Logements locatifs intermédiaires : les agents immobiliers adhèrent au projet

L’Union régionale des agences immobilières de Casa-Settat apprécie le programme de logements locatifs intermédiaires du ministère de l’Habitat, et se dit disposée à accompagner le département de Fatima Ezzahra El Mansouri dans le développement de ce projet. Elle propose aussi la mise en place d’incitations fiscales pour encourager les bailleurs à y adhérer.
Des logements locatifs intermédiaires (LLI). C’est le nouveau programme (comme nous l’avions annoncé dans nos colonnes) que le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville compte mettre en place afin de permettre aux ménages disposant de revenus intermédiaires d’accéder à des logements à prix réduits.
Concrètement, il s’agit de logements locatifs plus abordables qui s’adressent aux ménages aux revenus intermédiaires non éligibles aux logements sociaux, et qui ne sont pas en mesure de se loger facilement sur le marché locatif privé.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, le département de Fatima Ezzahra El Mansouri a lancé une consultation pour s’adjoindre les services d’un cabinet qui analysera l’opportunité de développer ce type de logement. Des prestations qui seront facturées à 3,5 millions de dirhams (MDH). Agadir, Casablanca-Mohammedia, Dakhla, Fès, Laâyoune, Marrakech, Tanger et Rabat-Salé ont été retenues comme villes pilotes pour les LLI.
Mettre en place des incitations fiscales pour encourager les bailleurs
Interpellé par Les Inspirations Éco sur ce projet, Mohamed Lahlou, président de l’Union régionale des agences immobilières de Casa-Settat (URAI), apprécie cette initiative.
«Nous considérons que ce projet constitue une très bonne initiative du ministère de l’Habitat et sommes prêts à accompagner afin de trouver des alternatives à même de combattre la cherté des loyers au Maroc», déclare-t-il.
Notre interlocuteur propose également la mise en place d’incitations fiscales pour encourager les propriétaires à investir dans les logements locatifs intermédiaires afin de permettre à certains ménages d’accéder à des logements abordables.
En France par exemple, un des pays qui figure dans l’agenda de benchmark du ministère de l’Habitat, l’État applique, depuis 2014, date du lancement des LLI, un taux de TVA réduit à 10% pour les propriétaires. Résultat : les prix des LLI sont inférieurs de 15% à 20% à ceux du marché locatif traditionnel, et le nombre de logements construits a connu une nette augmentation au cours des dix dernières années.
En mars 2024, le gouvernement a conclu avec les opérateurs du LLI, ainsi qu’avec les investisseurs et intermédiaires financiers, un pacte visant à financer la construction (ou la rénovation) de 75.000 logements intermédiaires neufs et anciens d’ici 2026.
Création d’une fédération nationale des agents immobiliers
Par ailleurs, le président de l’Union régionale des agences immobilières de Casa-Settat (URAI) appelle le gouvernement à accélérer l’entrée en vigueur du projet de loi sur le statut de l’agent immobilier. Pour rappel, il s’agit d’un texte qui vise à encadrer cette activité, à améliorer la transparence et la fiabilité des transactions immobilières et à lutter contre les pratiques frauduleuses.
«Nous invitons le gouvernement à accélérer la cadence pour la mise en œuvre de ce projet de loi déposé depuis longtemps au Secrétariat général du gouvernement. Il n’y a pas d’avancées majeures alors que nos propositions ont été transmises depuis 2014. Ce vide juridique favorise l’anarchie et le développement de l’informel qui pénalisent nos activités», martèle-t-il.
L’URAI prévoit de mettre sur pied, dans un avenir proche, une fédération nationale des agents immobiliers dont les statuts ont déjà été rédigés, selon notre interlocuteur. Elle envisage aussi d’organiser, en septembre ou octobre prochain, un forum national de l’immobilier. Objectif : «réitérer cette vieille doléance et mettre en exergue d’autres défis liés au développement du secteur immobilier au Maroc.»
Mohamed Lahlou
Président de l’Union régionale des agences immobilières de Casa-Settat (URAI)
«Nous considérons que ce projet constitue une très bonne initiative du ministère de l’Habitat et sommes prêts à accompagner afin de trouver des alternatives à même de combattre la cherté des loyers au Maroc.»
Elimane Sembène / Les Inspirations ÉCO