement de 13% à 9% et de 35% à 28% entre 2019 et 2020.
S’agissant de l’inclusion financière, face à la crise qui a mis en exergue l’importance des actions prévues dans le cadre de la Stratégie nationale de l’inclusion financière, BAM s’est mobilisée pour introduire de nouveaux modèles et mécanismes susceptibles de lever les freins à l’accès et à l’utilisation des services financiers au niveau des zones jusque-là sous-desservies. C’est dans ce cadre qu’un plan d’action a été mis en œuvre, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en renforçant la couverture géographique des zones rurales par des points d’accès accessibles à moindre coût et en accompagnant la population rurale à travers l’accès à l’expertise technique et le renforcement des capacités.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO