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Loi de Finances : les difficultés de mobilisation des ressources persistent !

À fin juin, l’exécution de la loi de finances laisse apparaitre un solde budgétaire négatif de 27,4 MM DH, résultant de ressources ordinaires de 180 MM DH et de charges de 207,5 MM DH. Malgré les recettes d’emprunts de 48,2 MM DH et d’amortissements de la dette de 22,8 MM DH, l’exécution de la loi de finances s’est soldée par un déficit de 2 MM DH.

La situation des finances publiques est encore tendue dans notre pays ! Les effets collatéraux de la crise sanitaire sont, en effet, toujours perceptibles au niveau économique et social. Et pour décanter la situation, l’argentier du pays préparerait un emprunt à l’international, emprunt, pour le moment, reporté à une date ultérieure qui sera très prochainement communiquée. En attendant, la tension est visible sur l’exécution de la loi de finances avec, à fin juin, un solde budgétaire négatif de 27,4 MM DH, résultant de ressources ordinaires (hors recettes d’emprunts) de 180 MM DH et de charges (hors amortissements de la dette) de 207,5 MM DH. Ainsi, malgré la mise à contribution des recettes d’emprunts de 48,2 MM DH et d’amortissements de la dette de 22,8 MM DH, l’exécution de la loi de finances a fini le second trimestre 2021 sur une note déficitaire. Le rapport entre les ressources et les charges a, en effet, été en faveur de ces dernières qui ont dépassé les premières de 2 MM DH.

228,2 MM DH de recettes mobilisées au T2-2021
Côté ressources, l’État a encore du mal à les mobiliser. C’est ainsi que, durant le second trimestre, les ressources globales n’ont atteint que 228,2 MM DH, ce qui correspond à un taux de réalisation de 52,8% des prévisions de la loi de finances. Un taux qui aurait été impossible à atteindre si les arriérés de remboursement de la TVA et les demandes de restitution de l’IS, respectivement de 42,2 MM DH et de 4,5 MM DH à fin décembre 2020, avaient été débloquées.

Pourtant, les patrons, majoritairement chahutés par la crise, ont grandement besoin de cet apport dont la sortie fragiliserait davantage les finances publiques, déjà rudement atteintes. Par type de recettes, les recettes ordinaires, qui proviennent à 90% des recettes fiscales nettes (impôts sur le revenu, IR, impôts sur les sociétés, IS et taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et à 10% des recettes non fiscales (dividendes, loyers, etc…) ont été de 124,2 MM DH, soit 54,4% des ressources globales de l’État. Elles ont enregistré un taux de réalisation de 54,4% des prévisions de la loi de finances.

Les recettes d’emprunts à moyen et long termes ont atteint 48,2 MM DH, soit 21,1% des ressources globales. Elles ont été réalisées à hauteur de 45% des prévisions. Le recours au marché des adjudications a représenté 82,3%, à ce titre. Quant aux recettes des comptes spéciaux du Trésor (CST), elles se sont établies à 54,9 MM DH, soit 24,1% des ressources globales de l’État et ont été réalisées à hauteur de 58,2% des prévisions. S’agissant des recettes des services de l’État, gérés de manière autonome (SEGMA), elles ont été de 923 M DH, soit 0,4% des ressources globales de l’État, réalisées à hauteur de 42,2% des prévisions de la loi de finances.

Contre 230,2 MM DH  dépensés au T2-2021
Du côté des charges, qui donnent le tournis à l’argentier du pays, elles ont globalement atteint, à la fin du second trimestre, 230,2 MM DH, soit un taux de réalisation de 48,4% des prévisions de la loi de finances. Les dépenses ordinaires du budget général ont atteint 131,6 MM DH, soit 57,1% des charges totales de l’État, réalisées à hauteur de 51,7% et constituées pour 54,3% des dépenses de personnel, suivies des dépenses diverses et en matériel, qui ont porté sur un montant de 26, 28 MM DH, soit 53,3% des réalisations de la loi de finances. Les dépenses d’investissement se sont chiffrés à 32 MM DH, réalisées à hauteur de 41,4% des prévisions. A fin juin, elles ont représenté 13,9% des charges totales de l’État.

Les émissions des CST ont atteint 43,4 MM DH, soit un taux de réalisation de 46,5%, représentant 18,9% des charges globales. Les amortissements de la dette se sont établis à 22,8 MM DH, représentant 9,9% des charges et réalisés à hauteur de 46,5%. Au niveau des soldes, l’exécution de la loi de finances laisse apparaitre, durant le deuxième trimestre 2021, un solde ordinaire négatif de 7,4 MM DH, un solde du budget de l’État (hors recettes d’emprunts et amortissements de la dette) négatif de 27,4 MM DH et un excédent des charges sur les ressources de 2 MM DH. 

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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