Livraisons à domicile : le coup de semonce du Conseil de la concurrence

Après le paiement électronique, le Conseil de la concurrence braque les projecteurs sur la livraison de repas à domicile. L’autorité a notifié ses griefs à GlovoApp Morocco pour des pratiques présumées anticoncurrentielles, mettant en cause l’usage abusif d’une position dominante. L’affaire relance le débat sur la régulation d’un secteur en pleine expansion, où les rapports de force se durcissent entre plateformes et partenaires.
Glovo est dans le collimateur du Conseil de la concurrence qui lui reproche l’exploitation abusive d’une position dominante sur le marché. Cette notification, formulée par le rapporteur général de l’instance, fait suite à une série d’investigations menées à l’échelle nationale et locale. Elle marque le point de départ d’une procédure contradictoire permettant à l’entreprise mise en cause d’exercer ses droits de défense.
GlovoApp confirme la procédure
Selon les éléments recueillis au cours de l’instruction, la société aurait mis en œuvre plusieurs pratiques anticoncurrentielles. Celles-ci incluraient notamment la soumission de ses partenaires à une dépendance économique jugée excessive, ainsi que la mise en place de politiques de prix anormalement bas, susceptibles d’évincer ses concurrents.
Selon nos informations, la société GlovoApp Morocco a confirmé avoir reçu la notification des griefs. Elle souligne toutefois que cette dernière «ne préjuge en rien de la décision finale du Conseil» et affirme se conformer pleinement à la procédure en cours, telle que régie par la réglementation en vigueur.
Dans sa déclaration aux Inspirations ÉCO, la filiale marocaine de la plateforme espagnole dit réaffirmer son engagement envers le Maroc et son attachement au respect des règles de concurrence loyale, à la transparence et à l’innovation. L’entreprise assure maintenir un dialogue constructif avec les autorités, tout en continuant à développer ses services dans une dynamique gagnant-gagnant avec l’ensemble de son écosystème, partenaires restaurateurs, livreurs et clients.
Cette affaire intervient dans un contexte d’essor rapide du marché de la livraison de repas, accentué par les transformations des habitudes de consommation et la digitalisation accélérée des services. Un marché où les positions dominantes peuvent se constituer rapidement, au détriment de la concurrence et de l’équilibre entre les différents acteurs.
Toutefois, le Conseil rappelle que ces pratiques, prohibées par le droit de la concurrence, visent à protéger le bon fonctionnement du marché. L’objectif reste d’empêcher qu’un acteur en situation de force n’impose des conditions commerciales inéquitables, nuisant à la diversité de l’offre, à la qualité des services, et in fine, aux intérêts des consommateurs.
M.O. / Les Inspirations ÉCO