Ligne de précaution et de liquidité : El Ouafa : «bye bye le FMI»
Mohamed El Ouafa, ministre délégué des Affaires générales et de la gouvernance, annonce que le gouvernement ne reconduira pas la Ligne de précaution et de liquidité (LPL). Les explications.
«D’ici quelques mois, nous allons dire bye bye au FMI», se réjouit Mohamed El Ouafa, dans une déclaration aux ÉCO. El Ouafa coordonne avec le département des Finances la relation avec les bailleurs de fonds internationaux. Le Conseil d’administration du FMI avait approuvé en juillet 2014 un accord de 24 mois au titre de la LPL pour un montant équivalant à environ 5 milliards de dollars (550% de la quote-part du Maroc). Cette «assurance contre les chocs extérieurs» avait été contractée pour la première fois en juillet 2012 avec un chèque de 6,2 milliards de dollars. «Cet instrument n’a jamais été utilisé par le Maroc, ce qui est un succès pour l’actuel gouvernement», estime El Ouafa.
Retour à l’équilibre financier
L’amélioration des équilibres macro-économiques (déficit budgétaire et de la balance des paiements, réserves de changes, etc…) permettront au Maroc de ne pas recourir à cet instrument pour une troisième reprise. Du côté du FMI, la décision finale revient au gouvernement marocain. La deuxième revue de l’accord au titre de la LPL, tenue en novembre dernier, a permis aux services du FMI de mesurer les progrès du Maroc en matière de soutenabilité des finances publiques. Le déficit budgétaire qui dépassait 7% du PIB en 2012 a été ramené au terme de l’exercice écoulé autour de 4%. Les réserves de changes ont grimpé à 7 mois et les comptes extérieurs enregistrent également la même orientation positive suite à l’importante baisse de la facture énergétique.
Cette gestion macroéconomique «prudente» a été rendue possible suite à la poursuite des réformes structurelles (Caisse de compensation). «Ces réformes ont été bénéfiques pour le Maroc durant les dernières années», note le FMI. Pour le Centre marocain de conjoncture, ces performances s’expliquent par «la chute des prix du pétrole» et «les résultats exceptionnels de la campagne céréalière». Ces deux facteurs ont contribué « à l’allègement du déficit des comptes extérieurs avec le repli significatif des importations de produits d’alimentation». Pour 2016, le FMI revoit ses prévisions de croissance et s’aligne sur celles du gouvernement. L’institution internationale baisse sa projection de croissance de 5% à 3%.