Les recommandations de l’OMSN pour stopper la fuite des cerveaux
Le Maroc fait face à une pénurie de talents dans le domaine du numérique. Le défi est relatif à la pénurie de cursus de formation par manque de moyens et/ou de ressources pédagogiques mais aussi à la fuite des cerveaux vers l’étranger. Il est donc nécessaire de stopper cette hémorragie et renforcer les mesures incitatives pour créer un environnement local attractif et épanoui pour ces talents, recommande l’Observatoire marocain de la souveraineté numérique (OMSN).
Au Maroc, la demande en talents dans les métiers du numérique croît continuellement. Beaucoup d’entreprises sont engagées dans des projets de transformation digitale et souhaitent intégrer les technologies numériques pour augmenter leur efficacité, leur compétitivité et leur rentabilité. Cette tendance devrait se maintenir à l’avenir, car le virage numérique est irréversible et désormais nécessaire pour la survie des entreprises. C’est la conviction de Mustapha Meloui, président de l’Observatoire marocain de la souveraineté numérique (OMSN).
Sur les défis en matière de formation de talents dans le domaine du numérique au Maroc, il soutient que la principale difficulté du Royaume concerne le déploiement d’une stratégie de rétention des talents marocains convoités à l’international. Il est donc nécessaire de stopper cette hémorragie de fuite des cerveaux et de renforcer les mesures incitatives pour créer un environnement local attractif et épanouissant pour ces talents. Le deuxième défi est relatif à la pénurie de cursus de formation sur des sujets liés au numérique par manque de moyens et/ou de ressources pédagogiques. Cependant, le Maroc a reconnu l’importance du secteur du digital dans son économie et se prépare activement pour faire face à la demande croissante de talents dans ce domaine.
À travers l’OMSN, le Royaume déploie plusieurs efforts pour répondre à la demande croissante. «Depuis sa création en 2021, l’OMSN a adopté une démarche d’ouverture au monde académique et plaide pour que les contenus de la formation soient adaptés aux besoins du marché. L’adéquation formation-emploi est une urgence pour optimiser les efforts et rester compétitif. Promouvoir le Maroc en tant que terre d’investissement favorite passe aussi par la qualité des profils formés notamment dans les métiers du numérique», soutient Mustapha Meloui. Il ajoute que l’OMSN collabore avec les universités et les établissements de formation pour assurer que les programmes répondent aux besoins du marché.
«L’OMSN est en train de finaliser les derniers détails pour lancer son premier laboratoire de recherche, l’OMSN LAB, qui travaillera main dans main avec le tissu académique pour asseoir une culture numérique au sein de la société et animer la recherche scientifique autour des sujets liés au numérique», poursuit notre interlocuteur.
Il ajoute : «notre souhait est de collaborer avec les universités et écoles supérieures pour constituer des comités de recherche communs et d’enrichir notre bibliothèque par des études, ouvrages et livres blancs sur le numérique». Pour rappel, l’OMSN est un think tank marocain qui regroupe une mosaïque de profils qui s’intéressent ou travaillent dans le domaine du numérique. Sa vocation est de délivrer des études comparatives (benchmarking) et recommandations pour accompagner les différents chantiers numériques au Maroc. «Nous sommes disposés à collaborer étroitement avec toute entreprise souhaitant approfondir la réflexion autour d’un sujet ou une tendance. Notre objectif est de veiller sur les tendances du numérique, choisir celles qui sont les plus adaptées à notre contexte marocain et contribuer ainsi à driver l’innovation locale au sein des entreprises», conclut Mustapha Meloui.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO