Les projets accélèrent
Abdelghni Lakhdar : «Les résultats sont encourageants»
Le directeur général de l’Agence Millennium Challenge Account-Morocco, Abdelghni Lakhdar, dresse un bilan positif de la mise en œuvre du Compact II. Les études préparatoires des différents projets sont achevées ou en voie d’achèvement.
Comment évaluez-vous la mise en œuvre du Compact, ainsi que l’implication des différentes parties concernées ?
Abdelghni Lakhdar : Neuf mois après l’entrée en vigueur du Compact, les résultats sont encourageants. Les études préparatoires des différents projets sont achevées ou en voie d’achèvement. Les différents projets sont mis en œuvre en étroite collaboration avec les ministères concernés, conformément aux dispositions du Compact et aux accords d’exécution qui définissent les rôles et les responsabilités des parties dans cette mise en œuvre. Des unités de gestion des projets sont mises en place au niveau des ministères concernés et travaillent en étroite collaboration avec l’Agence MCA-Morocco. Mais au-delà des relations formelles, ce qui est important à souligner, c’est qu’il y a une réelle appropriation des projets par les parties prenantes concernées.
Le nouveau modèle intégré d’amélioration des établissements d’enseignement secondaire (MIAES) est en cours de déploiement. Sur la base de quels critères vous êtes-vous basés pour le développement de ce modèle, et quelles en sont les grandes lignes ?
Effectivement, le modèle est en cours de déploiement et concernera, à terme, 90 établissements scolaires dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès et Marrakech-Safi. Ce modèle est développé autour d’un objectif central: celui d’améliorer la qualité de l’éducation pour assurer une meilleure employabilité des élèves. Il est le résultat de leçons tirées de l’expérience internationale, des études et évaluations nationales et d’un diagnostic local mené selon une approche participative incluant les enseignants, les parents, la communauté éducative et les administrateurs régionaux. Dans ce cadre, les écoles sélectionnées feront l’objet d’interventions multiples dans trois domaines principaux: la gestion, la pédagogie et l’infrastructure. Les objectifs visés sont le développement d’une gestion contractuelle basée sur les performances tout en améliorant l’autonomie des écoles, la promotion d’une pédagogie centrée sur l’élève, y compris à travers l’usage des technologies, la formation des enseignants et des gestionnaires des écoles et le développement des soft skills, et des améliorations ciblées de l’infrastructure des écoles visant à la mettre à niveau en vue de promouvoir la sécurité et un environnement favorables à l’apprentissage.
Quel est le bilan préliminaire des premières actions menées dans le cadre du fonds de partenariat de l’éducation pour l’employabilité ?
C’est un fonds destiné à canaliser la contribution de la société civile au modèle précité. Pour le moment, nous avons conclu des conventions pour la réalisation de trois projets dédiés aux établissements bénéficiaires du compact dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ayant trait au soutien scolaire, à la formation en soft skills et au développement d’activités parascolaires. Le programme de soutien scolaire est en cours de déploiement dans les établissements, les deux autres sont dans la phase «développement du contenu» avant le déploiement effectif. Fin avril prochain, nous aurons sélectionné les partenaires qui interviendront dans les régions Fès-Meknès et Marrakech-Safi, et ce, suite à un appel à projets que nous avons lancé en février dernier.
Sur le volet de l’emploi, quelle est la priorité en matière de mise en œuvre d’un système intégré d’observation du marché du travail ?
L’ambition est de développer un système intégré qui bénéficie de l’implication de l’ensemble des producteurs et des utilisateurs de l’information relative au marché du travail. La priorité à ce niveau est de garantir un véritable partage de l’information entre ces différentes parties et de disposer des capacités nécessaires pour analyser et traiter cette information et en ressortir des conclusions et recommandations pertinentes pour les décideurs.
Dans ce sens, le travail se fait selon une démarche participative permettant l’appropriation collective des processus d’opérationnalisation du dispositif.
Était-il facile de mobiliser le foncier pour l’activité «Sites pilotes» du projet «foncier industriel»? Quels sont vos objectifs en la matière à moyen terme ?
Pour cette activité, l’ambition est de réussir un nouveau modèle de développement de zones industrielles tiré par la demande et impliquant le secteur privé. Les trois sites, choisis conjointement par l’Agence MCA-Morocco et le ministère en charge de l’Industrie, se situent dans la région Casablanca-Settat et ont des situations juridiques différentes. La mobilisation du foncier et les études de faisabilité réalisées sur ces sites bénéficient d’un appui soutenu de l’ensemble des parties prenantes au niveau central et régional.
À quand la mise en œuvre du Centre d’expertise pour le développement du foncier industriel (CEDFI) ?
Le CEDFI est d’ores et déjà en place. Il coordonne la mise en œuvre de la composante «Sites pilotes» et prépare le lancement du fonds des zones industrielles (ZI) durables ainsi que l’assistance technique et le renforcement des capacités des acteurs qui interviennent au niveau des ZI.
Vous avez effectué une étude préparatoire à l’opération de melkisation des terres collectives. Quelle est la procédure optimisée de melkisation qui devra être mise en place ?
La principale caractéristique de la procédure optimisée est sa faisabilité en moins de trois années. En effet, sur la base d’un diagnostic des procédures actuelles de melkisation, l’étude préparatoire a permis de jeter les bases d’une procédure optimisée et de son manuel. La mobilisation des administrations impliquées dans le processus de melkisation a été déterminante pour la finalisation de la procédure qui sera formellement adoptée et appliquée, à titre pilote, aux 46.000 ha objets du Compact.