Loi de finances 2016 : Boussaid, pédagogue

À l’occasion d’une rencontre organisée par la Banque Centrale Populaire au profit de ses clients patrimoniaux, le ministre de l’Économie et des finances a passé en revue les principales mesures adoptées et les changements macroéconomique à prévoir, afin de pouvoir investir et faire fructifier son patrimoine en toute connaissance de cause.
Les clients patrimoniaux de la private bank de la Banque Centrale Populaire ont eu droit, en fin de semaine dernière à «l’explication» de la loi de Finances 2016 par le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid. La rencontre a été l’occasion pour le ministre de défendre sa politique économique, et pour les clients de la banque, pour la plupart composés d’investisseurs et d’hommes d’affaires, d’interpeler les problématiques fiscales ou conjoncturelles auxquelles leurs entreprises font face. C’est un «bon» modèle économique que Boussaid a ainsi défendu, assurant que ce même modèle est en train «d’être ajusté, afin de l’orienter de sorte à s’appuyer sur l’offre et sur l’industrialisation. Nous ne pouvons pas continuer à nous appuyer sur l’immobilier et la consommation». Au titre des perspectives de 2016, le ministre a rappelé que les prévisions de croissance mondiale ont été réajustées à trois reprises, notamment sous l’effet de la décélération en Chine et sur le continent asiatique de manière générale. De même, Boussaid a assuré que l’année 2016 démarre certes sur un déficit pluviométrique avec toutefois, de bonnes perspectives pour les secteurs non agricoles et la montée en puissance du Plan d’accélération industrielle.
Par ailleurs, si la situation pluviométrique fait planer un scénario «catastrophique», le ministre assure que la situation n’est pas si alarmante, les céréales ne représentant aujourd’hui que 19% du PIB agricole au lieu de 30% en 2008. De même, le taux de remplissage des barrages en ce début d’année est de 60%. Pour ce qui est des perspectives de croissance, Boussaid reconnait que d’ores et déjà, et contrairement aux prévisions de la la loi de finances, la croissance économique sera en deçà des 3% initialement prévus, sans pour autant passer en zone négative. En 2017, le taux de croissance attendu est de 4,2%, pour passer à 4,6% en 2018, à 4,8% en 2019 et à 5% en 2020.
Pour ce qui est des autres indicateurs, le compte courant de la balance commerciale sera à l’équilibre, tandis que le déficit budgétaire sera ramené à -3,5% en 2016 au lieu des -4,3% en 2015. La résilience qu’affiche le Maroc, résulte à la fois de la diversification sectorielle mais aussi des partenaires, explique le ministre. L’automobile représente désormais 23% des exportations au lieu de 10% en 2007. Le poids de l’Europe a reculé de 76% à 68% sur la même période, alors que le poids de l’Afrique s’est renforcé passant de 5% à 10% sur la même période.
Sur un autre registre, Boussaid a annoncé que la DGI a payé 458 MDH de butoir TVA et crédit de TVA en janvier 2016 au lieu de 100 MDH payé le même mois de l’année dernière. De même, l’implication des banques dans l’encaissement de la vignette a permis d’alléger la charge de travail de l’administration. Le ministre a précisé qu’en 2015, l’opération avait nécessité la mobilisation de 1.500 fonctionnaires pour une collecte de 1,7 MMDH. Actuellement, la cagnotte est de 1,5 MMDH alors que la campagne se poursuit encore. Pour ce qui est des mesures adoptées pour dynamiser le microcosme entrepreneurial, le ministre a énoncé le renforcement de la compétitivité des entreprises à travers le dispositif de zéro charges accordé aux petites entreprises ayant moins de 5 salariés.