Marché obligataire : la baisse des taux se poursuit
La tendance baissière des taux obligataires primaires devrait se poursuivre durant ce premier trimestre, tenant compte de la poursuite du recours modéré du Trésor au marché intérieur, prévoit Attijari Global Research (AGR).
La tendance baissière des taux obligataires primaires devrait se poursuivre durant le premier trimestre de cette année, et ce, tenant compte de la poursuite du recours modéré du Trésor au marché intérieur, prévoit Attijari Global Research (AGR). Dans sa dernière note «Hebdo Taux» de la semaine allant du 8 au 14 janvier courant, AGR explique qu’à une semaine de la clôture des levées du mois de janvier, le Trésor a satisfait 78% de ses besoins annoncés en début de période. La levée cumulée, au terme de cette séance, s’est ainsi établie à 9,9 MMDH, face à un besoin de financement annoncé de 12,8 MMDH pour la même période, soit un reliquat à financer pour la dernière séance restante du mois de 2,8 MMDH. Selon les analystes d’AGR, cette avant-dernière séance d’adjudication du Trésor du mois de janvier reste marquée par une baisse des exigences de rentabilité sur le compartiment long terme (LT). En effet, les maturités 26 semaines, 5 ans et 15 ans, se sont respectivement dépréciées de 18 pbs, 26 pbs et 6 pbs en une semaine.
Concernant les caractéristiques de la séance, la demande des investisseurs s’est améliorée et s’est établie à 11,1 MMDH face à une souscription du Trésor de 4 MMDH, soit un taux de satisfaction de 36%. Cette détente des taux a été initiée dès la première séance d’adjudication du Trésor en 2021. Elle fait suite à la dernière levée Eurobond à l’international de 3 milliards de dollars en décembre 2020. Parallèlement, le Trésor avait procédé à une opération inverse de rachat de BDT, et ce, pour la deuxième semaine consécutive. Cette opération, qui a porté sur un montant de 7,4 MMDH, a eu un double impact sur les indicateurs d’endettement du Trésor. Le montant racheté a dû être entièrement déduit de la levée nette du Trésor en 2020. Il devrait également favoriser la réduction des tombées du Trésor en 2021 et en 2022. En effet, plus de 77% du rachat portait sur les remboursements du Trésor en 2021, les 23% restants concernent l’année 2022. Une opération «exceptionnelle» qui a été portée par la situation excédentaire des finances publiques et le recours massif du Trésor au marché international. Appuyée par des réserves de change très «confortables», la situation «très calme» des finances publiques a en effet permis au Maroc de rembourser par anticipation une partie de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL).
Un faible niveau des taux en 2021
Les analystes de MSIN espèrent également que les taux d’intérêts au titre de l’exercice 2021, devraient rester globalement à des niveaux bas. Et ce, en raison du contexte économique qui a été sensiblement éprouvé cette année. Celui-ci a été ainsi marqué par la contraction de 6,6% du PIB national, le faible niveau d’inflation, l’incertitude entourant l’évolution de la pandémie, l’aggravation du déficit budgétaire et l’augmentation rapide de la dette publique en lien avec les sorties du Trésor à l’international. À cela s’ajoute, les différentes mesures de relance budgétaire mises en place par le gouvernement jumelées à la politique monétaire extrêmement accommodante de la banque centrale, en vue d’atténuer les effets de la crise.
Aïda Lo / Les Inspirations Éco