Marché financier : le monétaire et l’obligataire en mode stabilité pendant l’Aïd
Durant la semaine passée, le marché a connu une stabilité au niveau des activités monétaire et obligataire. Les taux interbancaires conservent une parité avec le taux directeur, témoignant d’un coût du financement en équilibre.
À l’approche de l’Aïd el-Fitr, période traditionnellement marquée par une augmentation des dépenses, les marchés financiers ont démontré une robustesse notable, soutenue par une gestion stratégique de la part de la Banque centrale et du Trésor. Ce constat a été confirmé par Attijari Global Research dans sa note dédiée aux taux, couvrant la semaine dernière. Ce climat de stabilité est essentiel pour maintenir la confiance des investisseurs et soutenir l’économie nationale en période de festivités.
Des interventions ciblées
Le marché monétaire reste équilibré grâce à une série d’interventions précises de la Banque centrale, impliquant des opérations tant principales qu’à plus long terme. Ces opérations ont vu une réduction de leur volume de 2,5 milliards de dirhams (MMDH) en une semaine, s’établissant à 130,7 milliards. Cette mesure prudente a permis de préserver l’équilibre avant Aïd el-Fitr, une période où la liquidité peut souvent être mise à rude épreuve.
Pour leur part, les taux interbancaires conservent une parité avec le taux directeur maintenu à 3%, témoignant de la stabilité du coût du financement. En parallèle, une légère augmentation du taux MONIA, passant de 2,98% à 2,99%, reflète des ajustements mineurs dans les conditions de marché. Les avances à 7 jours ont vu une diminution de 2,5 milliards, ramenant le total à 49,7 MMDH. Les prêts garantis et les opérations de pension livrée restent stables à 81 MMDH, illustrant une gestion efficace de la liquidité bancaire. D’autre part, l’intervention active du Trésor, qui a placé un montant record de ses excédents de trésorerie, soit 38,5 milliards, témoigne d’une stratégie proactive pour sécuriser les ressources financières nécessaires.
Un calme prometteur sur le marché obligataire
Sur le front obligataire, le Trésor a déjà couvert plus de 60% de ses besoins de financement pour le mois, avec 6,5 MMDH financés sur un objectif de 10,2 milliards. Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle se situe à deux semaines de la clôture du mois d’avril. La dernière séance d’adjudication de la semaine a enregistré un taux de satisfaction élevé de 82%, l’État ayant levé 3,3 MMDH face à une demande des investisseurs de 4 milliards.
Cette forte demande et le taux de satisfaction élevé, le meilleur depuis fin 2022, indiquent un intérêt soutenu pour le marché obligataire. Pour leur part, les taux primaires sur le marché primaire ont stagné, signalant une période de stabilité des prix des nouvelles émissions. Sur le marché secondaire, les taux de rendement ont connu de légères baisses, ne dépassant pas 2 points de base, ce qui peut être interprété comme un signe de confiance dans la stabilité économique à long terme.
Perspectives optimistes
Avec un Trésor en position forte en matière de trésorerie, reflétée par les niveaux élevés de placements des excédents sur le marché monétaire et une gestion adéquate de l’offre sur le marché des adjudications, les perspectives financières à court et moyen terme sont prometteuses.
Les analystes d’AGR se montrent tout à fait «confiants quant à la capacité du Trésor à maîtriser son offre sur le marché des adjudications durant les deux prochains mois». Dans l’ensemble, la stabilité des marchés monétaire et obligataire avant une période de grande consommation comme l’Aïd el-Fitr était un signe positif pour l’économie marocaine.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO