Éco-Business

Marché Actions : 2021, l’année de la consolidation

CDG Capital Insignt livre ses prévisions macroéconomiques et celles des entreprises cotées pour 2021. Le bureau de recherche de CDG Capital a également réalisé un focus sur plusieurs secteurs, télécoms, banques, matériaux de construction, ciments et sidérurgie. 

«Les sociétés cotées devraient renouer avec la croissance en 2021», selon les équipes de CDG Capital Insignt, le bureau de recherche de CDG Capital, dans son dernier rapport publié récemment, et intitulé «Vers une consolidation du marché action». Des couleurs bienvenues  pour une année 2021 toujours impactée par les effets de la crise sanitaire.

La masse bénéficiaire en hausse de 38%
Pour 2021, et selon l’analyse de CDG Capital Insignt, les réalisations des sociétés cotées à la bourse de Casablanca devraient bénéficier de plusieurs facteurs favorables. Les analystes évoquent notamment la reprise de la croissance économique, basée sur l’hypothèse d’une crise sanitaire mieux maitrisée, avec une croissance du PIB estimée à 5,3% en 2021 contre -6,3% en 2020, selon Bank Al Maghrib. L’augmentation des investissements publics, prévue dans la loi de finances 2021, devrait aussi profiter aux producteurs de matériaux de construction, en particulier les producteurs d’acier et de ciment. Les entreprises industrielles devraient, quant à elles, profiter de la reprise de la demande, avec un effet de base favorable pour les entreprises cotées. Ceci, en plus de la légère amélioration du coût du risque du secteur bancaire par rapport à 2020. CDG Capital Insignt annonce, dans son rapport, que «nous pensons, tout de même, que les tensions sur le coût du risque devraient persister, ce dernier devant, à notre sens, se maintenir à un niveau élevé, relativement supérieur à sa moyenne historique». La masse bénéficiaire devrait finir ainsi l’année en hausse de 38%, selon les prévisions de croissance du panel de valeurs couvertes par la société, qui représente 76,3% du résultat net consolidé des sociétés cotées à la bourse de Casablanca, à fin 2020.

Une quasi-stabilité pour les télécoms
Dans son focus sectoriel, CDG Capital Insignt a traité des télécoms, un secteur qui fait face à des mutations importantes. Les revenus «voix» demeurent la principale composante du chiffre d’affaires du secteur. Toutefois, la pression sur les prix, l’utilisation croissante de la téléphonie VoIP et les applications de messageries instantanées gratuites, alertent sur la pérennité du business model actuel. Pour 2021, «nous pensons que les revenus du segment Mobile du groupe Maroc Telecom devraient être impactés par un environnement fortement concurrentiel, ainsi que la baisse des terminaisons d’appels instaurés par l’ANRT. Néanmoins, la bonne tenue de la Data, et le soutien continu des filiales subsaharienne, devraient atténuer cette baisse», avancent les analystes. La non-récurrence de la contribution au fonds Covid-19 devrait largement compenser les tensions sur les prix, contribuant à une amélioration du résultat net. Par ailleurs, et compte tenu de la maturité du marché Mobile, la société table sur une légère augmentation du taux de pénétration à 138,2%, contre 137,5% en 2020. Par conséquent, selon les estimations de CDG Capital, le nombre de clients mobile devrait s’établir aux alentours de 50,2 millions d’abonnés. CDG Capital estime que «le potentiel de croissance Data Mobile est loin d’être épuisé dans ce segment, vu que le taux de pénétration demeure bas, comparativement aux pays développés. Il ressort à 99,2% en Amérique et 99,9% en Europe, à fin 2020. Il est noté, enfin, que «le groupe Maroc Telecom devrait bénéficier, à travers ses filiales, du potentiel de croissance qu’offre le continent africain, où le taux de pénétration, de 33,1% selon les statistiques de l’IUT, demeure très bas». À la bourse de Casablanca, le secteur télécom se négocie à 20,5 fois sa capacité bénéficiaire en 2021, en quasi-stabilité par rapport à son niveau moyen historique, sur les dix dernières années.

Croissance favorable pour le secteur bancaire
Le secteur bancaire marocain, devrait bénéficier, quant à lui, d’une conjoncture plutôt favorable, avec la reprise de la croissance économique, la poursuite des mesures de soutien et de relance, ainsi qu’une politique monétaire qui demeure globalement expansionniste. Cependant, les analystes de CDG Capital estiment que «les banques marocaines continuent à faire face à un environnement difficile, avec des tensions continues sur la qualité de leurs actifs. Dans ce sens, nous pensons qu’elles disposeront d’une aptitude à générer une croissance des bénéfices pour l’année 2021, profitant d’une base comparable favorable».

En effet, la bonne tenue prévue du PNB, renforcée par la non-récurrence de la contribution au Fonds Covid-19, devrait largement compenser les tensions sur le coût du risque, qui devrait se maintenir à un niveau élevé, légèrement en baisse par rapport à celui de l’année 2020. S’agissant des valeurs bancaires que la société couvre (Attijariwafa bank, Banf of Africa, Crédit du Maroc, BMCI et BCP), elles se négocient à 22,6 fois leur capacité bénéficiaire en 2021, soit un niveau 19,2 fois supérieur à leur niveau moyen historique. Pour CDG Capital, «le groupe CDM présente le meilleur potentiel de croissance. Il bénéficie de niveaux de valorisation attractifs, comparés aux moyennes du secteur, tout en ayant des fondamentaux solides». En ce qui concerne le rythme d’évolution des crédits destinés au secteur non financier, il devrait afficher un léger ralentissement par rapport à l’année 2020, aux alentours de 3,5%, selon les dernières prévisions de la banque centrale. Pour ce qui est du PNB des banques cotées, les analystes de CDG Capital pensent qu’il pourrait progresser en 2021 de 3,3%, à 64,7 MMDH.

Le secteur du ciment renoue avec la croissance…
La demande de ciment et d’acier est étroitement liée à la croissance économique globale, en particulier celle du secteur immobilier et des infrastructures. Lors de l’approbation de la loi de finances 2021, le gouvernement a annoncé son plan de promotion des investissements publics, en allouant un montant de 230 MMDH au titre de cette année, soit une progression de 37% par rapport à l’année précédente. Ainsi, selon les pronostics de CDG Capital pour 2021, le secteur du ciment devrait renouer avec la croissance, profitant de plusieurs opportunités, notamment la reprise économique (+5,3%) suite à une crise sanitaire mieux maitrisée, l’augmentation des investissements publics (+37%), la reprise du secteur immobilier, comme en atteste l’évolution des transactions immobilières au premier trimestre 2021, la baisse de 0,4 point du taux d’intérêt des crédits immobiliers, ainsi que la perspective des prochaines élections législatives, prévues pour le 8 septembre 2021. Ainsi, en 2021, tous les producteurs de ciment devraient être confrontés à une forte hausse des coûts des intrants, en raison du fort renchérissement du petcoke, du fuel et du Diesel. Pour ce qui est des prix, les analystes pensent que les producteurs de ciment ne devraient pas être en mesure de compenser l’inflation des coûts. «Nous pensons que les augmentations de prix seront plus difficiles à instaurer, suite à des taux d’utilisation qui devraient être inférieurs à l’année dernière, après la mise en service de la cimenterie du Sud, de LafargeHolcim» est-il expliqué. Dans ce cadre, CDG Capital considère LafargeHolcim comme son premier choix parmi les sociétés cotées dans le secteur du ciment, en raison de la remarquable amélioration de ses ratios financiers (+10,6 points marge EBTIDA, depuis 2018) et de la perspective d’une croissance intéressante des bénéfices à partir de 2021, avec la mise en service de son unité dans la région du Sud» peut-on lire dans le rapport.

…La sidérurgie aussi
S’agissant de l’industrie sidérurgique, elle devrait renouer avec la croissance, sur la base d’un prix du rond à béton qui devrait rester élevé, en raison des tensions commerciales entre la Chine et l’Australie, qui exercent une pression sur l’offre de minerai de fer. La reprise économique, à l’échelle nationale et internationale, joue également un rôle dans ce sens. Ainsi, il est prévu que la production nationale d’acier s’améliore, parallèlement à la reprise de l’industrie immobilière et la hausse des investissements publics, sans oublier le niveau bas des taux d’intérêts des crédits immobiliers, et enfin l’approche des élections législatives. Coté performances, et sur la base des bénéfices prévisionnels pour 2021, le secteur sidérurgie présenterait un PER de 13,1 fois, soit un niveau inférieur à la moyenne du secteur sur les cinq dernières années (13,6 fois). Ainsi, CDG Capital recommande de renforcer le titre Lafarge, et de conserver le titre Ciments du Maroc dans les portefeuilles.

Marché des bons du Trésor. Quasi-stabilité des taux

Les finances publiques ont été mises à rude épreuve, sous l’effet de la crise, avec un quasi doublement du déficit public, lequel est passé en valeur nominale à 81,2 MMDH en 2020, contre 47 MMDH enregistré une année auparavant. De son coté, le financement du déficit public en 2020 a été couvert par des ressources extérieures à hauteur de 63%, contre seulement 37% en 2019. Pour l’année 2021, malgré les efforts considérables des autorités visant une restauration des équilibres des finances publiques, CDG Capital estime que «le déficit public devrait rester important, compte tenu de la lenteur du redressement des recettes fiscales, face à la hausse continue des dépenses, aussi bien ordinaires que d’investissement». Ainsi, tenant compte de l’importance des tombées des bons du Trésor, le besoin de financement devrait rester quasi-similaire à celui de l’année écoulée.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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