Éco-Business

Mango Group : le Maroc, levier stratégique de la relocalisation industrielle

Dans son rapport de durabilité 2024, le groupe Mango confirme une accélération de sa stratégie de relocalisation industrielle, plaçant le Maroc au cœur de son dispositif de production de proximité. Ce recentrage répond à une volonté de renforcer la résilience de sa chaîne d’approvisionnement tout en réduisant son empreinte carbone.

Alors que les chaînes d’approvisionnement mondiales font face à des tensions croissantes, le groupe Mango, l’un des leaders de la mode à l’échelle internationale, opère un recentrage stratégique vers une production de proximité.

Et dans cette nouvelle géographie industrielle, le Royaume s’impose comme une pièce maîtresse. Le rapport de durabilité 2024 de l’enseigne, publié en ce mois de juin, met en évidence un virage clair vers une relocalisation partielle de ses activités, dans une logique à la fois économique et environnementale.

Une relocalisation stratégique vers le bassin méditerranéen
En 2024, Mango a poursuivi l’objectif ambitieux fixé dans son plan stratégique «Sustainable Vision 2030». Il s’agit de porter à 95% la part de sa production issue de zones géographiquement proches de ses principaux marchés.

Le Maroc, à l’instar de la Turquie et du Portugal, y occupe une place centrale. Le Royaume représente désormais 11% du volume total de production du groupe, un chiffre en nette hausse, preuve de la montée en puissance des sites marocains. «En 2023, les pays proches ont représenté 57% de notre volume de production, avec la Turquie (23%), le Maroc (11%) et le Portugal (8%) comme principaux fournisseurs.» Ce repositionnement s’explique par une volonté de raccourcir les délais de livraison, de gagner en flexibilité et de renforcer la résilience de la chaîne logistique.

En externalisant une partie croissante de sa fabrication vers des fournisseurs marocains, Mango bénéficie d’un savoir-faire textile reconnu, d’une main-d’œuvre qualifiée et de coûts compétitifs, tout en réduisant significativement l’empreinte carbone de ses livraisons.

Le Royaume, un partenaire de confiance
Avec 105 fournisseurs directs et 267 usines recensées sur son territoire, le Maroc se distingue non seulement par sa capacité industrielle, mais aussi par la stabilité de ses relations commerciales avec le groupe. Mango insiste sur l’importance de la relation de long terme avec ses partenaires marocains, dans le respect de ses normes éthiques et environnementales.

«L’engagement de Mango en faveur de la transparence et la traçabilité inclut la publication complète de ses fournisseurs de niveau 1 et 2, notamment au Maroc», souligne le rapport.

Une stratégie industrielle à double vocation
La production au Maroc n’est pas qu’une réponse aux enjeux économiques. Elle s’inscrit aussi dans une démarche environnementale assumée. En réduisant les trajets longue distance – notamment maritimes et aériens – entre l’Asie et l’Europe, Mango entend diminuer ses émissions de CO₂ liées au transport de marchandises.

Ce recentrage est cohérent avec les engagements du groupe, dont 70% des fibres utilisées sont aujourd’hui à faible impact environnemental, et 25% issues de matériaux recyclés.

«Le transport est l’un des facteurs les plus polluants dans la chaîne de valeur textile. En privilégiant des zones comme le Maroc, nous contribuons à diminuer l’impact environnemental du fret international», souligne le groupe espagnol.

Le Royaume constitue ainsi un maillon essentiel de cette chaîne verte, à la fois pour sa proximité géographique, mais aussi pour son intégration progressive aux initiatives de circularité et de responsabilité sociale de Mango. L’entreprise y applique les mêmes standards de contrôle qualité et d’audits sociaux qu’à l’échelle mondiale : en 2024, plus de 22.000 inspections ont été réalisées sur l’ensemble des sites de ses fournisseurs.

Le Maroc, partenaire d’avenir pour le textile européen
En valorisant son écosystème textile et en se positionnant comme une plateforme de production durable pour l’Europe, le Maroc gagne en attractivité auprès des géants de la mode. Le pays peut tirer parti des tendances de nearshoring pour attirer davantage d’investissements et renforcer son intégration dans la chaîne de valeur du secteur.

Et à mesure que Mango réduit sa dépendance aux zones de production asiatiques, le Royaume est appelé à jouer un rôle encore plus central dans les années à venir. Ce repositionnement stratégique pourrait ouvrir la voie à de nouveaux investissements, au développement de compétences locales et à une montée en gamme des capacités de production textile marocaines.

«Notre objectif est de consolider une chaîne d’approvisionnement résiliente, équitable et durable. Le Maroc est un partenaire clé dans cette transition», insiste le géant du textile.

Celui-ci, de son côté, continue d’y renforcer sa présence, tant sur le plan industriel que commercial, dans un contexte où les enjeux de traçabilité, de réactivité et de durabilité reconfigurent les critères de choix des donneurs d’ordres. Ce n’est pas tout : la marque investit également dans la formation et l’amélioration continue des conditions de travail de ses fournisseurs marocains, via des audits réguliers et un accompagnement au développement durable.

H.K. / Les Inspirations ÉCO



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