Lutte contre le changement climatique : Stop aux vœux pieux !

Le roi Mohammed VI appelle à la mise en place d’un plan d’action décisif. Le message royal à la MedCOP, organisée à Tanger les 18 et 19 juillet, a appelé à saisir ce sommet pour «une impulsion décisive et des projets emblématiques».
«Agissons en faveur du climat» est le slogan de la réunion cruciale des grands élus des régions du bassin méditerranéen, qui se déroule à Tanger les 18 et 19 juillet sous la présidence effective du prince Moulay Rachid. Le message royal adressé à l’occasion de cet événement, qui s’inscrit à mi-chemin entre la COP21 et la COP22 a insisté sur l’importance de cette plateforme des pays méditerranéens, en tant qu’«incubateur de projets et boîte à idées. Elle a ainsi élaboré le socle d’un agenda positif méditerranéen comprenant les premières solutions à engager et les projets inspirants à diffuser». Le souverain a également mis en avant la vocation de la MedCOP de Tanger en tant que «moment privilégié pour donner une impulsion décisive à des projets emblématiques».
Le roi a cité la création d’un groupe d’experts sur les changements globaux en Méditerranée, la création d’une plateforme méditerranéenne de compensation carbone volontaire et éthique ou encore le développement du Fonds fiduciaire pour les aires marines protégées. L’urgence de combler les insuffisances de la contribution des parties à la convention-cadre des Nations Unies concerne aussi la nécessité «d’emprunter les voies du développement durable et des trajectoires technologiques différentes, et d’en accélérer la mise en œuvre», a expliqué le souverain. dans son message adressé à la MedCOP. Le message royal a listé les domaines qui seront insérés «dans un plan d’action décisif». Il s’agit de «la diffusion de technologies matures, l’émergence de technologies de rupture et le soutien à l’innovation à travers la recherche et le développement». Les enjeux identifiés lors du sommet de Paris en 2015 poussent les responsables gouvernementaux et les acteurs associatifs à nouer une nouvelle génération de partenariats qui pourraient être au diapason avec les objectifs de la COP22 en novembre prochain à Marrakech. La mobilisation des acteurs associatifs a en effet changé la donne, notamment avec l’engagement renouvelé de la France lors de ce sommet avec la hausse de la dotation réservée à l’horizon 2020 de 3 à 5 MM d’euros.
En plus du souci de capitaliser sur les objectifs de la COP21, les questions prioritaires portent notamment sur l’eau, avec un accent qui a été mis sur les systèmes d’information, ainsi que la mise en œuvre du Plan méditerranéen pour une croissance bleue. Le projet de charte qui devra être soumis à l’approbation des représentants des territoires concernés par la transition climatique se focalise sur les modalités de coordination des actions étatiques, des entreprises, des élus et des ONG pour lutter contre les menaces pesant sur les secteurs clés qui sont directement menacés par les dérèglements climatiques. Les recommandations attendues aujourd’hui devront pour leur part s’atteler sur la «mise en place d’un grand agenda de solutions impliquant les organisations non étatiques», comme le précise le comité de pilotage de la MedCOP qui déplore surtout un «déséquilibre entre les rives nord et sud en matière de contribution à la plateforme officielle dédiée à la formulation des engagements», qui a réuni 14.000 engagements émanant des collectivités et des entreprises.
COP 22 : coalition internationale
La place de la société civile a été au centre de la marche qui a été organisée la veille de la tenue de la MedCOP. Le stand du tissu des associations regroupait une centaine d’acteurs qui ont appelé à une charte méditerranéenne facilitant la mobilisation des ONG du pourtour méditerranéen autour d’objectifs clairs et échelonnés. Les associations participantes estimaient dans une déclaration commune publiée après le démarrage des travaux que «l’objectif est de sensibiliser plus de 5.000 visiteurs, d’initier la mise en place d’un réseau méditerranéen de la société civile environnementale méditerranéenne et de lancer la création de la coalition internationale pour la COP22». Pour Allal El Kandoussi, président de la coalition des associations de Tanger : «Nos attentes par rapport au MedCOP de Tanger restent énormes, notamment pour baliser le terrain devant les actions qui incombent aux États. Le plus important, c’est d’aboutir à des idées novatrices aptes à atteindre les objectifs de la COP22». Le village associatif de la MedCOP regroupait 60 stands et expositions et 30 Side Event et ateliers.