Éco-Business

«Les produits du terroir marocain ont la cote dans les pays du Golfe»

Mohamed El Guerrouj , DG de l’Agence de développement agricole

En marge du SIAL Middle East qui se tient à Abu Dhabi du 5 au 7 décembre, Mohamed El Guerrouj, DG de l’Agence de développement agricole souligne l’importance de l’accompagnement dont bénéficient les petits producteurs de la filière produits du terroir pour accéder aux marchés local et étranger.

Les Inspirations ÉCO : Comment accompagnez-vous le développement des filières du terroir ?
Mohamed El Guerrouj : Nous suivons une feuille de route qui a comme objectif le développement des régions, surtout celles se trouvant en situation difficile. Les multiples chantiers que nous avons ouverts dans ce sens concernent la production, le développement des filières et la commercialisation des produits. À titre d’exemple, nous sommes passés d’environ 300 hectares il y a quelques années à 2.300 hectares, irrigués au goutte-à-goutte. Ces agriculteurs, dont plusieurs exploitent des parcelles très petites, ont désormais la possibilité de commercialiser leur produit et de ne plus dépendre des intermédiaires.

Qu’en est-il de la superficie des cultures ?
Le développement de la superficie des cultures est le fruit d’investissements locaux. Cela correspond aux mesures prises dans le cadre du Plan Maroc vert qui a assigné à l’État le rôle consistant à mettre en place des projets de développement solidaires et de les transmettre aux coopératives. Ces dernières représentent à leur tour les petits agriculteurs.

Chaque  filière a sa spécificité..
Oui, et nous essayons d’œuvrer sur la base de ce constat. Par exemple, les producteurs de safran disposent d’une Bourse où la transparence des prix est garantie. Notre intervention leur permet aussi de commercialiser leur cueillette. Un autre exemple que l’on peut citer est celui de la filière des figues de barbarie. Nous avons mis à la disposition des coopératives une unité de packaging qui est en même temps un frigo pour la conservation des produits. Nous avons surtout mis en place un circuit de 105 kilomètres de passages pour cueillir plus facilement les figues. Ce travail structurant est couplé avec des mesures pour l’accompagnement des filières et pour la valorisation et la commercialisation des produits.

Le terroir marocain a-t-il de l’avenir en dehors du Maroc ?
Le but de notre programme de commercialisation à l’étranger est de toucher à la fois le consommateur et les opérateurs. Nous pouvons donc parler d’un objectif dualiste (B2C et B2B). Concernant les consommateurs, il ne faut pas oublier qu’entrer en contact avec un client étranger, comme c’est le cas au SIAL ME, permet aux producteurs de faire connaître leurs produits. En ce qui concerne le B2B, nous essayons d’assurer une rotation entre les coopératives afin qu’elles puissent toutes avoir les mêmes chances de commercialiser leur marchandise à l’étranger. Et afin que leur participation soit une réussite, nous faisons en sorte que les coopératives exposantes soient munies de tous les agréments et l’accompagnement nécessaires.

La commercialisation revêt donc une grande importance…
Effectivement. Le plus important dans la participation à ce genre de salons est que les petits agriculteurs aient accès au marché. C’est le cas d’une coopérative des figues de barbarie de Sidi Ifni qui a participé au SIAL ME il y a quatre ans et qui dispose, depuis, d’un point de vente aux Émirats. Il faut souligner que le marché des produits du terroir marocain se développe très rapidement dans les pays du Golfe. En effet, il est passé de 300.000 à 3 MDH en un temps record. L’investissement étranger dans les produits de terroir avoisine les 570 MDH, avec une superficie de 3.000 hectares. Depuis quelques mois, nous avons procédé à une évaluation de ces investisseurs et nous avons trouvé qu’ils respectent les cahiers des charges que nous leur imposons.



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